FEDERAL EUROPE
UNE EUROPE FORTE
ACTUALITE FEDERAL EUROPE
Réunions hebdomadaires
Conférence Meeting prévue
Semaine 13, année 2024
Info FEDERAL EUROPE interviendra le 27 mars à 8h30 à l'Institut Goethe de Paris. Le thème: la souveraineté européenne.
Coopérations et fédéralisation vont de pair.
Le processus de fédéralisation des pays européens prendra des années et nécessitera plusieurs étapes : fixer un cap fédéral, influencer les opinions publiques, organiser des référendums. il faut donc le lancer le plus tôt possible.
Parallèlement à ce processus de fédéralisation rien n'empêche de poursuivre et d'augmenter les coopérations intergouvernementales dans les les matières touchant d'après à la souveraineté nationale ( défense , industrie, recherche, diplomatie notamment). De telles coopérations restent nécessaires pour améliorer l'efficacité de l'action de pouvoirs publics en Europe et pour approfondir les liens intra-européens. Il ne faut toutefois pas se faire d'illusion sur leur portée et leur efficacité, en particulier dans les domaines très sensibles pour la souveraineté nationale. Compte tenu des contraintes électorales spécifiques et des intérêts nationaux particuliers, de fortes divergences entre pays européens demeureront inévitables sur ces sujets. L'alignement des planètes nationales sur la question des priorités politiques, des méthodes de travail et des moyens à mettre en œuvre reste rare. 70 ans de coopérations européennes à 2, 6, 12 ou 27 le montre abondamment.
Ces coopérations ne doivent pas non plus être le prétexte pour repousser le processus de fédéralisation ou pour ne pas en parler. En parant uniquement aux crises immédiates via des coopérations ad hoc, on compromet l'avenir de l'Europe en risquant de se retrouver dans une situation ou le saut fédéral devra être fait dans l'urgence, ce qui le rendra plus difficile.
Il est vrai que le processus de fédéralisation de l'Europe est déjà en cours. Chacun à fait le constat du manque de puissance des institutions en Europe, du risque de dislocation de l'UE et de la nécessité de renforcer la crédibilité, l'efficacité, la puissance et la souveraineté des institutions européennes. Les propositions notamment du Parlement européen et de nombreux responsables politiques nationaux visant à instituer le vote à la majorité sur certains grands sujets ou dossiers sensibles (défense, politique étrangère, industrie...) tentent d'apporter une réponse à ces problèmes cruciaux. Dans cette forme de fédéralisme l'essentiel des compétences et des moyens budgétaires et militaires appartiendra, non pas à la commission européenne ou au Parlement européen, mais au conseil européen. Cette forme de fédéralisme est destinée à atténuer les inévitables divergences de vues entre pays européens qui entravent les coopérations grâce à un vote à la majorité portant sur un dossier techniquement préparé par la commission européenne. Elle s'appuie donc sur ce qu'on appelle la méthode communautaire et on peut par conséquent la qualifier de fédéralisme de type communautaire.
Mais ce fédéralisme communautaire appliqué aux grands sujets sera rejeté par les peuples européens pour cause d'absence de contrôle démocratique effectif sur le conseil européen. Il ne sera en effet pas possible aux électeurs européens de se prononcer sur le bilan et sur le projet du conseil européen, ce dernier étant renouvelé très progressivement via des élections nationales soumises à des aléas politiques et des calendriers électoraux nationaux.
Ce type de fédéralisme sera aussi largement inopérant, chaque Etat conservant sa compétence et ses moyens en matière de défense, de diplomatie, de politique industrielle ou de recherche tout en restant soumis à des contraintes électorales et nationales spécifiques, ce qui entraînera la paralysie du conseil par crainte de refus d'un Etat d'appliquer une décision votée à la majorité. Ce vice de conception conduira aussi au rejet de cette solution par les peuples.
On entend souvent dire que la fédéralisation authentique avec formation d'un Etat fédéral européen ferait trop peur aux électorats.
La crainte d'effrayer les peuples avec le fédéralisme de type étatique n'est guère fondée puisque les plus hauts responsables défendent le fédéralisme de type communautaire dont on est à peu près sûr que les peuples ne voudront pas. Et le fédéralisme étatique ne sera effectif qu'après un long processus permettant aux opinions de se faire à cette idée et de s'y rallier à leur rythme.
La peur relative au fédéralisme de type étatique s'explique en réalité par le réflexe conservateur, inconscient ou conscient. de certains responsables politiques. Ils redoutent de proposer quelque chose de trop novateur qui bousculerait trop d'intérêts et romprait avec trop d'habitudes, ce qui leur ferait prendre un risque médiatique et politique majeur.
Ce manque d'audace caractérise malheureusement une bonne partie de la classe politique en Europe, notamment en France.
Il faut donc entamer le processus de fédéralisation étatique sans crainte, tout en poursuivant les coopérations intergouvernementales, Les deux approches sont nécessaires et doivent être menées de front, sans illusions s'agissant des coopérations et sans tarder s'agissant de la fédéralisation étatique.
Semaine 12, année 2024
Info FEDERAL EUROPE n'interviendra pas cette semaine
Les problèmes de recherche et développement en Europe
Avec la politique industrielle, la politique de recherche et de développement constitue un facteur essentiel pour la croissance et le niveau de vie, notamment grâce la hausse de la productivité qu'elle est susceptible d'engendrer à travers des innovations.
La R et D est financée non seulement par des institutions publiques mais aussi par des fondations et par des entreprises. Le total de ces financements représente 2,2% du PIB dans les pays de l'UE et 2,3% du PIB pour les pays de la zone euro. En Allemagne il s'élève à 3,1% du PIB et en France à 2,1% du PIB. Il existe également des programmes de recherche et de développement mis à la disposition des Etats par les institutions européennes : Horizon Europe comporte 10 milliards d'euros de financement jusqu'en 2027 pour toute l'UE plus le Royaume uni, soit moins de 0,1% du PIB des pays concernés. Le Fonds d'innovation européen quant à lui comprend 4 milliards d'euros par an jusqu'en 2030, donc encore moins. A titre de comparaison le montant consacré à la R et D aux USA s'élève à 3,4% du PIB.
On constate donc un écart de financement entre les USA et l'Europe de l'ordre de 1,1% du PIB pour la R et D. C'est principalement le financement d'origine privé qui explique le retard européen sur les USA, les investisseurs outre atlantique ayant davantage la culture du risque et étant plus enclins à financer des fondations et des programmes de recherche.
Si on examine les résultats que produisent ces efforts de recherche et développement en Europe, on constate une hausse de la productivité ( PIB par heure travaillée) de +7,6% pour l'UE, +4% pour la zone euro, +3,2% pour l'Allemagne, et +1,9% pour la France (Source Banque mondiale en dollar constant). S'agissant de la croissance du PIB lui-même, il a augmenté de 14,6% sur la même période dans la zone euro (source Banque mondiale). Aux USA, sur la même période, la productivité a augmenté de +9% et le PIB de +19,1%.
Pour expliquer ces différences de performance relative à la hausse de la productivité aux USA et en Europe, on ne peut pas se contenter de pointer le niveau inférieur des financements européens. D'autres facteurs expliquent l'écart de performance puisque les USA consacrent un montant similaire à l'Allemagne en matière de la R et D pour un impact trois fois supérieur sur la productivité par rapport à l'Allemagne.
L'économie européenne souffre en réalité des conséquences de la fragmentation des décisions politiques en Europe. Chaque État européen mène sa propre politique de recherche ce qui entraîne une dispersion des moyens et crée des doublons dans les investissements. Chaque Etat mène aussi sa propre politique financière, ce qui entrave l'émergence de l'union des marchés de capitaux en Europe en aggravant le déficit de financement privés pour la R et D. Ceci entrave aussi l'émergence d'un capital risque pleinement européen, le seul pouvant disposer d'une épargne suffisamment abondante pour investir dans les entreprises de taille intermédiaire, en évitant ainsi leur rachat par des investisseurs américains ou chinois. Tous ces facteurs engendrent un manque d'efficacité opérationnelle, une perte d'actifs stratégiques et une difficulté à retenir les talents.
Seul un Etat fédéral européen pourrait centraliser et rationaliser la politique publique de R et D, spécialiser les pôles de recherche universitaires et favoriser les rapprochements industriels sur le territoire européen, supprimer les doublons et faire des économies d'échelle. Un tel gouvernement fédéral serait aussi en mesure d'emprunter pour augmenter la part du financement public dans la R et D de manière à compenser le manque d'appétence pour le risque. Il serait également en mesure d'augmenter la part de l'épargne privée en faisant l'union des marchés de capitaux et en facilitant l'émergence d'un capital risque à l'échelle européenne grâce à un organe de supervision et une réglementation financière unique.
Certains voudraient croire que des coopérations entre petits groupes de pays volontaires pour minimiser les divergences de vues en matière de R et D pourraient être efficaces. Mais les coopérations restent toujours difficiles à mettre en place, même à deux. Les coopération nécessitent en effet un alignement des différentes planètes politiques nationales ,qui restent soumises à des contraintes électorales spécifiques et à des intérêts nationaux particuliers, pour obtenir l'indispensable unité de vue concernant les priorités politiques, la méthode à adopter et le montant des financements pour un projet donné. C'est pourquoi par exemple, à part Airbus, aucun très grand groupe européen en mesure de mener une puissante politique de R et D n'a pu voir le jour.
Semaine 11, année 2024
Info FEDERAL EUROPE n'interviendra pas cette semaine
L'efficacité douteuse du plan France 2030 et du fonds climat et transformation allemand
D'ambitieux programmes de politique industrielle ont été récemment mis en place par les gouvernements français et allemands, après des décennies d'erreurs et de négligences.
En France 54 milliards d'euros de fonds publics sur la période 2022-2027 ont été prévus pour développer l'innovation de rupture et la décarbonation afin de réindustrialiser le pays et soutenir la croissance. Les starts up comme les grands groupes pourront bénéficier de ces financements, (Plan France 2030).
En Allemagne, 272 milliards d'euros de fonds publics sur la période 2022-2027 sont planifiés pour parachever la transition énergétique, protéger le climat, transformer le secteur industriel et atteindre 80% d'énergie renouvelable dans la production électrique en 2030. (Klima Transformation Fonds).
Ces montants comprennent les fonds mis à la disposition des Etats par le programme Next generation EU en lien avec le Green Deal.
2 ans après leurs lancements, quel premier bilan peut-on faire ?
10 milliards d'euros sur les 54 milliards ont déjà décaissés en France et 62 milliards d'euros sur les 272 milliards d'euros ont déjà été dépensés en Allemagne.
L'impact de ces dépenses interventionnistes sur la croissance est pour le moment inexistant ou négligeable. En France la croissance s'est établie à 0,9% en 2023 avec une prévision de 0,6% à 1% pour 2024. En Allemagne la croissance a été négative à -0;5% en 2023 avec une prévision de 0,3% à 0,5% pour 2024 (idem pour l'UE). Aux USA en revanche, la croissance est estimée à 2,1% pour 2024.
Si on regarde spécifiquement l'évolution de la production industrielle qui devrait être impactée le plus par ces dépenses visant à soutenir l'industrie en France et en Allemagne, on ne constate pour le moment pas d'impact significatif. En 2023 la production industrielle à progressé de 0,3% en France et elle à diminué de 1,5% en Allemagne.
L'impact sur la production manufacturière plus spécifiquement (industrie hors secteur de l'énergie et de la construction notamment qui dépendent fortement de la conjoncture) est encore moins probant. En France la production manufacturière à augmenté de 0,1% de janvier 2023 à janvier 2024 et en Allemagne elle a reculé de 1,7% sur cette période.
L'impact des dépenses de politique industrielle en France et en Allemagne est donc pour le moment minime ou inexistant avec une croissance qui reste anémique et une production industrielle et manufacturière stable voire en recul. Certains pensent que la situation macro-économique et la santé de l'industrie dans les deux pays se seraient encore plus dégradée sans la mise en place de ces plans d'interventions. Mais l'évolution de la production industrielle et de la production manufacturière ne plaide guère en ce sens puisqu'elles sont restées à peu près stable depuis plusieurs années.
Que peut-on en conclure ?
Il est difficile de tirer des conclusions définitives à ce stade. Ces interventions des pouvoirs publics en France et en Allemagne pour soutenir l'industrie doivent encore durer 3 ans et les entreprises concernées n'ont pas encore pleinement recruté, investi et produit dans le cadre des activités nouvelles ainsi créées.
Mais les tendances actuelles ne sont pas encourageantes et laissent penser que les plans allemands et français sont handicapés par l'absence de certains éléments fondamentaux pour concevoir et mettre en œuvre une politique industrielle efficace à savoir la commande publique, la politique commerciale, le financement des fonds propres et les concentrations.
La commande publique est un puissant moyen permettant de soutenir la croissance de starts up ou d'Entreprise de Taille Intermédiaire sans engager de dépenses supplémentaires. Malheureusement les marchés publics des pays européens ne peuvent pas en pratique être réservés à des produits européens en raison de l'absence de pouvoir décisionnaire central au niveau européen sur ce sujet, malgré la possibilité juridique laissée à chaque État de le faire. Or chaque Etat continue à défendre ses intérêts particuliers en la matière, notamment en ménageant tel ou tel pays non européens avec qui il a des liens commerciaux, sécuritaires ou historiques forts. Ce ne serait pas le cas d'un gouvernement fédéral européen.
La politique commerciale est aussi un moyen de protéger partiellement ou complètement ses startups et ses Entreprise de Taille intermédiaire tant qu'elles ne sont pas totalement capables d'affronter la concurrence internationale. Or il est bien évident qu'il n'est par exemple pas dans l'intérêt de l'Allemagne qui exporte énormément de mettre en place des barrières tarifaires sur le solaire ou sur l'IA car cela mettrait en danger son industrie automobile qui pourrait faire l'objet de mesures de rétorsions commerciales. Un gouvernement fédéral européen serait en revanche capable de faire des arbitrages en faveur des industries d'avenir en Europe car il ne serait pas soumis à des intérêts essentiellement particuliers et nationaux.
Les concentrations d'entreprises à l'échelle européenne pour mettre en œuvre des synergies techno-industrielles restent trop peu nombreuses avec des industries, par exemple dans le domaine de la défense ou de l'informatique, qui restent cloisonnées tout en étant souvent fortement interdépendante à travers des chaînes des production et de sous traitants pan européennes. Un gouvernement fédéral serait nettement mieux placé que les gouvernements nationaux pour faire procéder à des rapprochements industriels à travers l'Europe, de de type vertical comme horizontal, en nombre important et dans tous les secteurs, par exemple en matière de Data, d'IA, d'Internet ou de télécommunication.
Il existe enfin un problème d'accès aux capitaux privés pour constituer des fonds propres. Les banques restent frileuses car elles ne sont pas faites pour faire des paris risqués sur le succès de telle ou telle innovation. Or l'union des marchés de capitaux dans l'UE n'avance presque pas puisque chaque Etat cherche à conserver ses prérogatives nationales en matière de supervision, de réglementation et de captation d'épargne s'agissant des marchés de capitaux. Ceci conduit à encore renforcer la sollicitation excessive du marché bancaire dans une Europe dont le goût des investisseurs pour le risque est déjà faible. Un gouvernement fédéral aurait au contraire les moyens de regrouper les autorités financières et d'établir une réglementation unique pour fluidifier les prises de participation à travers l'Europe.
Le plan Juncker et InvestEU auraient permis d'orienter environ 100 milliards d'euros par an vers les secteurs innovants depuis 2015 en protégeant les investisseurs grâce à un fonds de garantie de 20 milliards d'euros environ. Mais ces financements privés auraient probablement de toute façon eu lieu, même sans ces dispositifs puisque les investisseurs en mesure de faire d'utiliser ces dispositifs connaissent déjà leurs cibles et ont longuement étudié leurs potentiels. Le plan Juncker et Invest EU n'apportent donc pas de solution satisfaisante au problème du sous investissement dans les projets stratégiques et innovants en Europe.
Faire une super BEI avec un super FEI (Fonds Européen d'Investissement) pour accorder des prêts et prendre des participations via sa filiale le Fonds Européen d'Investissement ne résoudrait que la partie liée au financement de l'activité innovante et encore seulement partiellement. Certains investissements ne sont en effet pas rentables pendant des décennies (nucléaire, spatial, aéronautique ...) et nécessitent donc des subventions publiques ou alors des prises de participation dans le capital de sociétés, pour des montants de plusieurs dizaines de milliards d'euros par an. C'est ce que font par exemple les USA via les agences nationales spécialisées dans la défense, le bio, l'espace, les transports, l'intelligence artificielle, l'énergie, la santé...
De tels montants annuels nécessitent un financement budgétaire et donc des sommes gérées par un gouvernement élu et responsable devant les électeurs. Or si ce sont les multiples gouvernements nationaux qui alimentent ces financements le risque de désaccord sur leurs niveaux et sur leur affectation sera très élevé compte tenu des divergences d'intérêts nationaux et de contraintes électorales entre gouvernements nationaux. Et il n'est évidemment pas souhaitable de mutualiser les financements au plan européen tout en soutenant des projets qui restent nationaux car cela ne permet pas d'utiliser les complémentarités industrielles ni les économies d'échelle. Cela favorise en outre l'irresponsabilité financière des pays débiteurs dénoncée par les pays vertueux.
Et de toute façon les principaux Etats européens ne sont probablement plus en mesure de mettre chacun 50 milliards ou davantage pour créer une super BEI.
Pour pouvoir gérer les subventions à l'échelle européenne et pour mettre en œuvre tous les leviers de la politique industrielle, un gouvernement fédéral chargé de la politique industrielle et de la recherche est donc nécessaire.
Semaine 10, année 2024
Info FEDERAL EUROPE interviendra le 7 mars à 19H30 à l'Université Paris 1. Le thème la transition écologique
L'extrémisme démocratique
La démocratie de type libérale avec ses valeurs de liberté de la presse, de pluralisme politique, et d'indépendance de la justice représente le régime le plus respectueux des libertés individuelles et le plus adapté aux sociétés européennes et nord-américaines, pour des raisons historiques, sociologiques et économiques.
Mais les occidentaux ne sont pas en mesure d'imposer ce type de régime au reste du monde, compte tenu de leurs moyens militaires et économiques limités et de leur faible capacité à accepter des pertes humaines. Toute évolution durable des sociétés non occidentales vers la démocratie libérale ne saurait provenir avant tout que de ces sociétés elles-mêmes, grâce à leur progrès économique et à leurs avancées sociales. Se lancer malgré tout dans une croisade idéologique pour assouvir sa passion de l'égalité, de la liberté ou son besoin de supériorité morale constitue donc un comportement coupé des réalités et instinctif de tendance extrémiste. Cet extrémisme de type démocratique produit le plus souvent des échecs, comme ceux de la politique africaine de la France ou des occidentaux en Afghanistan, en Irak et en Libye.
Va-t-on faire la même chose en Ukraine ?
On peut légitimement se poser la question car de nombreux politiques, journalistes et influenceurs, surtout en Europe, souhaitent non seulement assurer l'indépendance et la souveraineté de l'Ukraine mais en plus l'intégrer dans l'UE et dans l'OTAN. Et parmi ceux-ci, certains espèrent même de la sorte provoquer une défaite russe pour engendrer un changement de régime à Moscou afin d' y implanter une démocratie pluraliste.
L'entrée de l'Ukraine dans l'UE est irréalisable. L'Ukraine, compte tenu de son niveau de développement économique avec un PIB par habitant 10 fois moins élevé que la moyenne de l'UE, de sa justice sous tutelle et de sa corruption très au-dessus de celle de tous les pays européens ne saurait rejoindre l'UE sans profondément déséquilibrer les politiques européennes communes, en particulier agricoles, régionales et commerciales. On ne peut ignorer ces réalités fondamentales au nom d'idéaux démocratiques européens et bâtir une société pleinement démocratique en Ukraine plus vite que les processus économiques et sociaux à l'œuvre dans ce pays ne le permettent. Il existe d'autres formes d'association de l'Ukraine avec l'UE pour lui donner progressivement accès au marché unique européen.
En outre, l'entrée de l'Ukraine dans l'UE et aussi dans l'OTAN antagoniserait la Russie à cause de la clause de défense mutuelle entre pays membres de l'UE prévue par les traités européens et en raison du rôle décisif que jouent les USA dans l'OTAN. Dans ces conditions, la priorité de la politique étrangère russe ne peut être que la réduction et l'élimination de l'influence américaine et européenne en Ukraine, y compris en renforçant fortement son alliance avec la Chine et l'Iran.
Espérer provoquer un changement de régime à Moscou via une défaite de la Russie en Ukraine matérialisée par l'entrée de l'Ukraine dans l'UE et l'OTAN ou par la reconquête du territoire ukrainien est irréaliste. La conséquence d'une éventuelle défaite de la Russie en Ukraine, ce ne serait sans doute pas la démocratisation du régime mais très certainement l'accentuation du revanchisme, de l'anti-occidentalisme, du néo stalinisme et de l'extrémisme en Russie. Une défaite limitée à l'Ukraine ne mettrait en effet pas fin à la puissance russe, à son alliance déterminante avec la Chine et donc à ses ambitions à moyen et long terme. Pour changer le régime à Moscou il faudrait aller renverser le régime russe dans sa capitale et occuper le pays pendant des années. Or ceci déclencherait une intervention militaire directe de la Chine, comporterait un risque très significatif d'escalade nucléaire avec la Russie et engendrerait une révolte permanente de la population russe contre l'envahisseur.
Un certain extrémisme démocratique caractérise les dirigeants européens actuellement puisqu'ils ont ouvert des négociations d'adhésion avec l'Ukraine en 2022 et se sont déclarés en 2023 plus que favorables à une entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, juste après la guerre selon leurs assurances orales selon le secrétaire américain à la défense Lloyd Austin. Cette fuite en avant permet de masquer les insuffisances du soutien militaire européen à l'Ukraine mais elle pénalise les intérêts européens en aliénant la Russie au plan géopolitique et en justifiant des sanctions devenues dommageables. La fédération de Russie reste en effet pour les européens, sur de nombreuses questions commerciales, énergétiques, scientifiques et géopolitiques, un acteur important voire majeur. Maintenir des sanctions très coûteuses pour les européens, largement inefficaces pour l'effort de guerre ukrainien et injustes envers le peuple russe n'est pas raisonnable.
Un gouvernement fédéral européen aurait en revanche les moyens militaires et la volonté politique de fournir l'aide dont l'Ukraine à besoin tout en maintenant des relations avec la Russie dans les domaines où ces liens restent indispensables. Ceci est une nécessité pour garantir la sécurité des citoyens européens, défendre leur niveau de vie et lutter contre le populo-nationalisme qui menace de fragmenter l'UE.
Semaine 9, année 2024
Info FEDERAL EUROPE n'interviendra pas cette semaine
Les européens face à la guerre en Ukraine
Il y a deux ans, les forces russes attaquaient l'Ukraine dans le but de renverser son gouvernement. Cette opération militaire spéciale qui devait durer quelques semaines est encore en cours. Le gouvernement, les troupes et le peuple ukrainiens résistent toujours grâce à leur courage et à l'aide militaire occidentale.
Mais depuis l'UE a ouvert des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et de nombreux responsables occidentaux se sont déclarés favorables à une entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, ce qui antagonise la Russie. Il serait nettement préférable pour l'Ukraine de rester neutre pour mieux assurer son indépendance et son accès aux marchés russes et européens. Dans les conditions actuelles, la Russie est donc logiquement plus que jamais déterminée à mettre fin à l'indépendance de l'Ukraine, en menant au besoin une guerre sans limite de durée et d'efforts. La stratégie occidentale et européenne doit donc être adaptée en conséquence s'agissant des sanctions et de l'aide militaire.
L'UE et les pays occidentaux ont pris des sanctions médiatiques, technologiques, macroéconomiques et énergétiques pour pénaliser l'effort de guerre russe. Si les sanctions relatives à la propagande médiatique et aux transferts de technologies duales ou militaires se justifient pleinement, il n'en va pas de même concernant les sanctions macroéconomiques et énergétiques, surtout si elles s'éternisent.
L'exclusion du système SWIFT et le gel d' environ la moitié des avoirs de la banque centrale russe, qui constituent l'essentiel des sanctions macro économiques, n'a que peu d'impact sur le budget de la fédération de Russie et pousse les banques russes à davantage utiliser le système bancaire et monétaire fondé sur le Yuan chinois (système CIPS). L'utilisation au profit de l'Ukraine des avoirs de la banque centrale de Russie qui sont gelés en Belgique constituerait un grave danger pour la crédibilité des institutions financières européennes et donc pour l'euro. Elle déclencherait aussi des représailles contre les avoirs des entreprises européennes implantées en Russie. Ces sanctions macro économiques déclenchent en outre de mesures de rétorsion russes, notamment à travers un embargo russe sur les produits agricoles européens, qui frappe durement les agriculteurs et leur fait perdre des parts de marché au profit des exportateurs sud-américains principalement. Et les sanctions macro-économiques, en réduisant la croissance de l'économie russe, portent aussi gravement atteinte à la croissance européenne.
Les sanctions énergétiques comprennent l'interdiction des importations de pétrole russe, la mise en place d'un prix plafond pour le pétrole russe exporté à travers des services occidentaux, les restrictions à l'importation de gaz russe et les restrictions techniques contre les compagnies russes dans le secteur énergétique. Ces sanctions énergétiques ne constituent pas des mesures de nature à pénaliser le budget russe de manière décisive. Il est en effet impossible d'empêcher la Russie de mettre sur pied une flotte de tanker alternative pour exporter ses hydrocarbures, et il est presque impossible de contrôler dans le détail l'activité des armateurs ou des traders. De plus, le marché russe de l'énergie est essentiel pour les entreprises européennes du secteur et les sanctions actuelles facilitent les investissements chinois. Ces sections ont aussi pour effet, à moyen et long terme, de diminuer le volume disponible et donc d'augmenter le prix de la ressource pétrolière ou gazière.
Ajoutons que les boycotts culturels, scientifiques, économiques et sportifs décidés ou soutenus par certains pays et institutions sont particulièrement malvenus. Ils pénalisent durement le peuple russe ou des personnes qui ne sont pas liées à la guerre et ils n'ont presque aucun effet sur le déroulement de la guerre.
Il est donc nécessaire de revoir le régime de sanction européen actuellement appliqué à la Russie, en ne conservant que les sanctions de type militaire et médiatique.
S'agissant de l'aide militaire à l'Ukraine, les pays européens ont augmenté leurs livraisons d'armes dans des proportions importantes. Mais ils l'ont fait trop tard, avec des moyens insuffisants et selon des procédures hétéroclites, ce qui entraîne des problèmes logistiques, de maintenance et de formation considérables ayant des conséquences sur l'efficacité des forces ukrainiennes, alors même que la Russie redouble d'efforts organisationnels, opérationnels et capacitaires.
Cette réponse militaire inadaptée est la conséquence directe des intérêts nationaux divergents des pays européens relativement à cette guerre. Compte tenu de la faiblesse de leurs armées et en raison de leurs contraintes médiatiques et électorales nationales particulières, les pays européens n'ont pas les moyens, de fournir en temps utile les efforts financiers, capacitaires ou militaires nécessaires dans cette guerre. Seuls l'Allemagne, le Royaume Uni et le Danemark fournissent une aide militaire significative à l'Ukraine. Ces aides demeurent toutefois très insuffisantes. Les USA quant à eux fournissent l'essentiel de l'assistance militaire mais ils ne souhaitent pas trop affaiblir la Russie compte tenu du défi chinois et ils ne souhaitent en aucun cas être entraînés dans une escalade militaire pour un conflit qui ne les concerne que très indirectement.
L'accumulation des sanctions inefficaces et coûteuses liées à l'insuffisance de l'aide militaire est en réalité un symptôme de l'inefficacité du système institutionnel dans lequel les pays européens sont insérés. L'UE ne dispose pas d'un centre de gravité politique et les décisions du conseil européen, nécessairement prises à la majorité en matière de défense, entraînent la paralysie ou la division des pays européens. Et on ne pourra malheureusement pas garantir la sécurité de l'Ukraine en y plaçant quelques unités militaires françaises ou britanniques dans l'espoir que cela dissuadera les forces russes d'avancer dans les zones où elles se trouvent en raison de l'armement nucléaire de leurs pays d'appartenance.
Seul donc un Etat fédéral européen aurait, grâce à son gouvernement central responsable pour les questions de défense, la volonté politique et les moyens militaires de fournir une aide décisive à l'Ukraine pour assurer son indépendance. Il est donc plus que jamais nécessaire de lancer le processus de fédéralisation des pays européens.
Semaine 8, année 2024
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du 22 février 19H à l'hôtel de l'industrie. Le thème: la défense européenne
Le vote à la majorité des Etats européens, solution ou illusion ?
L'industrie européenne insuffisamment soutenue et mal coordonnée souffre de la concurrence chinoise appuyée par son capitalisme d'Etat et de la résurgence de celle des USA avantagée par leur très puissante politique industrielle.
En Ukraine, la Russie met en œuvre sa supériorité en munitions, en hommes et en matériel pour gagner du terrain alors que les USA donnent des signes évidents de fatigue stratégique voire de changement de paradigme diplomatique au profit de la Russie.
Stopper le déclassement économique et assurer la sécurité intérieure et extérieure des européens sans l'aide américaine constituera donc la tâche principale des gouvernants en Europe.
Dans ces conditions, les européens ne peuvent pas se permettre de poursuivre avec leur système institutionnel dont tous les observateurs disent qu'il demeure insuffisant et devient dysfonctionnel.
Devenir capable de mener une politique européenne dont l'efficacité n'est pas en permanence entravée par les blocages ou par la nécessité de surmonter les divergences politiques et nationales à travers des compromis qui minent la cohérence des décisions devrait donc constituer une priorité politique pour tous les hommes d'États et pour toutes les forces politiques de gouvernement en Europe.
Malheureusement les propositions en provenance de nombreux thinks tanks et du Parlement européen consistent encore à prescrire de vieux remèdes qui n'ont pas empêché le déclenchement des européennes depuis 50 ans : on préconise toujours un accroissement des coopérations et une extension du vote à la majorité.
Concernant les coopérations, on peut toujours répéter inlassablement qu'il en faut davantage. Cela ne permettra malheureusement pas de dépasser les divergences de vues, de priorités et d'intérêts entre les gouvernements européens qui limiteront toujours fortement le nombre, la teneur et la portée des coopérations.
S'agissant du vote à la majorité j'ai à de nombreuses reprises expliqué que sur des sujets militaires et budgétaires il ne pourra pas être mis en place. Comment croire que les peuples européens accepteront de confier des décisions politiques absolument cruciales à un cénacle décidant à la majorité et qui n'est pas responsable devant les citoyens via une élection centralisée tenue régulièrement ?
D'autant que les décisions prises à la majorité seront impossibles à mettre en œuvre lorsque les intérêts nationaux essentiels seront en cause. Comment croire qu'un Etat Européen, même le Luxembourg, acceptera de participer à une politique que ses dirigeants, sa presse et son opinion jugent profondément contraire à ses intérêts ou à ses valeurs ? L'Allemagne accepterait-elle de participer à une opération militaire pour changer un régime en Afrique ? La France consentira-t-elle à entrer en guerre contre l'Arménie en cas d'offensive de revanche pour reprendre le Haut Karabagh ?
Le vote à la majorité s'appuie sur une notion abstraite et faible, celle de la supranationalité. En l'absence d'Etat européen, on s'en remet à la décision d'une majorité des nations européennes pour décider et avancer, contre l'avis des nations minoritaires. Cette méthode, aussi qualifiée de communautaire, peut fonctionner s'agissant de sujets techniques et susceptibles de faire l'objet de petits compromis, notamment via des avantages sur d'autres questions pour compenser l'atteinte très modérée aux intérêts nationaux. Elle ne permet toutefois pas de dépasser les divergences d'intérêts nationaux sur des sujets fondamentaux comme le budget, la défense, l'industrie ou la politique étrangère.
Persister dans cette voie pour faire progresser l'Europe et réformer l'UE semble donc être une impasse avérée.
En conséquence ne faudrait-il pas plutôt recourir à la notion de supernationalité européenne, c'est-à-dire de super nation européenne qui regrouperait les petites nations du continent et qui légitimerait la création d'un Etat fédéral européen. Avec cette notion, forte et concrète, il devient possible de procéder à des transferts de souveraineté vers un gouvernement fédéral européen responsable devant les citoyens et assumant les compétences qui reviennent naturellement à un Etat fédéral : défense, politique étrangère, industrie, recherche,
Le problème du déficit démocratique des institutions européennes serait ainsi en grande partie résolu et les Etats nationaux européens, privés de leurs compétences et de leurs moyens en matière de défense, de diplomatie, de politique industrielle et de recherche ne pourraient pas remettre en cause la politique décidée par le gouvernement fédéral européen dans ces domaines. Cette politique serait nécessairement plus cohérente, plus stable et plus puissante que celles qui sont menées actuellement par les nations européennes et l'UE, lesquelles doivent non seulement surmonter les divergences entre les tendances politiques propres à chaque gouvernement mais aussi les divergences entre chaque pays, ce qui est encore plus difficile.
Cependant, nombreux sont ceux qui pensent que la formation d'un État fédéral européen constitue une utopie qu'il est parfaitement inutile de poursuivre, compte tenu des différences culturelles, historiques, linguistiques et politiques profondes entre les pays européens.
Mais cette voie fédérale à été proposée à maintes reprises par les Allemands et les Français sont aujourd'hui tout à fait capables de comprendre qu'un gouvernement européen obtiendrait de bien meilleurs résultats dans certains domaines, ce que confirment les eurobaromètre qui montrent chez les citoyens une attente de davantage d'Europe pour traiter les grands sujets.
Si les Français donnaient la main aux Allemands pour bâtir un Etat fédéral, l'utopie fédérale deviendrait immédiatement un projet réaliste et concret.
Alors pourquoi ne pas tenter quelque chose de nouveau en Europe, en créant, pour commencer, un gouvernement fédéral franco allemand compétent pour la défense, la politique étrangère, l'industrie et la recherche ? Cette voie n'a-t-elle pas davantage de chance de séduire les citoyens par la cohérence des décisions et la puissance des moyens d'un Etat européen ? Pourquoi toujours s'obstiner à poursuivre dans la voie du vote de gouvernements séparés et de la division de leurs moyens d'action ?
Semaine 7, annéee 2024
Info FEDERAL EUROPE n'interviendra pas cette semaine
La défense européenne sans les USA
La réduction de l'implication américaine dans les affaires du monde, débutée par Donald Trump avec notamment la fin de l'accord Trans Pacific Partnership, s'est poursuivie avec Joe Biden. Les USA ont effectué un retrait précipité d'Afghanistan et ils ont refusé de fournir une militaire décisive, notamment aérienne et blindée, à l'Ukraine en temps utile ( par exemple sous la forme de forces aériennes mercenaires ou en provenance de certains de leurs alliés européens, arabes et asiatiques).
Cette tendance pourrait se poursuivre et s'accentuer après la prochaine élection américaine. Les USA sont en effet confrontés à de sérieux problèmes financiers, politiques et sociaux. Ils doivent également faire face au défi géostratégique et géoéconomique chinois et affronter la sévère concurrence industrielle que leur font les pays européens, alors que la Russie ne représente plus une menace mondiale et peut constituer un facteur décisif pour contenir la Chine.
Si, pour toutes ces raisons, les USA se désintéressent de la défense du continent européen, par exemple par un redéploiement de leurs troupes, à travers un rapprochement avec la Russie ou via une remise en cause de l'OTAN, cela aura un profond impact sur la sécurité intérieure et extérieure des Européens.
S'agissant de la sécurité extérieure des Européens, l'absence ou la diminution des forces militaires américaines placeront les européens dans une situation de faiblesse puisqu'il n'existe pas d'interopérabilité réelle entre les forces européennes en dehors de l'organisation militaire intégrée de l'OTAN, laquelle qui reste dépendante logistiquement et opérationnellement des moyens américains. On pourrait malgré tout imaginer une opération européenne concertée en cas d'agression du territoire de l'UE, avec des armées nationales européennes qui pourraient combattre côte à côte sous un commandement militaire unique, comme ce fut le cas des forces de l'Entente pendant la grande guerre. Dans ce cas, d'importants problèmes de coordination, de logistique et de flexibilité se manifesteraient, avec des conséquences très néfastes pour l'efficacité des opérations.
Mais c'est avant tout le commandement suprême, donc politique, qui posera un problème de nature à décrédibiliser une défense européenne fondée sur la concertation et la coopération. En l'absence de commandement politique suprême, la décision de faire intervenir les forces armées des pays européennes restera de la responsabilité de chaque gouvernement, Or, compte tenu de leurs divergences d'intérêts, de leurs différences de vues, de l'hétérogénéité de leurs intérêts électoraux et de l'absence de puissance dominante militairment et diplomatiquement il est clair qu'une décision de recourir à la force ne pourra que très difficilement concerner ltous les grands pays européens. Si un des pays Baltes est attaqué pour rattacher à la Russie une portion de leur territoire à majorité russophone à la suite de troubles interethniques, on peut penser que la Pologne sera probablement favorable à une intervention militaire directe. Il n'est en revanche pas du tout certain que la France ni même l'Allemagne souhaitent déclencher une guerre avec la Russie immédiatement, compte tenu de la réticence de leur opinion publique, des divisions de leur classe politique et du risque d'escalade nucléaire. La volonté de négocier afin de tenter résoudre le conflit d'abord pacifiquement prendra probablement le dessus dans le débat public français et allemand. En l'absence de la confiance procurée par le leadership diplomatique et la puissance militaire américaines, les Européens se retrouveraient donc probablement dans une situation de division politique conduisant à une position d'infériorité militaire européenne continuelle.
La force nucléaire française quant à elle ne pourra vraissemblablement pas être utilisée. Quel président français prendra la décision d'attaquer nucléairement la Russie alors qu'il sait que cela entraînera la destruction de toute la France. La force nucléaire française ne sera pas non plus dissuasive. Quel président russe refusera d'intervenir en cas de crise grave pour aider des Russes, voire même pour renverser un régime hostile, alors qu'il sait bien qu'aucun pays n'est prêt à risquer son existence, et à subir l'infamie qui entacherait les utilisateurs de l'arme nucléaire au 21ème siècle, pour des intérêts qui ne sont pas vitaux.
L'arme nucléaire n' a en effet pas empêché les conflits entre puissances nucléaires, même si elle introduit une facteur de risque de nature, lorsque des intérets vitaux sont susceptibles d'etre mis en cause, à limiter l'emploi de la force.
En 1962 Lors de la crise de Cuba, les USA ont mis en alerte leur force nucléaire stratégique et les soviétiques, compte tenu de leur infériorité atomique, n'ont pas du tout augmenté leur niveau d'alerte nucléaire. Ils n'ont pas forcé le blocus de l'île mis en place par les américains et ils ont retiré leur missiles de Cuba, avec quelques contreparties, sous la menace d'une invasion conventionnelle américaine imminente de l'île. La dissuasion nucléaire soviétique du faible au fort n'a donc pas fonctionné. La dissuasion nucléaire américaine du fort au faible n'a pas non plus fonctionné car c'est la supériorité de l'US Navy et la menace d'une invasion conventionnelle réussie de Cuba avec changement de régime qui a en réalité mis fin à la crise.
En 1950 la Chine a attaqué les forces américaines et de l'ONU présentes en Corée du Nord, avec le soutien d'avions de combat pilotés par des soviétiques, alors que les USA disposaient d'une écrasante supériorité nucléaire.
En 1962 et en 1967 la Chine a attaqué l'Inde, alliée à l'URSS, alors que la Chine ne possèdait pas d'armes nucléaires avant 1964 et que l'URSS disposait d'une supériorité nucléaire écrasante sur la Chine en 1967.
En 1969 de graves affrontements ont opposé la Chine et l'URSS en Mandchourie et dans le Xinxiang, à la suite d'une attaque chinoise. Les soviétiques n'ont pas utilisé leur écrasante supériorité nucléaire, pour des raisons d'image et compte tenu du risque de représailles nucléaires chinoises, mêmes limitées, ce qui ne les a pas empêché de conduire des opérations militaires classiques. La dissuasion nucléaire n'a donc pas fonctionné, ni du fort au faible, ni du faible au fort.
En 1973 Israël n'a pas utilisé son arsenal nucléaire pour mettre un terme à l'invasion arabe,
En 1982 le Royaume uni n'a jamais évoqué l'utilisation de son armement nucléaire pour reprendre les Falklands,
En 1999 le Pakistan et l'Inde, deux puissances nucléaires, se sont fait la guerre pendant 3 mois.
En 2022 l'OTAN n'est pas intervenue en Ukraine en considérant qu'une défaite russe en Ukraine provoquéee par une intervention occidentale directe pouvait constituer une atteinte aux intérets vitaux de la Russie et déclencher une escalade nucléaire. Il n'est pas certain que tous les dirigeants américains auraient eu la meme réaction que celle de Joe Biden lors de l'attaque russe. Mais c'est aussi parceque les opinions publiques n'étaient pas disposéees à soutenir une guerre couteuse en vies humaines occidentales et parcequ'une intervention conventionnelle de l'OTAN pouvait éclencher une intervention conventionnelle chinoise aux cotés de la Russie.
Si depuis 1945 les soviétiques n'ont pas envahi l'Allemagne de l'Ouest, c'est surtout parce que les énormes efforts qu'une guerre conventionnelle contre l'Occident nécessitaient ne se justifiaient pas, compte tenu de la taille et de la puissance déjà considérable de l'Empire soviétique et de son infériorité économique.
S'agissant de la sécurité intérieure des européens, elle sera compromise en cas d'absence de système de défense collective européen garanti par la puissance américaine, laquelle dissuade d'emblée toute velléité agressive de la part de n'importe quel pays européen sur le territoire de l'Europe. Les rivalités entre pays européens, notamment en Europe de l'Est, pour des question de minorité ethniques, de disputes territoriales ou de problème financiers pourront donc à nouveau dégénérer en affrontement politiques avec surenchère médiatique nationaliste et conflit ouverts comme ce fut le cas dans l'ex Yougoslavie. Des blocs diplomatiques séparés et rivaux pourraient facilement se constituer, certains pays conservant une proximité avec les USA, d'autres se rapprochant de la Russie ou de la Chine, ce qui ne manquera pas d'accentuer les antagonismes nationaux comme avant la guerre de 1914.
L'instauration éventuelle (et assez peu probable compte tenu du recul démocratique majeur que cela représente) du vote à la majorité au Conseil européen pour les questions de défense et de politique étrangère ne permettra pas de surmonter les contraintes médiatiques spécifiques qui s'exercent sur chaque gouvernement européen, ni de dépasser les divergences d' intérêts nationaux. En cas de désaccord profond sur la question de la paix ou de la guerre, un Etat européen qui conserve sa compétence pour les questions de sa défense nationale refusera tout simplement d'appliquer la décision du Conseil européen, en raison de la pression politique intérieure impérieuse à laquelle son gouvernement sera soumis.
Dans ces conditions, il est clair que seule la mise en place d'un gouvernement européen fédéral central responsable pour les questions de défense et de politique étrangère permettrait d'engager les forces armées européennes de manière crédible et efficace et de préserver durablement la paix en Europe. La décision politique d'emploi de la force et l'organisation militaire seraient en effet enfin centralisées, comme c'est le cas aux USA , en Russie, en Chine etc, ce qui redonnerait confiance aux citoyens européens.
Semaine 6, année 2024
Info FEDERAL EUROPE n'interviendra pas cette semaine
La révolte des agriculteurs en France et en Allemagne
En France comme en Allemagne, les agriculteurs protestent contre les prélèvements supplémentaires, contre des normes trop contraignantes et contre la concurrence que leur font les pays à bas salaires, au sein de l'UE et hors de l'UE.
Et en France comme en Allemagne, les gouvernements ont donné en grande partie satisfaction aux agriculteurs. Ils sont revenus sur les prélèvements supplémentaires dans les deux pays. En France, le gouvernement a promis de mettre fin à la surtransposition des normes européennes et a annulé une partie de la réglementation nationale.
Mais la taille moyenne des exploitations françaises, et aussi allemandes, reste trop faible, notamment en raison du frein au regroupement des exploitations. Ceci pousse certains agriculteurs à s'opposer aux accords de libre échange conclus entre l'UE et d'autres régions du monde, comme la Nouvelle Zélande, le Canada ou le Mercosur, alors même que le France et l'UE présentent toutes deux des balances commerciales agricoles excédentaires. Un autre raison qui explique cette opposition , c'est l'insuffisance de la réglementation sociale et environnementale dans les pays hors UE, ce qui engendrerait une concurrence déloyale
S'il est normal de négocier avec les pays tiers pour réduire l'écart social et environnemental, on ne peut pas refuser de conclure des accords commerciaux au motif que la réglementation n'est pas aussi contraignante dans des pays qui ne présentent pas le même niveau de développement économique. En réalité, il existe des avantages qualitatifs et sectoriels qui permettent à des producteurs français et européens de prendre des parts de marché dans des pays dont les salaires sont moins élevés et les standards plus permissifs. Et il est aussi possible de supprimer certaines normes pénalisantes, inutiles ou obsolètes qui s'appliquent sur le territoire européen.
Va-t-on priver les producteurs français de vin et de fromage de l'accès aux marchés des pays émergents en diminuant ainsi l'excédent agricole de la France, en handicapant les exportateurs européens de produits agricoles moyen de gamme, en pénalisant les exportations de biens manufacturés européens et en portant un coût aux entreprises de services françaises et européennes qui ont besoin du marché mondial ? Une réduction des échanges commerciaux mise en place dans ces conditions affaiblira encore la croissance en Europe, accentuera son déclin financier et procurera un avantage commercial important aux concurrents chinois ou américains.
On ne pourra pas soutenir artificiellement et indéfiniment des filières de production qui ne sont plus assez compétitives, en Europe et en France, d'autant que cela engendre aussi des mesures de rétorsions de la part de nos partenaires commerciaux, lorsque il n'existe pas d'accord commerciaux ou lorsque les aides européennes deviennent déconnectées du marché. Les USA par exemple taxent lourdement certaines importations agro alimentaires européennes au motif qu'elles bénéficient de subventions directes alors qu'ils ont mis fin à ce type de subventions depuis 2014, en ne conservant que les aides contre la volatilité des cours, qui encouragent une production s'adaptant à la demande tout en protégeant le revenu des agriculteurs lorsque cela est nécessaire.
Une véritable réforme de la PAC, couplée à une diminution et une modification des normes européennes et nationales, est donc nécessaire pour relancer la filière agricole en France, en Allemagne et en Europe. Le but de cette réforme et de ces modifications devrait être l'amélioration de la compétitivité de l'agriculture en Europe via le regroupement des exploitations et la rationalisation des normes, le développement des filières agricoles à haute valeur ajoutée grâce à des accords de libre échange qui imposent des contraintes adaptées à nos partenaires et la protection du revenu des agriculteurs à travers un mécanisme de protection contre les aléas des cours mondiaux qui remplacerait en partie le mécanisme des subventions à l'hectare.
En outre, les mesures supplémentaires liées à la protection de l'environnement devraient être avant tout des mesures qui récompensent et qui incitent, grâce à des fonds supplémentaires affectées au budget agricole européen. De telles sommes constituent en effet un investissement pour l'avenir. Elles ne doivent pas être des mesures qui pénalisent via des suppressions d'avantages fiscaux ou des suppressions d'aides. De telles mesures seraient susceptibles de favoriser une montée en gamme qui reste nécessaire pour assurer l'avenir du secteur agro alimentaire européen. Ce secteur doit prendre des positions dominantes dans la chaîne de valeur, compte tenu des avantages technologiques et éducatifs propres à certains pays européens, comme c'est le cas dans le domaine industriel et pour les services.
Malheureusement une telle réforme et de pareilles modifications sont presque impossibles à mettre en place avec 27 gouvernements plus une commission, chaque pays défendant, plus ou moins rationnellement, ses intérêts particuliers compte tenu de ses contraintes électorales spécifiques. Une réforme de ce type nécessiterait un gouvernement fédéral européen responsable pour les questions agricoles, seul capable de d'avoir une vision à long terme et de mettre en œuvre un politique cohérente à travers l'Europe.
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Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 5, année 2024
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du 30 janvier à la Maison de l'Industrie: le thème le couple franco-allemand
Le décrochage militaire aéronautique des européens
Avec près de 200 milliards de dépenses militaires par an mais 70% de leurs achats effectués à l'étranger, les européens restent très dépendants de leurs fournisseurs industriels américains et incapables de défendre leur continent sans l'aide des USA. Quelques coopérations et un nombre très réduit de concentrations dans le secteur des industries d'armement depuis 50 ans ont fait émergé ce qu'il est convenu d'appeler une Europe de la défense. Cette Europe de la défense n'est toujours pas en mesure de faire converger les intérêts nationaux ni de constituer une alternative crédible à la protection américaine, malgré les incessantes tentatives des Etats européens. Cette dépendance stratégique aux USA coûte cher aux Européens au plan commercial et diplomatique et elle handicape les USA dans leur pivot vers l'Asie, alors que la protection militaire américaine perd chaque jour de la crédibilité compte tenu des problèmes financiers, géopolitiques et politiques américains.
C'est précisément dans ce contexte très délicat pour les européens que la guerre conventionnelle en Ukraine, qui pourrait demain éclater aussi en Europe de l'Est, au Moyen orient, en Asie centrale ou en Extrême orient, a mis en évidence le retour des conflits à haute intensité caractérisés par 'l'importance des drones, des munitions intelligentes, de l'artillerie, de la guerre électronique, de la défense anti aérienne et de la supériorité aérienne.
Dans trois de ces domaines, à savoir les munitions intelligentes, l'artillerie et la guerre électronique, l'industrie d'armement européenne est en mesure de fournir des solutions qualitativement satisfaisantes mais pas quantitativement. Dans le domaine des drones et de la défense anti aérienne en revanche, les lacunes sont à la fois qualitatives et quantitatives: les équipements nécessaires n'équiperont pas les armées avant plusieurs années et d'ici la concurrence aura encore pris une longueur d'avance.
Mais le décrochage le plus inquiétant concerne la supériorité aérienne.
La supériorité aérienne reste décisive pour créer les conditions d'une offensive terrestre réussie ou pour ralentir considérablement la progression de l'adversaire lorsque des moyens d'attaque au sol sont disponibles. Elle autorise un soutien aérien efficace notamment par la destruction des menaces anti aériennes et des centre de contre mesures ennemis susceptibles de cibler les drones de combat, les hélicoptères d'attaque et les chasseurs bombardiers amis.
Or le Rafale et l'Eurofighter ne disposent pas de la capacité Stealth assurant une protection significative contre les missiles air-air à moyenne et longue portés. Ces appareils de génération précédente de sont pas non plus en mesure de fournir à leurs pilotes les informations exhaustives sur le champ de bataille aérien. Des pertes très élevées en combat aérien et l' incapacité à pleinement maîtriser la troisième dimension du champ de bataille caractériseraient donc presque à coup sur la situation de forces européennes engagées contre des adversaires chinois, russes ou disposant de matériel américain, russe ou chinois sophistiqué, comme certains pays arabes ou asiatiques.
Pour la première fois de leur histoire, les européens ne sont donc plus en mesure de faire face à la concurrence américaine, chinoise et russe dans le domaine crucial de la supériorité aérienne. Avec le F 35, le F 22, le J 20 et le SU 57 cette concurrence dispose d'appareils donnant la possibilité d'acquérir et de maintenir la supériorité aérienne, voire la suprématie aérienne, localement ou sur l'ensemble d'un théâtre d'opération. Dans ces conditions bon nombre de forces aériennes européennes ont été conduites à se procurer des F 35 américain, pour ne pas décrocher technologiquement. L'Allemagne, la Belgique, l'Italie, le Royaume Uni, les Pays bas, la Norvège, la Pologne, la Finlande, la Grèce ont tous fait le choix du F 35, ce qui place une bonne partie de la politique étrangère de ces pays sous l'influence renforcée des USA puisque la maintenance et l'approvisionnement du F 35 est gérée par Lockheed Martin. Avec pour conséquence l'interruption des grands projets aéronautiques militaires européens qui avaient, à travers notamment le Tornado et l'Eurofighter, permis d'équiper les armées européennes et de préserver la Base industrielle et Technologique de Défense européenne.
La France pour sa part est contrainte d'accepter un statut de puissance aérienne de second rang, n'étant pas en mesure de développer un projet Stealth seule et refusant d'acheter des avions américains pour préserver une Base Industrielle et Technologique de Défense française de moins en moins compétitive dans certains domaines, ce qui lui coûte en outre assez cher.
Le programme de Système de combat Aérien du Futur (SCAF) développé par la France et par l'Allemagne quant à lui ne sera pas opérationnel avant 2040, s'il voit le jour, ce qui constitue d'ores et déjà un terrible handicap technologique et militaire pour les européens. Les projets des superpuissances ou des grandes puissances en matière d'avion de 6ème génération ont en effet déjà pris une sérieuse longueur d'avance avec des mises en service prévues au cours des années 2030.
Après les programme Rafale et Eurofighter lancés dans les années 1980 pour assurer l'avenir de l'industrie de défense aéronautique européenne et le leadership technologique européen, on se rend compte qu'en réalité les européens sont souvent incapables d' investir dans des technologies militaires d'avenir cruciales en temps utile et de mener à bien des projets militaires d'envergure dans les délais requis, en raison de leur manque de vision, de coordination et de volonté. Or les grands États comme la Chine, les USA ou la Russie ne présentent pas ces difficultés. Ce sont donc la division politique des européens et les incessantes tractations entre leurs industriels et leurs gouvernements pour préserver des capacités technologiques nationales qui expliquent principalement les retards capacitaires et le décrochage technologique européen.
Il faut se rendre à l'évidence. L'Europe des projets avec des gouvernements différents fonctionne rarement et quand elle fonctionne c'est souvent assez mal.
Semaine 4, annéee 2024
Info FEDERAL EUROPE n'interviendra pas cette semaine
Les raisons de la mésentente franco-allemande
Les divergences de vue et les désaccords franco-allemands font depuis quelques années régulièrement l'actualité. Des responsables allemands reprochent à la France son indiscipline budgétaire, son aventurisme guerrier, son souverainisme technologique s'agissant du Rafale et aujourd'hui de l'avion de combat du futur, son refus de laisser Rheinmetall assurer la direction du projet de char du futur, sa mauvaise gestion d'Ariane Espace, la faiblesse de soutien militaire à l'Ukraine ou encore son hostilité au projet Nord Stream 2.
Des responsables français reprochent à l'Allemagne son refus de consentir à des transferts financiers suffisants (avant le programme d'endettement européen lié à la crise du Covid ), l'inefficacité de son armée, sa volonté de puissance militaire, ses achats de matériel militaire américain, son refus d'investir dans le projet d'avion de combat du futur sans transfert de technologie de la part de Dassault, son projet de char KF 51 en lieu et place du char franco-allemand pour lequel Rheinmetall voudrait assurer la direction du projet, son cavalier seul pour son programme spatial privé ou encore son ingérence en France pour favoriser les énergies renouvelables au détriment de la filière nucléaire.
Qu'est-il donc arrivé au couple franco-allemand ?
Le couple franco allemand est une expression qui désigne l'importance des coopérations entre les deux principales puissances de l'UE et leur rôle moteur pour les autres pays européens. Ce couple, initié avec la création de la CECA poursuivi avec le traité de l'Elysée et renforcé avec la création d'Airbus, fonctionnait jusqu'au début des années 2000 grâce à une répartition des rôles. La France s'investissait dans la diplomatie, l' ONU, le nucléaire, les interventions militaires extérieures et l'agriculture. L'Allemagne se concentrait sur sa puissance industrielle via sa rigueur budgétaire, ses importations d'énergie à bas coût et son engagement en faveur du libre échange en Europe et dans le monde.
Cette répartition des rôles ne permettait pas d'agir ensemble de manière vraiment cohérente compte tenu des différences historiques, de vue et d'intérêts mais elle ménageait à chacun un espace privilégié. Ceci évitait la compétition et facilitait les coopérations, les initiatives et les rapprochements industriels, financiers ou institutionnels franco-allemands qui ont amélioré la sécurité, la croissance et le niveau de vie en Europe.
Avec la réussite de la réunification, l'agrandissement de l'UE à l'est et la remise sur pied de l'économie allemande dans les années 2000 à 2010, l'Allemagne prend progressivement de l'assurance politiquement et militairement, s'agissant des coopérations industrielles, en Europe de l'Est mais aussi vis à vis de la Russie, de la Chine, de l'Ukraine et au Moyen orient. Ce comportement décomplexé, plus indépendant, assez similaire à celui de la France et ayant pour conséquence de limiter l'influence française agace Paris qui pensait être la principale puissance politique européenne, compte tenu de ses atouts stratégiques issus de sa victoire nominale en 1945.
Mais, consciente de ses limites et soucieuse d'assurer la pérennité et l'efficacité financière, commerciale, militaire et diplomatique de l'Europe, l'Allemagne propose à la France, à travers Adenauer, Schauble, Fischer et le gouvernement Scholz, une solution fédérale menant à la création un Etat fédéral européen et parachevant l'ambition de Robert Schuman.
Refusant de s'engager dans cette voie fédérale proposée par la allemands, la France cherche toujours, malgré la réunification, malgré l'élargissement de l'UE, malgré l'influence renforcée des USA en Europe et malgré l'émergence de nouvelles grandes puissances, à jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale. Une partie significative de ses élites pense que son économie avancée, son industrie d'armement compétitive, ses technologies de pointe nucléaires, spatiales, aéronautiques et navales, son immense domaine maritime, son armement thermonucléaire, son droit de veto à l'ONU, sa zone d'influence en Afrique, son armée conventionnelle polyvalente, son poids dans la zone euro et dans l'UE, ses coopérations industrielles avec des partenaires européens qu'elle domine technologiquement, son rôle central pour la francophonie, ses valeurs, son laïcisme et sa culture universalistes, son partenariat avec l'Inde ainsi que ses relations historiques avec la Russie lui permettront de maintenir son rang en agissant avec une indépendance réelle. Le but de cette liberté d'action étant de défendre ses intérêts comme ses valeurs dans le monde entier et d'équilibrer les relations internationales tout en demeurant un membre du système militaire et économique occidental.
Le problème de ce néo souverainisme, c'est que la France ne peut plus protéger l'Europe ou une partie substantielle de l'Europe depuis 1945, en raison de la victoire des USA lors de la seconde guerre mondiale et de la guerre froide. Ces victoires les ont conduit à devenir le protecteur militaire interne et externe des Européens à travers l'OTAN. Pour assurer la sécurité du continent européen où sont situés l'essentiel de ses intérêts économiques et financiers, la France à donc besoin de l'alliance atlantique et par conséquent des USA qui sont les seuls en mesure d'orienter et de diriger les européens à travers leur superpuissance militaire et diplomatique.
La France est donc devenue dépendante des USA pour ses intérêts essentiels et par conséquent indirectement aussi de l'Allemagne qui dispose évidemment depuis la création de l'OTAN d'une relation privilégiée avec les USA concernant les questions de défense. Elle est aussi dépendante de nombreuses technologies militaires et civiles clés possédées par les américains. La France est de surcroît dépendante monétairement de l'Allemagne à cause de l'importance cruciale de la zone euro pour la situation de ses comptes publics, un retour au franc l'exposant à une crise financière majeure, La France bénéficie en outre de la solidité de l'euro pour emprunter sur les marchés dans de bonne conditions alors qu'elle ne fait pas les efforts financiers requis par la monnaie unique, ce qui dégrade la qualité du bilan de la BCE et favorise l'irresponsabilité budgétaire dans toute la zone euro. Ceci accentue sa dépendance diplomatique et financière envers l'Allemagne, laquelle pourrait limiter son implication dans le système européen des banques centrales.
Dans ces conditions, la France n'a bien entendu jamais pu, depuis 1945, créer une alternative crédible au système d'alliance américain en Europe ni dominer l'UE à la place de l'Allemagne. Elle ne peut donc pas créer de puissantes coalitions de pays européens capables de rivaliser avec les USA ou la Chine pour l'industrie d'armement et pour les interventions extérieures. Elle ne peut pas non plus influencer les choix de politique industrielle ou énergétique de ses voisins afin de créer suffisamment de projets européens d'envergure, chaque Etat défendant ses intérêts nationaux particuliers et ses intérêts électoraux spécifiques. Elle peut simplement regrouper les États qui sont du même avis et menacer de se retirer de certaines coopérations, comme ce fut le cas s'agissant de la réforme du marché de l'électricité, qui a de la sorte finalement pris en compte l'avenir de son industrie nucléaire.
Toute seule et fortement dépendante, la France n'est évidemment pas en mesure de faire face à la surpuissance de la Chine, à l'activisme russe appuyé par les Chinois, à l'influence des grandes puissances régionales ou à la superpuissance américaine pour pouvoir défendre correctement son influence dans le monde ou ses intérêts économiques. Ses lacunes et ses dépendances technologiques, l'absence de solutions techno-industrielles européennes dans de nombreux domaines, le format réduit de son armée conventionnelle, ses fortes contraintes et ses faiblesses budgétaires, son idéologie universaliste souvent ressentie comme arrogante, intolérante ou hypocrite ainsi que son ambivalence vis à vis des puissances anglo-saxonnes la placent dans une situation défavorable sur la scène mondiale, au plan géopolitique comme géoéconomique. Le droit de veto à l'ONU ne lui apporte aucun avantage concret, l'armement nucléaire est détenu ou potentiellement détenu par de nombreuses puissance et n'est presque jamais utilisable, le poids de son économie dans le PIB mondial à PPP représente environ 2%, le domaine maritime de la France ne rapporte pratiquement rien, coûté cher (plus de 20 milliards d'euros par an pour l'Outre Mer) et ne peut pas être protégé, l'influence française en Afrique recule fortement et concerne une zone secondaire, la francophonie est confrontée aux progrès constant de l'anglais, du chinois, de l'hindi et de l'espagnol dans les pays importants, le partenariat avec l'Inde est très fortement limité par l'importance primordiale de la Russie et des USA pour les indiens. Quant à sa relation avec la Russie, elle se heurte frontalement à la nécessité de défendre le territoire européen et à la volonté de conserver le pré carré français en Afrique. Son industrie d'armement, encore très compétitive pour certains matériels clés, demeure son seul véritable atout.
Vouloir perpétuer le couple franco-allemand, c'est-à-dire le caractère central des cooperation franco-allemande, sans s'engager sur la voie fédérale constitue donc une voie sans grand avenir pour la France, qui ne pourra pas redevenir une grande puissance de cette façon. Et cette attitude ne peut pas convenir à Berlin, qui n'a aucun intérêt à privilégier la relation avec la France au détriment de celle avec les USA, dès lors que Paris refuse l'évolution fédérale qui permettrait de rendre l'Europe vraiment efficace et pérenne. L'Allemagne est en effet devenue la première puissance en Europe à la suite de sa réunification et de l'éclatement de l'URSS, elle constitue le partenaire privilégié des USA, mais aussi de la Russie et de la Chine alors que les politiques conduites en France et en Allemagne ne peuvent être correctement coordonnées compte tenu des inévitables différences d'intérêts.
Les coopérations et les initiatives franco-allemandes peuvent encore se justifier pour renforcer le lien entre les 2 pays, améliorer si possible leurs performances industrielles, faciliter l'évolution vers le fédéralisme et pour traiter des questions, notamment financières, qui ont besoin du rôle moteur des deux principales puissances économiques de l'UE, comme lors de la crise du Covid. Mais elles ne peuvent plus servir de prétexte à la France pour maintenir le système européen actuel dans lequel chaque Etat a vocation à conserver sa souveraineté militaire et industrielle dans le cadre d'une très molle et le plus souvent inexistante souveraineté européenne. Ceci est préjudiciable pour la relation franco-allemande, affaiblit les Français et les Européens, les livre à l'appétit des grandes puissances extra européennes, les expose à la division, engendre la stagnation économique, réveille les rivalités étatiques, aiguise les antagonismes nationaux et provoque finalement la guerre lorsque les USA délaissent l'Europe.
La conception néo souverainiste française relève donc d'un conservatisme irréaliste et inadapté aux exigences du 21ème siècle. Elle conduit aux échecs répétés de la diplomatie et de la géostratégie française depuis 1989, dans sa composante géoéconomique comme géopolitique. Elle flatte le populisme et le nationalisme et constitue à ce titre un certain danger pour le système européen, pour l'UE, pour l'alliance atlantique, pour l'OTAN et pour la paix. Elle bloque l'évolution vers le fédéralisme proposé par les Allemands qui seul peut assurer l'indépendance, la puissance (y compris maritime), la sécurité et la prospérité des français et des européens.
Le sens de la victoire nominale de la France en 1945 ce n'est pas la perpétuation de la souveraineté militaire et industrielle de la France au nom d'une foi patriotique étriquée et réactionnaire mais la mise de ses atouts géostratégiques au service du futur Etat fédéral européen et du progrès patriotique des Français grâce à la perspective d'une future patrie européenne, comme les Allemands l'envisagent. C'est ce qui leur permettra de renouer avec la grandeur.
C'est donc désormais à travers un projet d'Etat fédéral franco allemand que la coopération franco-allemande pourra retrouver son importance et garder un sens.
Semaine 3, annéee 2024
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du mardi 16 janvier à la Maison Heinrich Heine. Le thème : le couple franco allemand
La Russie et le pivot américain vers l'Asie
Les USA ont depuis 1945 défendu le continent européen face à la puissance soviétique ou russe, politiquement avec le plan Marshall et militairement avec l'OTAN. Les Etats européens, politiquement divisés et militairement dépassés, n'ont pas été et ne sont pas en mesure d'assurer la défense de l'Europe de façon crédible sans aide américaine.
Mais les USA n'ont plus vraiment intérêt à assurer la défense du continent en toutes circonstances et à n'importe quel prix. Tout d'abord parce que les européens représentent désormais pour eux un concurrent économique majeur, notamment en matière industrielle, alors que les problèmes budgétaires et sociaux s'accentuent aux USA. Ensuite parce que la Russie ne constitue manifestement plus une menace de premier plan, ni une menace de dimension mondiale. Enfin et surtout parce que le principal défi auquel sont confrontés les USA est le défi chinois.
Les USA pourraient ménager les intérêts russes pour éloigner la Russie de la Chine et ainsi mieux contenir la Chine. Ils ne feraient en cela que répéter ce qu'ils avaient fait sous Nixon avec la Chine pour contenir et faire pression sur l'URSS. Ils seront capables pour ce faire de mettre en sourdine leur diplomatie des valeurs (qui reste essentiellement l'apanage d'une partie des démocrates) en usant d'une bonne dose de Realpolitik.
Dans ces conditions, la protection américaine deviendrait moins systématique, moins étendue et moins crédible.
Ménager les intérêts russes mettrait en danger l'indépendance et l'Ukraine et la sécurité de certains pays de l'Europe de l'est mais cela pourrait représenter un coût acceptable pour les USA compte tenu de la menace militaire, géoéconomique et géopolitique globale que représente la Chine et aussi de la concurrence économique intense que leur font les européens.
Ce sont donc en premier lieu les européens qui feraient les frais de la réorientation de la politique diplomatique américaine au profit de la Russie et de la politique militaire américaine au profit des alliés asiatiques des USA, justifiée par la nécessité de faire face au défi chinois.
Or, compte tenu de leurs divisions, les européens ne peuvent actuellement pas se passer de la protection américaine directe, sous la forme notamment de forces combattantes, pour défendre les pays Baltes et la Finlande (zone euro), la Roumanie (UE) ou la Moldavie.
Si en revanche les européens se dotent d'un pouvoir central fédéral responsable pour le défense et la politique étrangère ils pourront alors se défendre sans aide combattante américaine, avec beaucoup moins d'aide américaine indirecte et à terme sans celle-ci. Ceci réduirait les efforts militaires des USA en Europe, faciliterait leur pivot vers l'Asie, accentuerait leur politique de bon rapport avec la Russie et serait apprécié par l'opinion américaine. La stabilité politique et économique en Europe en serait renforcée, ce qui représente un élément important pour la performance économique des USA comme de la Chine.
Les Européens vraiment unis en matière de défense et de diplomatie auront aussi les moyens de jouer un rôle au Moyen Orient, en Afrique et en Asie Centrale. Ils seront en mesure de contribuer à stabiliser cette région à la place ou en partenariat avec les USA, facilitant aussi de la sorte leur pivot vers l'Asie. Ils constitueront un pôle de puissance complémentaire à celui des USA, tout en améliorant leur compétitivité industrielle, financière et commerciale, ce qui pourrait constituer le seul inconvénient réel pour les américains.
Mais les USA n'auront vraisemblablement pas les moyens de faire face au défi Chinois sans l'aide de grandes puissances, lesquelles sont nécessairement plus indépendantes. En effet, le poids militaire et diplomatique des USA ajoutés à celui de leurs alliés divisés et satellisés ne permet pas de juguler la superpuissance économique chinoise alliée à la Russie et à l'Iran, voire à l'Inde et pouvant compter sur la neutralité voire la coopération des pays du Sud global. Ils n'ont donc pas vraiment à perdre à l'émergence d'une puissance étatique européenne indépendante et faisant nécessairement partie du monde occidental.
De plus, même si les Européens restent divisés et dépendent des USA pour leur protection, les USA ne pourront probablement pas mobiliser les Européens contre l'expansion chinoise en extrême orient, d'autant plus que la Chine ne représente pas une menace directe pour les Européens. Washington ne parvient même pas à mobiliser les Européens contre les Houthis qui perturbent la navigation en mer rouge...
Les USA auraient donc intérêt, tout compte fait, à envisager un monde multipolaire au détriment d'un monde bipolaire Chine-USA pour répondre aux défis géopolitiques auxquels ils ont à faire face au 21 ème siècle.
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Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 2, année 2024
Info FEDERAL EUROPE n'interviendra pas cette semaine
Permettez moi tout d'abord de vous souhaiter une très bonne année 2024, beaucoup de bonheur et la meilleure santé possible. Je vous remercie à nouveau pour l'intérêt que vous portez aux idées de FEDERAL EUROPE, pour votre soutien ou pour vos remarques et commentaires toujours bienvenus.
Ce début d'année est comme d'habitude l'occasion de faire le bilan de l'action de pays européens et de l'Union européenne pour l'année passée. Ce bilan concerne les domaines de la vie politique en Europe que les citoyens européens considèrent comme les plus importants selon les eurobaromètres : 1/ la situation économique, 2/ l'influence internationale, 3/ l'environnement, 4/ la santé, 5/ la sécurité et 6/ l'immigration.
1/ La situation économique des pays européens s'est moins améliorée que dans la plupart des autres régions du monde.
Ceci est toujours principalement la conséquence de l'absence de politique industrielle, énergétique et de recherche européenne centralisée. Les politiques industrielles essentiellement nationales locales ne sont pas capables de produire suffisamment de champions européens et d'organiser efficacement la recherche et l'innovation en Europe, malgré quelques réussites peu nombreuses. La politique énergétique en Europe reste incohérente et inefficace s'agissant des coûts de l'énergie, de l'indépendance énergétique et aussi de la protection de l'environnement.
En conséquence, la production dans l'Union européenne a progressé en 2023 de 0,7 % seulement. En Allemagne la production a reculé de 0,5% et en France la production a augmenté de 1%. Aux Etats Unis la production a augmenté en 2023 de 2,1%. En Russie, la production a augmenté de 2,2% en 2023. En Turquie la croissance atteint 4 % en 2023. En Chine la production augmente de 5% en 2023. En Inde, la production a augmenté de 6,3% en 2023 (chiffres FMI et Banque mondiale).
Avec un gouvernement fédéral européen les financements européens importants et ciblés pour investir dans les secteurs clés, pour soutenir les économies fragiles via des grands projets transeuropéens et pour conduire une politique de recherche commune permettraient de relancer la croissance économique en Europe et d'éviter le progressif déclassement technologique des européens.
La situation économique détériorée en Europe a aussi des conséquences sociales. La faible croissance européenne conduit à une dégradation progressive du niveau de vie des européens, à une hausse du chômage partiel et à une stagnation ou une baisse du pouvoir d'achat chez certaines catégories socio-professionnelles. Comme les gouvernements européens nationaux locaux ne sont pas soumis à un gouvernement européen fédéral capable de réguler les forces du marché à travers des impôts et une politique budgétaire européens, la situation économique détériorée augmente aussi le dumping social et fiscal en Europe. Les paradis fiscaux européens perdurent.
2/ L'influence internationale de l'Union européenne et des pays européens a encore diminué au cours de l'année 2023 dans presque toutes les régions et sur presque toutes les questions. Ceci a des conséquences graves pour la les exportations, les investissements, la sécurité et le prestige des européens.
Même si l'influence internationale de l'UE n'est pas en tête des préoccupations des citoyens européens, l'influence de la France pour les français de l'influence de l'Allemagne pour les allemands reste une préoccupation importante qui s'ajoutent donc aux attentes concernant l'influence de l'UE.
L'influence internationale de l'Union européenne et des pays européens diminue d'abord au plan géopolitique.
La Russie poursuit son agression en Ukraine. Ce sont les USA qui assurent la protection militaire de l'Ukraine avec des livraisons d'armes et la fourniture de renseignements avant le conflit et pendant le conflit, empêchant la Russie de gagner la guerre classique rapidement. Les pays de l'UE livre des armes et des munitions en quantité nettement insuffisante, qui ne permettraient pas à l'Ukraine de se défendre.
L'UE, la France et l 'Allemagne sont toujours incapables de protéger l'Ukraine seuls, ce qui serait pourtant nécessaire notamment pour permettre à ce pays de choisir son orientation diplomatique et militaire librement, sans toutefois lui permettre de rentrer dans l'UE. Le concept de l'Ukraine dans l'UE présente des risques financiers, politiques et militaires considérables, alimente le populo-nationalisme et antagonise la Russie.
Un gouvernement fédéral européen pourrait créer une armée et une industrie d'armement européennes capables de protéger l'Ukraine via des livraisons d'armes, des instructeurs et du renseignement en qualité et en quantité comparable à l'effort américain.. Ce gouvernement européen serait aussi capable de garantir l'application de l'accord d'association UE-Ukraine pour sa partie économique, tout en permettant un rapprochement politique et économique de l'Ukraine avec la Russie sur une base équitable et volontaire.
L'UE et les pays européens sont toujours très divisés concernant la conduite à tenir face à la Russie concernant la coopération économique ou l'ingérence politique européenne en Russie, le degré de l'influence européenne dans les pays de l'ex URSS, la question de l'expansion de l'OTAN et le niveau de risque que représente la Russie. Ils ne sont donc pas des partenaires crédibles pour la Russie. En conséquence, la Russie reste tournée en priorité vers la Chine et considère l'Europe comme une zone affaiblie et divisée que les USA ne pourront pas défendre éternellement et dont la véritable politique consiste à vouloir la fin de la Russie comme puissance, notamment parce que les européens ne sont pas capables de se défendre sans les USA.
Seul un gouvernement fédéral européen pourrait inciter la Russie à s'éloigner un peu de la Chine et à se rapprocher de l'Europe.
L'influence de la France et de l'UE est en recul en Afrique du Nord et au Proche orient. Ce sont la Turquie soutenue par les USA et par la Russie, et l'Iran soutenue par la Russie qui accroissent son influence dans toutes ces zones. Un gouvernement fédéral européen aurait la crédibilité pour proposer à la Turquie un accord de défense mutuel afin de promouvoir les intérêts européens en Afrique, au Moyen Orient et en Asie centrale et pour faire reculer l'influence américaine et russe sur la Turquie.
Les européens ne disposent d'aucune influence notable sur l'iran ou sur Israël, compte tenu de leur division et à leur faiblesse stratégique, capacitaire et militaire. Ils ne sont pas en mesure d' inciter Israël à s'engager sur la voie de la création d'un État palestinien et ils ne sont pas capables de stopper le soutien iranien aux terroristes et aux résistants palestiniens. Seuls les USA ont les moyens de le faire.
L'influence de l'UE et des pays européens est quasi inexistante non seulement en Iran mais aussi au Pakistan et en Inde. C'est la Chine qui a conclu des accords commerciaux et de sécurité avec l'Iran et avec la Pakistan. L'Inde continue à être isolée par la politique chinoise en Birmanie, Népal, Bhoutan, Bangladesh, Maldives, Sri Lanka, Pakistan. Ce sont les USA qui développent une coopération militaire avec l'Inde, même si la France met ses bases navales dans l'océan indien à disposition des forces indiennes et lui vend quelques rafales.
Seul un gouvernement fédéral européen aurait les moyens de mener une politique d'investissements et de coopération militaire avec ces pays pour éviter que la Chine ne parvienne à dominer le super continent eurasiatique et pour remplacer l'influence déclinante des USA dans cette zone, compte tenu des contraintes budgétaires, sociales, et politiques auxquelles les USA sont soumis.
L'influence européenne diminue encore aussi en Afrique au profit de la Chine et de la Russie, notamment en matière économique mais aussi concernant la coopération militaire, notamment au Kenya, Mali, RDC, Tanzanie, Angola, Centre Afrique, Burkina Faso, Niger et dans les organisations de sécurité régionales africaines. Seul un gouvernement européen peut faire face à la Russie et à la Chine en Afrique, qui cherchent notamment à sécuriser leurs approvisionnements énergétiques et minéraux. L'influence déclinante des européens et notamment des Français conduit les USA à reprendre pied dans certains pays, comme le Niger.
En Amérique latine, l'influence de l'UE et des pays européen est très réduite notamment compte tenu de l'incapacité à conclure un accord de libre échange avec les pays du Mercosur en raison du refus de certains pays européens de faciliter les importations de produits agricoles sud-américains, alors que cet accord favoriserait l'industrie européenne et soutiendrait la croissance mondiale. Cet accord se heurte aussi à l'opposition des groupes de pression écologistes qui influencent les décideurs. En dehors de la coopération économique, il n'est pas souhaitable que l'UE et les pays européens établissent des liens de sécurité et militaires importants avec les pays de la zone, qui restent avant tout liés aux USA pour leur sécurité intra continentale et pour leur défense.
L'influence internationale de l'Union européenne et des pays européens diminue toujours aussi au plan géoéconomique.
Il faut toutefois mentionner le projet Global Gateway de la commission européenne destiné à investir et développer des infrastructures de haute qualité à travers le monde, pour compléter et concurrencer les nouvelles routes de la soie chinoises et dans une moindre mesure le B3W américain.
Mais le projet Global Gateway ne disposera pas de fonds publics suffisants pour financer des investissements dans des pays qui ne sont pas toujours solvables selon les critères du FMI mais qui présentent un grand intérêt géopolitique comme l'Egypte, l'Iran ou le Pakistan. De plus, le projet Global gateway ne bénéficiera pas de l'appui d'une diplomatie et d'une armée européennes, ce qui l'empêchera de s'imposer dans de nombreux pays importants qui préfèrent les partenaires capables de les protéger. ou qui sont incités à préférer de tels partenaires.
L'UE a conclu un accord d'investissement en 2020 avec la Chine qui va dans la bonne direction mais est encore loin d'être adopté par le Conseil européen et par la parlement européen compte tenu des divisions entre pays européens sur ce sujet.
Seul un gouvernement fédéral européen pourrait négocier d'égal à égal avec la Chine pour maintenir et développer les échanges commerciaux avec la Chine qui contribuent à la lutte contre l'inflation et qui améliorent le pouvoir d'achat des européens, pour développer les investissements chinois en Europe dans les secteurs qui ne présentent pas d'enjeu de sécurité significatifs car cela favorise la croissance mais aussi pour protéger les entreprises stratégiques européennes et pour mettre en place rapidement un embargo contre les produits qui bénéficient du travail forcé des Ouïghours.
L'UE et les pays européens ne sont toujours pas capables, compte nu de leurs divisions de riposter aux sanctions juridiques et commerciales américaines correctement, notamment après l'Inflation Reduction Act, le Chips Act et les sanctions extraterritoriales contre l'Iran qui empêchent les entreprises européennes de travailler dans ce pays et de protéger les entreprises stratégiques européennes face aux rachats américains.
Seul un gouvernement européen indépendant des USA pour sa défense pourrait prendre des mesures de riposte efficaces pour protéger son industrie et donc dissuader les USA de prendre des sanctions commerciales contre les entreprises européennes, de les racheter sans difficultés ou de créer des subventions protectionnistes.
Et compte tenu des divergences d 'intérêts commerciaux entre pays européens, une politique commerciale unique est très difficile à mettre en œuvre puisque les USA profitent de la division des européens. Ils peuvent par exemple menacer l'Allemagne de taxes sur les exportations de voitures allemandes pour dissuader les allemands de taxer les GAFAM ou de soutenir la taxation européenne des exportations américaines d'acier ou d'avions.
3/ La baisse des émissions de CO2 et donc de la pollution reste faible en Europe (2.5% en 2022, source IEA).
L'électrification des automobiles, des industries, des systèmes de chauffage en Europe est toujours trop lente. De plus, le charbon et le gaz continuent à être massivement utilisés en 2022 et 2023. Les objectifs environnementaux de l'UE ont donc toujours peu de chances d'être atteints.
La réforme de la politique agricole commune de 2020 est insatisfaisante, faute de financement suffisant, pour assainir la production agricole. De plus, l'industrie agroalimentaire n'est toujours pas correctement régulée en Europe. Ceci provoque toujours une hausse du diabète et des dépenses de santé.
Seul un gouvernement fédéral européen pourrait engager l'électrification massive de l'économie via de grands programmes d'infrastructures européen.
4/ La qualité du système de santé en Europe en 2023 reste insuffisante car certains pays n'investissent toujours pas assez (Irlande, Slovénie ...) ou investissent mal. (France avec des hôpitaux toujours trop petits et un personnel administratif de santé toujours trop important malgré des plans d'urgence qui ne ciblent pas ces problèmes).
Ceci peut avoir des conséquences graves pour tous les européens car la zone Europe est une zone de santé intégrée compte tenu du marché unique européen et de l'intensité des échanges commerciaux et humains en Europe.
En 2020 les Etats membres de l'Union Européenne ont décidé de confier les achats de vaccins contre le coronavirus à la commission européenne afin d'avoir une puissance d'achat plus grande. C'est un pas dans la bonne direction. Mais comme la commission européenne n'est pas élue directement par les électeurs européens, comme elle n'est pas vraiment responsable (elle ne peut être censurée qu'à la majorité des 2/3 des parlementaires européens), comme des élections européennes anticipées ne peuvent être organisées et comme les Etats européens locaux interviennent lourdement pour orienter son action, l'efficacité de la commission européenne reste médiocre.
Seul un gouvernement fédéral européen vraiment responsable devant les électeurs pourrait agir avec efficacité pour protéger la santé des européen en cas de crise, comme aux USA, et pour harmoniser la qualité des soins en Europe, sans toutefois se substituer aux Etats.
5/ La sécurité en Europe en 2023 a encore été pénalisée par l'absence de service de renseignement européen et quelques actes terroristes ont été commis sur le sol européen avec un total de 10 victimes du terrorisme islamiste. Le terrorisme a aussi frappé aux aux USA (4 victimes du terrorisme d'extreme droite ) et en Russie (43 victimes du terrorisme ukrainien) mais pas en Inde ni en Chine.
L'absence de service de renseignement européen facilite grandement l'action des terroristes car les services de sécurité intérieure de chaque pays européen ne disposent pas de tous les éléments pour identifier des groupes terroristes.
Seul un gouvernement fédéral européen pourrait créer un service de renseignement européen et pourrait conduire une diplomatie à l'échelle européenne pour lutter plus efficacement contre le terrorisme sur le sol européen.
6/ Les frontières européennes n'ont pas été protégées contre l'immigration clandestine en 2023.
Le nouveau pacte migratoire récemment adopté par les pays de l'UE présente des éléments qui sont utiles mais qui ne pourront pas sensiblement réduire l'immgration clandestine. En effet l'aide des pays de destination envers les pays d'accueil pour prendre en charge des migrants restera évidemment volontaire compte tenu de l'importance des enjeux électoraux qui y sont liés.
Les pays européens défendent en effet chacun leur intérêt électoral. Ils ne sont donc pas capables de répartir entre eux les migrants et de mettre en place une procédure unique qui garantit l'expulsion de ceux qui n'obtiennent pas le droit d'asile. La Grèce et l'Italie doivent protéger leurs frontières et gérer les réfugiés alors que ces réfugiés cherchent surtout à gagner l'Allemagne, le Benelux et la France, ce qui les incite parfois à laisser passer les migrants.
Ceci explique pourquoi malgré les efforts de Frontex, qui a néanmoins utilisé la technique illégale du pushback pour résoudre le problème, le nombre de réfugiés en Europe est en forte augmentation par rapport à 2022 et beaucoup plus élevé en 2023 qu'aux Etats-Unis, en Russie ou en Inde.
Seul un gouvernement européen pourrait protéger les frontières européennes et réduire fortement l'immigration clandestine grâce à une politique d'immgration ,de protection des frontières et d'asile unique et ferme.
Il faut ajouter à ce bilan européen 2023 que dans tous les eurobaromètres on constate toujours un taux de satisfaction nettement plus grand envers la BCE qu'envers l'UE. Ceci est dû au caractère fédéral et donc efficace de la BCE, alors que l'UE est une structure confédérale souvent inefficace en raison de la division politique des moyens et des décideurs.
Il est temps de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la politique étrangère, l'industrie, l'énergie et la recherche.
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Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
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Semaine 50, anéee 2023
Pourquoi les coopérations européennes ne suffisent pas.
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du 12 décembre à 8h30 au 92 rue d'Assas, Paris. Le thème: l'avenir de la démocratie.
Presque tout le monde reconnaît que les Etats et les entreprises européennes doivent travailler ensemble non seulement pour parvenir à gérer leur haut degré d'interdépendance monétaire, financière, technologique, commerciale et sécuritaire mais aussi pour disposer de la taille critique permettant de concurrencer les grandes puissances et leurs pays satellites, sur le plan géoconomique comme en matière géopolitique.
C'est alors qu'on entend souvent dire que ce travail en commun pourrait être organisé grâce à des coopérations industrielles et militaires puisque les gouvernements des pays européens sont tous amenés à reconnaître, à plus ou moins brève échéance, que l'action isolée est moins efficace que l'action commune pour les grands sujets comme la défense, l'industrie ou la recherche.
Cette conception se heurte tout d'abord à la difficulté de mettre d'accord des gouvernements nationaux distincts sur une politique commune, compte tenu de leurs contraintes électorales distinctes, de leurs groupes de pressions spécifiques et de leurs intérêts particuliers. Il existe de surcroît des sujets qui ne peuvent manifestement pas faire l'objet d'un accord entre certains pays européens clés, compte tenu des divergences d'intérêts et de vues trop accentuées : comme par exemple en Libye en 2011 ou sur le nucléaire entre la France et l'Allemagne.
Mais la notion de coopération européenne se heurte surtout à des éléments structurels.
Chaque Etat défend toujours ses prérogatives essentielles, c'est-à-dire celles qui touchent directement à sa puissance et donc à sa souveraineté: les prérogatives budgétaires, technologiques, militaires et sécuritaires. Or ces prérogatives sont nécessairement concernées dès lors qu'on souhaite concevoir et conduire une politique étrangère ou une politique industrielle : des budgets considérables de l'ordre de 5 à 15% du PIB européen sont indispensables pour conduire de telles politiques, les forces armées nationales doivent être remplacées par une armée européenne et les transferts de technologies doivent être totalement libéralisés dans l'UE.
De surcroît, chaque corps électoral national souhaite naturellement pouvoir contrôler et évaluer régulièrement ces politiques décisives pour leur prospérité et pour leur sécurité, à travers des représentants élus et véritablement responsables devant eux.
Ces deux éléments structurels empêchent le financement et la mise en œuvre d'une politique industrielle et de recherche au plan européen et ils interdisent aussi l'émergence d'une politique étrangère et de défense européenne. Ils confinent nécessairement l'essentiel de ces politiques au plan national, sans possibilité d'agir efficacement à l'échelle européenne en raison du manque de coordination qui caractérise l'action de gouvernement indépendants les uns des autres dans ces domaines cruciaux. Et ils entraînent une agitation improductive et paralysante au plan européen, pour compenser l'absence de capacités d'action européennes efficaces : régulation excessive, moyens financiers dispersés, intervention dans des domaines qui seraient mieux traités au plan local comme le logement, le social ou le sociétal...
On se trompe donc en espérant mettre en place des coopérations efficaces et durables à l'échelle européenne pour des sujets touchant substantiellement à la souveraineté nationale, comme la défense, la diplomatie, les frontières, l'industrie ou la recherche.
En réalité, les coopération européennes organisées produisant des solidarités européennes de fait sont possibles seulement pour les questions qui ne touchent pas essentiellement à la souveraineté nationale, et à condition qu'il y ait chez les gouvernements européens la volonté de faire des efforts immédiats pour pouvoir à terme recueillir les fruits de ces coopérations, comme cela a été le cas avec le marché unique, la politique agricole commune ou la monnaie unique (La politique monétaire relève davantage d'une gestion technique de l'inflation et de la croissance que de véritables choix politiques, à la différence de la politique budgétaire). Si cette volonté fait défaut, ce qui est le cas chez les forces politiques populistes, les sacrifices financiers ou politiques de court terme nécessaires pour assurer le maintien des coopérations touchant à ces questions disparaissent et le système constitué par l'UE est menacé dans ses fondements.
Seul un gouvernement fédéral européen élu par les citoyens disposerait de la légitimité nécessaire pour centraliser les prérogatives de puissance et de souveraineté. De plus, les citoyens européens seraient en mesure d'évaluer et de contrôler régulièrement l'action du gouvernement fédéral à travers des élections fédérales. Seule donc la volonté de quelques grands Etats européens, avec le consentement des peuples, de créer un Etat fédéral européen doté d'un gouvernement démocratiquement élu pourrait permettre de conduire des politiques européennes efficaces sur les grands sujets. Ce serait le moyen de légitimer la mise en place d'un budget européen digne de ce nom, la conduite d'une politique industrielle et énergétique à l'échelle du continent, l'existence d'une armée européenne et la libéralisation sans restriction de transferts de technologie entre les entreprises européennes afin d'adapter le projet européen aux réalités du 21ème siècle.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 49, année 2023
Le populo-nationalisme est-il compatible avec l'UE ?
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du 6 décembre 2023 à 19H à la maison de l'Europe de Paris. Le thème : la perspective militaire de l'Ukraine.
Certains estiment que l'arrivée ou le maintien au pouvoir de mouvements populo-nationalistes dans les grands pays européens est improbable compte tenu des incohérences des solutions qu'ils proposent. D'autres pensent que ces mouvements ne constituent pas une menace existentielle pour l'UE dans le cas où ils se maintiendraient au pouvoir en raison de la résilience du système européen et atlantique.
Le programme des forces politiques populo-nationalistes présente effectivement des incohérences et des insuffisances graves, notamment s'agissant des questions migratoires et concernant les problèmes de souveraineté nationale, qu'ils soient économique ou militaire. Ces mouvements prétendent généralement restaurer une grandeur passée ou une indépendance perdue alors que les moyens économiques, démographiques et militaires disponibles ne le permettent plus. La France peut-elle conduire une politique d'indépendance nationale alors que le continent européen est dominé militairement par les USA et financièrement par l'Allemagne ? L'Allemagne peut-elle redevenir une puissance indépendante alors que sa sécurité dépend de la protection américaine et que son économie exportatrice dépend en grande partie du marché unique européen ?
Malheureusement les incohérences et les insuffisances ne sont pas seulement le fait des forces populo-nationalistes. Les échecs et les insuffisances des partis de gouvernement ces dernières décennies ont été particulièrement graves en matière de désindustrialisation et de recul nucléaire en France, de difficultés énergétiques et de politique industrielle en Allemagne, de faiblesse de la croissance et de baisse du pouvoir d'achat presque partout en Europe. Ces insuffisances ont pris de telles proportions depuis 30 ans que les électeurs n'ont plus beaucoup de raisons de privilégier les forces politiques modérées, pour empêcher l'arrivée au pouvoir des extrêmes ou pour même créer une alternance politique contre les extrêmes, comme les résultats électoraux en France, l'arrivée au pouvoir du populo-nationalisme de droite en Italie et les sondages concernant l'AFD en Allemagne le démontrent.
Et ces causes de contestation politique et de radicalisation électorale ont tendance à s'accentuer avec des phénomènes nouveaux depuis quelques années: déclassement industriel et technologique par rapport aux pays plus puissants ou mieux organisés, immigration mal contrôlée, intégration en difficulté, prestige international blessé, excès des mouvements progressistes. De surcroît les forces politiques modérées renforcent la légitimité politique des mouvements populo-nationalistes en adoptant un discours de souveraineté nationale au lieu d'appeler à l'unité fédérale européenne, ce qui conduit les électeurs à privilégier les mouvements qui ont depuis toujours fait de la souveraineté nationale leur cheval de bataille. La notion de souveraineté européenne incarnée par l'UE ou les coopérations entre pays européens ne peut pas concurrencer politiquement celle de souveraineté nationale compte tenu du manque criant de moyens, de crédibilité et d'efficacité de la gouvernance européenne actuelle.
Toutes les conditions sont donc réunies pour assurer les succès futurs de mouvements populo-nationalistes.
Ces mouvements représentent-ils une véritable menace pour l'UE et ne pourrait-on pas imaginer une réconciliation du populisme avec l'Union Européenne si les partis populo-nationalistes parviennent au pouvoir et s'y maintiennent ou y reviennent régulièrement ?
Il est vrai que la plupart de mouvements populistes n'appellent plus à sortir immédiatement de l'UE, de l'Euro ou de l'OTAN. Mais leur logiciel politique reste fondamentalement anti européen en raison de leur nationalisme foncier. Le populisme peut se définir par l' utilisation de la démagogie à des fins politiques et le nationalisme comme une forme de surestimation systématique de la puissance nationale, elle-même démagogique. Le populo-nationalisme de droite serait donc l'utilisation de la démagogie de type nationaliste et xénophobe.Le populo-nationalisme de gauche serait l'utilisation de la démagogie de type nationaliste et anti-capitaliste ou anti-institutionnelle.
Les caractéristiques principales du populo-nationalisme sont donc leur obsession de l'indépendance nationale malgré l'intégration européenne à travers l'UE et l'intégration occidentale à travers l'OTAN, ainsi que leur tendance à désigner de boucs émissaires pour expliquer les insuffisances de la société ou de la nation (les étrangers, les patrons, les musulmans, les juifs, les libéraux, les woke, les pollueurs, les militaires, les francs-macons, la famille, les hommes, les LGBT, les américains, les russes, les chinois, l'Islam, l'Eglise, les Lumières...). Alors que les causes de ces insuffisances se situent en réalité le plus souvent dans les erreurs d'analyses qui sont produites et dans les failles des politiques mises en oeuvre.
Ces caractéristiques dangeureuses sont en quelque sorte mises en veille lorsque seulement quelques gouvernements en Europe relèvent de la mouvance populiste, compte tenu des rapports de forces politiques. Mais si une majorité de pays européens importants était gouvernée par cette mouvance, la voie conduisant à l'affirmation sans complexe des tendances populistes profondes serait alors libre.
Ceci comporte d'importantes conséquences pour la coopération européenne. C'est en effet l'intérêt national non plus à moyen ou long terme mais à court terme qui est privilégié par ces mouvements compte tenu de leur conception hystérisée de l'intérêt national. Il s'ensuivra nécessairement une diminution des projets et des ambitions européens, une remise en cause des coopérations qui ne sont pas immédiatement rentables, une résurgence des oppositions sur les sujets de contentieux accompagné d'une surenchère de type germanophobe, francophobe, polonophobe,etc dans une bonne partie de la presse et de l'opinion publique compte tenu de la propension à désigner des boucs émissaires. On observera par ailleurs le refus de faire des sacrifices suffisants pour préserver l'architecture monétaire européenne en cas de crise, des alliances avec des puissances extra européennes autre que les USA au nom de l'indépendance nationale suivi de l'émergence de blocs de pays européens rivaux chacuns alliés à une grande puissance différente.
On voit mal dans ces conditions comment l'UE pourrait sortir indemne de la vague populo-nationaliste qui traverse le monde occidental, en particulier si cette vague recouvre plusieurs grands pays européen en même temps.
A moins que l'Europe ne parvienne à s'organiser suffisamment vite pour devenir un Etat fédéral ou aspirer à en devenir un. Ceci légitimerait son existence par le concept de nation européenne dont parle Bernard Guetta ainsi que par son aptitude à traiter les problèmes cruciaux de compétitivité et de sécurité.
Le principe national reste déterminant dans la vie des peuples et son utilisation excessive par les populo-nationalistes au plan français, allemand, italien etc ne peut pas être efficacement contré en expliquant que la souveraineté nationale doit dans certains cas être limitée ou remplacée par une souveraineté européenne dispersée et que les peuples ne contrôlent pas. Seule une souveraineté européenne authentique, exercée par gouvernement fédéral européen central démocratiquement élu et donc nécessairement par la nation européenne seule source possible de ce pouvoir européen, pourrait se prévaloir d' une légitimité forte. Cette forte légitimité lui permettrait de s'imposer sur la souveraineté nationale dans les domaines cruciaux qui doivent être traités au plan européen. Ceci mettrait en échec le populo-nationalisme au plan idéologique.
Et seule la notion d'Etat fédéral européen permet de proposer des solutions suffisamment convaincantes dans un certain nombre de domaines décisifs comme la compétitivité de l'économie européenne et la sécurité du territoire européen. Ceci permettrait de faire échec au populo-nationalisme au plan pratique.
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Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 48, année 2023
Les USA, l'OTAN et la défense européenne
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du jeudi 30 novembre 2023 à 8H30 à la Maison de l'Europe de Paris. Le thème : le mal logement en Europe.
On ne peut pas contester que les USA défendent activement leurs intérêts militaires et commerciaux en Europe, notamment en tentant de ralentir ou d'empêcher l'émergence d'une industrie de défense pleinement européenne. Ils ne sont pas non plus enclins à faciliter l'émergence d'un pilier opérationnel européen au sein de l'OTAN qui pourrait permettre aux européens d'être plus indépendants militairement et diplomatiquement des USA, sans qu'ils soient toutefois capables de se passer de leur soutien. Un tel pilier pourrait aussi faciliter la mise en place d'alliances industrielles militaires entre pays européens. Cette politique américaine conduite grâce à leur position dominante en Occident et au sein de l'OTAN provoque évidemment des frustrations et met à rude épreuve le lien transatlantique.
Cette situation de dépendance sécuritaire et capacitaire des européens envers les USA et l'OTAN est la conséquence du manque de volonté politique fédéraliste des dirigeants européens. On sait que la seule manière de mettre en place une défense européenne crédible capable de surmonter les divergences d'intérêts entre Etats européens, en mesure de créer une Base industrielle et Technologique de Défense vraiment européenne, pouvant défendre le territoire européen sans l'aide américaine et apte à intervenir hors d'Europe sans le soutien des USA, consiste à instituer un gouvernement fédéral européen doté d'une armée européenne. Or si une volonté fédéraliste voyait le jour en Europe les USA ne s'y opposeraient pas, comme beaucoup de leurs responsables l'ont maintes fois affirmé et comme leur soutien passé aux tentatives de création des Etats Unis d'Europe le prouve. En effet, les USA seraient vraisemblablement prêts à faire confiance à une Europe fédérale puissante pour défendre le continent et stabiliser la region, mais il n'accordent aucun crédit à une coalition de petits États défendant chacuns leurs intérêts nationaux particuliers et incapables d'agir ensemble efficacement sur la plupart des sujets sensibles sans le leadership américain. L'Europe ? Quel numéro de téléphone ? comme disait Kissinger.
L'absence de défense européenne crédible et les problèmes récurrents de l'Europe industrielle de la défense sont donc essentiellement le fait des dirigeants politiques européens, chefs de partis, de groupes parlementaires, de gouvernements ou d'institutions, qui refusent de s'engager sur la voie de la solution fédérale de façon progressive en fixant un horizon politique et en conduisant une pédagogie sociale. Pourquoi un tel refus ? Des prétextes plus ou moins fallacieux sont généralement avancés : les peuples n'y consentiraient pas (après 70 ans d'intégration européenne et alors que les sondages sont tout à fait équilibrés ...), nous avançons vers le fédéralisme grâce aux petits pas que représentent les coopérations organisées (depuis 60 ans et alors que le nombre de projets communs européens diminuent...), nous allons instituer le vote à la majorité des Etats sur les sujets de défense (en réservant en plus la possibilité aux Etats en désaccord de ne pas appliquer la décision...).
En réalité, le refus de prendre la voie fédérale est tout simplement une affaire de calcul politicien, de frilosité électorale et d'arrivisme opportuniste. Cette voie est jugée, à tort ou à raison, trop difficile, trop risquée et pas assez rentable par certains dirigeants locaux, nationaux ou européens, compte tenu des conservatismes et des réflexes de leurs industriels, de leurs armées, de leurs administrations et de leurs leaders d'opinions médiatiques ou académiques. Ce type de dirigeants suit donc les tendances superficielles des groupes d'intérêts et de l'opinion publique au lieu de les modifier lorsque cela est nécessaire, et possible, pour l'avenir de leur pays. Pense-t-on que le fait pour le gouvernement Scholtz d'appeler à la création d'un Etat fédéral européen est une chose évidente à expliquer à l'opinion allemande, alors que l'Allemagne possède la meilleure santé financière, le plus important excédent commercial et la plus puissante industrie d'Europe ? Pourquoi croire que la perspective de création d'un Etat fédéral européen agirait nécessairement comme un repoussoir en France alors que sa situation militaire, diplomatique, financière, industrielle, commerciale et politique est devenue critique ? Et alors que presque plus personne ne pense sérieusement que la France est encore une grande puissance, sauf peut-être encore en Afrique de l'Ouest qui ne représente pas une zone substantielle pour ses intérêts.
Et si demain les USA se désengageaient progressivement ou brutalement de la défense du territoire européen, par exemple pour assainir leur situation budgétaire, renforcer leur position en Extrême Orient, mieux contenir la Chine ou porter un coup à la concurrence économique que leur font les européens ? Que deviendrait alors l'Europe ? Je doute que cela conduise à la mise en place rapide d'une défense européenne crédible, nécessairement fondée sur la création d'une gouvernement fédéral européen, même si c'est une possibilité. Chaque pays européen chercherait probablement plutôt à conclure des alliances bilatérales avec telle ou telle grande puissance mondiale ou régionale: Russie, Chine, USA, Turquie, Inde, Iran etc en leur offrant un marché sans entraves pour leurs produits et un soutien actif à leur politique en échange de leur protection ou de leur aide. Ceci conduira tout d'abord à la résurgence de la compétition, puis des rivalités et enfin des antagonismes géopolitiques entre pays européens et à un renforcement des partis populo-nationalistes de droite comme de gauche qui ne manquera pas de provoquer à terme le démantèlement de l'UE.
Les dirigeants politiques européens doivent donc bien mesurer leurs responsabilités historiques. Et ils devraient enfin les assumer, comme l'a fait le gouvernement allemand.
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Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 47, annéee 2023
L'Europe fédérale par les dirigeants ou en unissant davantage les hommes ?
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du 23 novembre à 19H organisée par le Mouvement Européen Paris avec de Bernard Guetta, salle Lecourbe dans le 15ème à Paris.
On entend parfois dire qu'il faut attendre l'émergence d'un puissant sentiment d'appartenance européen, d'un espace public européen ou d'un mouvement européen fédéraliste très populaire pour envisager de créer un Etat fédéral européen.
Mais quand on examine l'histoire de la formation des Etats fédéraux, on constate qu'ils se sont presque toujours constitués grâce à la volonté des dirigeants des Etats locaux, souvent sans mouvement populaire ni sentiment national significatifs, mais avec le consentement des populations locales.
L'unité fédérale américaine s'est réalisée en 1789, après la guerre d 'indépendance terminée dès 1783, sans mouvement fédéraliste populaire et en l'absence de sentiment national significatif. Ce faible sentiment national à été compensé par l'existence d'un patriotisme constitutionnel américain, corpus de valeurs partagé par une population sur son territoire et qui procure un sentiment d'appartenance commune. Le patriotisme constitutionnel permet ainsi de renforcer progressivement le patriotisme de type purement national lorsque celui-ci est encore trop faible. L'unité politique des USA a pris forme sous l'impulsion des élus de tendance fédéralistes et constitutionnalistes des Etats locaux, comme Madison en Virginie et Hamilton et Jay à New York. Elle a été ratifiée par les élus de ces Etats locaux.
L'unification fédérale allemande a émergé essentiellement en raison de la volonté des dirigeants de la Prusse, principal Etat allemand. L'échec du mouvement populaire et national de 1848 s'explique notamment par le caractère encore trop faible et sporadique du sentiment d'appartenance nationale, qui ne parvint pas à s'imposer parmi les couches populaires et dans les classes dirigeantes et qui resta essentiellement cantonné aux milieux bourgeois. En conséquence la proclamation de l'Empire allemand, entité fédérale et semi démocratique, s'est produite en 1871 à l'initiative des responsables prussiens et de leurs alliés allemands et après plusieurs étapes d'unification préalables, notamment en 1864 et 1866. Sa constitution a été adoptée par les dirigeants des Etats allemands.
L'unité italienne de 1860 s'est produite alors que les mouvements populaires patriotiques étaient sporadiques, sans l'existence d'un sentiment national vraiment puissant et avec l'aide d'un patriotisme constitutionnel de type libéral. Elle a donc aboutie grâce à la volonté et sous la direction des dirigeants du Piémont, le plus important des Etats italiens. La constitution nationale italienne a été ratifiée par les dirigeants des Etats italiens locaux.
La création de la confédération suisse en 1848, qui matérialisa l'unité fédérale de la Suisse, s'est produite en l'absence de mouvement populaire patriotique, avec une conscience suisse de type pré-nationale et à l'aide d'un patriotisme constitutionnel de type libéral et démocratique. Ce sont les dirigeants des cantons protestants et des partis radicaux cantonaux qui ont initié, conduit et rendu possible cette unité fédérale. L'opposition des cantons catholiques au fédéralisme et leur violation des règles de la confédération des 22 cantons provoqua une guerre au terme de laquelle la constitution fédérale de la confédération suisse fut ratifiée par les habitants des cantons, à la majorité des cantons.
L'union semi fédérale indienne de 1949 s'est appuyée sur un mouvement national et populaire sporadique mais aussi sur un sentiment national assez fort, de surcroît avec des éléments de patriotisme constitutionnel chez les élites. Elle a été réalisée sous l'impulsion de politiciens indépendantistes et du parti du Congrès. La constitution indienne a été ratifiée par les dirigeants des Etats indiens locaux.
Pour l'Europe, le processus de fédéralisation pourrait être similaire sur de nombreux points à celui des USA et de la Suisse, avec 250 ans de décalage. Il ne pourra se réaliser qu'à l'initiative des dirigeants des Etats locaux. Il ne pourra aboutir que grâce à la ratification de la constitution fédérale par les votes des populations dans chaque Etat, en raison de la forte diversité historique de l'Europe. Il se produira dans un contexte de sentiment d'appartenance européen assez faible, de patriotisme constitutionnel libéral et démocratique européen fort et avec peu de mouvements populaires pro européens organisés.
Cette unité politique européenne se réalisera vraisemblablement par étapes et avec un petit groupe d'Etats pour commencer, compte tenu des différences, divergences et parfois rivalités qui caractérisent les pays d'Europe depuis des siècles. Ce fut aussi le cas de l'Allemagne, qui dû, pour ces mêmes raisons, réaliser l'unité fédérale des pays allemands à partir du noyau prussien et en 3 phases ( 1864 et 1866 et 1871).
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 46, année 2023
Vote à la majorité, coopérations renforcées ou Etat fédéral ?
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du 15 novembre 2023 à 18h à la maison de l'Europe. Le thème: l'immigration en Europe.
Les milieux politiques, médiatiques et économiques en Europe sont en train de prendre conscience des graves insuffisances qui caractérisent l'UE, de ses dysfonctionnements importants et de la nécessité de trouver une gouvernance européenne capable d'apporter une réponse à la hauteur des défis et des crises du 21ème siècle.
Le but ne peut plus consister à administrer les affaires courantes et gérer les crises le moins mal possible. Il s'agit de former une organisation politique européenne efficace et pérenne, pour ne pas être condamné au déclassement technologique, industriel, social, militaire ou diplomatique en raison de l'incapacité à conduire une politique cohérente dans les domaines cruciaux pour l'avenir (finance, industrie, défense...) alors que le contexte géopolitique et économique devient de plus en plus tendu.
De nombreuses propositions sont faites. Au-delà de leurs aspects juridiques et techniques, ces solutions peuvent être classées en trois groupes principaux: le vote à la majorité, les coopérations renforcées et l'Etat fédéral.
Quelles sont les difficultés propres à chacune d'entre elles ?
Le vote à la majorité sur les grands sujets, avec transfert de ressources importantes vers l'UE ou vers un groupe de pays pionniers, est notamment défendu par le groupe de travail franco-allemand et par des personnalités pro-européennes comme Pierre Moscovici.
Cette solution présente un problème démocratique, puisque l'instance dirigeante européenne qui vote à la majorité ne sera pas responsable concrètement devant les citoyens. Elle pose aussi un problème de cohérence puisque chaque gouvernement restera soumis à la pression de son opinion publique et de ses groupes d'intérêts.
Pour résoudre le problème démocratique, certains proposent de permettre aux Etats qui sont minoritaires de ne pas participer à la mise en œuvre de la décision prise à la majorité des Etats. De cette façon, les citoyens et les groupes d'intérêts des États mis en minorité sur une décision ne souffriront pas de leurs conséquences financières et politiques. Cela résoudrait le problème de cohérence puisque tous les Etats participant à une décision seraient alors convaincus de son bien fondé.
En matière de politique étrangère et de défense, cette proposition revient à former des coalitions de pays européens sur des sujets précis, comme peuvent le faire tous les Etats du monde avec leurs alliés potentiels. Cette voie n'apporte donc aucun avantage significatif permettant aux européens d'agir ensemble efficacement. Chaque gouvernement européen reste naturellement soumis à des contraintes électorales et sondagières spécifiques et défend ses intérêts nationaux particuliers sur chaque sujet, ce qui empêche la constitution de coalitions sérieuses quand aucun pays n'est une superpuissance. Dans le cas où une armée européenne serait constituée, l'exemption de participation pour les Etats mis en minorité désorganiserait complètement cet outil militaire européen et porterait gravement atteinte non seulement à sa cohésion mais aussi à son moral.
En matière de politique industrielle, le constat est le même. Cette proposition revient à former des coalitions ad hoc pour certains projets, comme peut le faire le Royaume uni avec ses partenaires, sans permettre de conduire une politique industrielle cohérente à l'échelle européenne, s'agissant du financement, de la commande publique, des concentrations horizontales, des intégrations verticales, de la réglementation ou de la politique commerciale.
Si une administration et un budget européens étaient établis pour mettre en œuvre la politique industrielle décidée par les Etats européens participants, l'exemption de participation entraînerait la désorganisation, voire la paralysie, de cet outil européen.
Les coopérations renforcées, et la simplification de leur mise en œuvre, sont quant à elles défendues par des personnalités politiques comme Martin Schulz ou Michel Barnier et des partis politiques comme la CDU par exemple.
Cette solution présente un problème de paralysie potentielle dans la mesure où tous les membres du club ainsi formé doivent être d'accord sur la politique à conduire. Ceci entraîne l'incapacité de traiter tous les sujets industriels ou diplomatiques de manière cohérente compte tenu des inévitables divergences d'intérêts et différences de points de vue entre les gouvernements membres de ces clubs. C'est ici l'impasse du vote à l'unanimité qui ressurgit lorsqu'il ne s'agit pas uniquement de prendre une décision ponctuelle, pour laquelle on peut toujours trouver quelques volontaires en faisant de la géométrie variable, mais lorsqu'il faut conduire une politique étrangère et industrielle dans la durée et compatibles l'une avec l'autre. Les coopérations renforcées, ou structurées, consistent en réalité à mettre sur pied des coalitions d'Etats pour traiter des sujets particuliers. Ceci explique pourquoi les coopérations renforcées n'ont à ce jour pas permis de créer une politique européenne cohérente et efficace dans les domaines cruciaux comme l'industrie, la technologie, la défense ou la finance.
La formation d'un Etat fédéral européen est défendue par le gouvernement allemand, par certains partis politiques comme Volt et par certaines personnalités comme Jacques Attali, Joschka Fischer ou Daniel Cohn-Bendit.
Cette solution présente un problème de crédibilité, puisque les responsables politiques, les médias et les opinions publiques vivent principalement au rythme des décisions et des péripéties de leurs gouvernements nationaux. Dans ces conditions, imaginer créer un gouvernement européen fédéral doté de pouvoirs considérables et élus par les citoyens peut sembler constituer une offense au bon sens et relever d'une utopie bien inutile, dans une Europe aussi diverse historiquement, culturellement et linguistiquement.
Mais cette difficulté peut être surmontée assez facilement. Pour crédibiliser l'idée fédérale et lui donner un caractère réaliste, il suffirait que les plus hautes autorités politiques de quelques grands pays européens expriment solennellement leur intention de constituer à terme (5 ans, 10 ans, 15 ans) une fédération européenne. Un projet de constitution fédérale énumérant les compétences fédérales pourrait alors être élaboré et discuté par les pouvoirs publics, les corps intermédiaires et les citoyens. Ceci ferait immédiatement comprendre à quel point la création d'une Europe fédérale est possible et nécessaire. Toutes les administrations nationales pourraient être sensibilisées et la société civile pourrait se mobiliser pour réaliser ce grand dessein européen, qui deviendrait assez naturellement une priorité nationale et un sujet central dans la vie publique.
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Semaine 45, année 2023
Info FEDERAL EUROPE n'interviendra pas cette semaine
L'Europe par l'armée ? suite
Outre les inconvénients majeurs mentionnés dans mon texte de la semaine passée, il faut aussi avoir à l'esprit le problème démocratique considérable que représente la création d'une armée européenne qui n'est pas dirigée par un gouvernement européen centralisé.
L'instance européenne regroupant les gouvernants nationaux et ayant la capacité d'engager les forces armées européennes par un vote à la majorité ne sera en pratique pas responsable devant les électeurs. En effet, les gouvernants nationaux qui la composeront seront chacun élus à des dates différentes par des corps électoraux distincts, ce qui diluera, voire anéantira, la responsabilité politique et le contrôle démocratique de cette instance politique européenne. Ceci renforcera singulièrement le fossé entre les citoyens et leurs dirigeants et portera atteinte à la légitimité de cette instance.
Ce manque de responsabilité et de légitimité du pouvoir politique européen constituera en outre un puissant facteur de rejet lorsque le projet d'armée européenne sera soumis à l'accord des peuples, notamment du peuple français, par référendum. Comment convaincre les citoyens de déposséder leur gouvernement démocratique du pouvoir militaire au profit d'une instance qu'ils ne peuvent, de fait, pas contrôler ? Cette absence de contrôle concernera non seulement les décisions militaires opérationnelles mais aussi les choix militaires budgétaires. Cela est-il acceptable pour les contribuables ? Il ne s'agit pas ici de financer un dispositif exceptionnel mais de mettre en place un budget européen annuel considérable pour les dépenses de fonctionnement et d'investissement de l'armée européenne.
Et on ne pourra pas tenter de contourner la difficulté en passant par une ratification parlementaire. Sans accord des peuples, en particulier du peuple francais, les risques d'insubordination, voire d'insurrection, seront très grands, notamment si les forces armées européennes sont amenées à être engagées dans des opérations pour lesquelles tous les pays participants n'auront pas donné leur accord via un vote de leur gouvernement ou de leur parlement.
A contrario, la perspective d'un gouvernement fédéral européen élu par les citoyens et responsable pour les questions de défense pourrait mobiliser l'électorat. Il y verrait à juste titre le moyen de faire entendre sa voix et de prendre le contrôle de son destin grâce à la responsabilité, à la cohérence et à la puissance d'un tel gouvernement fédéral. L'existence de ce gouvernement fédéral réduirait aussi grandement les risques d'insubordination et d'insurrection en instituant une politique étrangère et de défense unique et légitime, valable pour tous les pays membres de la fédération européenne. Les responsables politiques des ces pays membres pourraient évidemment protester et se faire l'écho des mécontentements de secteurs de leur population au sujet de certains choix arrêtés par la politique de défense fédérale. Mais ces protestations seraient vraisemblablement sans grande portée en raison de l'absence de compétences militaires de ces responsables et de la légitimité démocratique indiscutable du gouvernement fédéral européen.
Ce qui est valable pour les questions de défense est également valable pour la politique industrielle. Un vote à la majorité sur des questions sensibles, comme la sortie du nucléaire, les transferts de technologies dans le cadre du SCAF ou le montant des financements publics, priverait les citoyens de leur contrôle sur des questions cruciales. Il serait bien souvent politiquement difficilement applicable et serait alors probablement ignoré par décision spéciale, sous la pression de puissants groupes d'intérêts, d'une bonne partie de de la presse et l'opinion publique nationale.
Fonder l'Etat fédéral européen non seulement avec la France et l'Allemagne mais aussi avec l'Italie permettrait-il d'assurer une plus grande stabilité politique à l'édifice fédéral ? Peut être, mais sa fondation deviendrait nettement plus difficile et l'Italie, tout comme l'Espagne et les pays du Benelux d'ailleurs, pourraient assez vite rejoindre la fédération européenne.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 44, année 2023
Info FEDERAL EUROPE n'interviendra pas cette semaine
L'Europe par l'armée ?
Certains estiment à juste titre que les dépenses militaires importantes dans chaque pays européen ne produisent pas de capacité militaire européenne suffisante en raison des redondances et des inefficacités liées au manque de coordination entre les gouvernements et les armées des différents Etats. Ils pointent aussi le danger que cette situation représente pour les relations transatlantiques compte tenu des contradictions entre le désir d'autonomie stratégique des européens et la volonté américaine d'accroître la contribution de leurs alliés.
Ils en déduisent qu'une gouvernance d'inspiration fédérale devrait gérer la défense des grands pays européens: France, Allemagne, Italie, Espagne. On envisage donc de créer un centre de décision politique européen pour commander une force de défense européenne constituée à partir des armées des Etats membres.
Si il s'agit au plan militaire de créer un force européenne complémentaire aux forces nationales, cela ne produira aucune synergie opérationnelle significative et tout en accentuant la faiblesse militaire de chaque pays européen.
Il convient donc d'incorporer dans les forces de défense européenne l'essentiel des forces armées nationales, sinon leur totalité.
S' il s'agit au plan politique de mettre en place un système de prise de décision à la majorité pour pouvoir engager ces forces européennes, comme la formulation "inspiration fédérale" le laisse entendre, cela pourrait conduire, dans de nombreux cas, à une crise politique provoquant une fracture au sein des forces de défense européennes. Les contingents constitués par les ressortissants français par exemple pourraient être immobilisés par décision politique spéciale en cas de d'intervention pour soutenir la Turquie dans un conflit avec l'Egypte en Libye, ou pour soutenir l'Azerbaïdjan contre une offensive arménienne de revanche. Le contingent allemand pourrait être immobilisé en cas de décision d'intervention au Sahel pour changer un régime.
De telles immobilisations se produiraient sous la forte pression de l'opinion, des médias et des forces politiques nationales excitées dans un contexte de tensions internationales exacerbées et d'intérêt national ou de valeurs constitutionnelles blessées. Elles jetteraient le discrédit sur les forces européennes et dégraderaient leur moral.
On peut donc imaginer qu'aucune décision d'intervention ne sera, dans les faits, prise sans avoir recueilli l'accord de tous les Etats faisant partie de ce système semi fédéral de défense européenne, pour ne pas risquer une crise politique et une fracture militaire graves. Ceci conduira à la quasi paralysie de ces forces européennes et à la décrédibilisation du système de défense européen. Il faut ajouter que la multiplicité des gouvernements avec donc chacun leur complexe militaro-industriel national à défendre, ne facilitera guère l'émergence de programmes et d'investissements militaires européens. et accentuera les divergences d'intérêts national entre Etats membres au plan géopolitique à travers les exportations d'armes notamment.
En outre, la création de forces défense européennes commandées par un directoire de pays européens décidant à la majorité ne conduirait pas nécessairement à une évolution des mentalités vers un fédéralisme complet puisque les divergences politiques importantes entre gouvernements subsisteront, en raison de leurs contraintes électorales spécifiques et et leurs intérêts particuliers. Et ce type de solution semi fédérale mettant fin à la souveraineté nationale dans le domaine militaire nécessitera, au moins en France, un référendum pour être ratifiée, ce qui ne sera pas simple compte tenu des graves inconvénients évoqués ci-dessus que comporte cette solution.
Pour surmonter le risque de divergences d'intérêts national et les orientations géopolitiques contradictoires entre Etats européens il serait nécessaire de constituer un gouvernement européen fédéral unique responsable pour les questions de défense et élu par les citoyens, comme aux USA. Cela éviterait d'avoir des gouvernements nationaux compétents et légitimes pour les questions de défense. Cela permettrait aussi de mettre un terme aux divergences de vue et d'intérêts entre gouvernements, ce qui aurait aussi pour effet de fortement réduire les divergences entre les opinions publiques et les forces politiques en Europe puisque la vie publique est principalement rythmée par les décisions politiques nationales. Et cela réduirait à néant les conflits d'intérêts entre les complexes militaro industriels européens.
Faut-il constituer ce gouvernement fédéral avec 4 pays ou seulement avec la France et l'Allemagne pour commencer ? Il est plus difficile de convaincre 4 pays que 2.
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Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 43, année 2023
Info FEDERAL EUROPE n'interviendra pas cette semaine
L'Europe sociale
La question de l'harmonisation sociale en Europe fait régulièrement l'objet de débats. Certains insistent sur la nécessité d'une politique sociale européenne solidaire alors que d'autres estiment que de nouveaux transferts financiers ne sont pas acceptables, compte tenu du risque pour les pays riches et vu l'avantage compétitif salarial dont bénéficient notamment les pays de l'est.
Il existe actuellement des dispositifs de soutien financier aux systèmes de protection sociale des pays membres. Ces dispositifs peuvent intervenir en cas de crise dans le but de préserver la stabilité financière des pays fragiles et donc la pérennité de la zone euro qui peut éclater en raison de son absence d'unité politique si un pays membre estime que les risques financiers ou les sacrifices économiques deviennent disproportionnés. Or ces dispositifs ne peuvent pas être pérennisés et intervenir en dehors de ces situations de crise monétaire. Cette solution entraînerait en effet une augmentation significative de ces transferts qui serait rejetée par la plupart des pays, notamment les pays les plus riches, sous la pression de leur opinion publique et de leurs forces politiques.
Il n'est donc pas envisageable de de mettre en place, comme aux USA, un mécanisme de financement européen pour compléter les sommes distribuées par les Etats membres au titre de leur assurance chômage et de leurs pensions de retraites.
Le financement de la protection sociale en Europe relève essentiellement de la responsabilité des Etats membres et le restera pour le moment compte tenu des disparités de niveau de vie entre pays européens, chaque pays européen riche disposant d'une forme et d'un niveau de protection sociale spécifique qu'il tient à conserver. La politique sociale devrait donc devenir une compétence d'appui, et ne plus être une compétence partagée. Ceci renforcerait la proximité des citoyens avec les responsables politiques et simplifierait les procédures administratives. Pour maintenir les pays débiteurs à flot en cas de crise grave, et leur permettre de continuer à verser leurs allocations chômage sans s'ingérer dans leur gestion, les divers mécanismes européens de soutien financiers devraient être utilisés, au besoin en les augmentant, comme ce fut le cas lors de la crise de l'euro et du Covid, mais sans les coupler au versement des allocations chômages. Si un pays européen décide qu'il est préférable de financer d'autres priorités en période de crise grave, il doit être libre de pouvoir le faire, compte tenu de son modèle social.
La réglementation de la protection sociale relève elle aussi essentiellement de la responsabilité des Etats membres, pour ces mêmes raisons financières et de disparité de niveau de vie. Seules des coordinations ou des recommandations devraient donc être mises en place, comme de fut le cas s'agissant de la directive relative au salaire minimum.
Pour réduire progressivement les écarts de protection sociale et de salaire entre pays européen, la seule solution actuellement, compte tenu de ces contraintes politiques et sociales européennes fortes, consiste à soutenir la croissance des pays européens présentant un faible PIB par habitant. Ceci peut être fait à travers des investissements et des programmes européens dans les infrastructures (fluviales, ferroviaires, électriques...) et les technologies ( mobilité, digital, renouvelable...) notamment. A cet égard, certains succès obtenus grâce aux fonds structurels européen et à la BEI ont permis des avancées dans les pays de l'est et du sud de l'Europe et dans les régions européennes pauvres depuis 40 ans. Mais, compte tenu de la faiblesse du budget européen (1% du PIB européen) et de la nécessité d'obtenir l'accord de nombreux gouvernements différents qui ont chacun leurs contraintes électorales spécifiques et leurs priorités nationales, toute politique d'envergure favorable à la croissance dans ce domaine est impossible.
Seul un gouvernement fédéral européen, compétent pour la défense, l'industrie, la recherche et disposant de la capacité d'emprunter sur les marchés, aurait les moyens financiers de conduire une politique d'investissement d'envergure et une politique industrielle efficace dans les pays en retard et dans les régions pauvres de l'Europe. Ceci permettrait d'accélérer leur développement économique, ce qui leur donnerait les moyens d'augmenter les ressources qu'ils allouent à leur protection sociale et de réduire l'écart de salaire avec les pays européens riches, tout en bénéficiant au reste de l'Europe à travers le marché intérieur.
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Semaine 42, année 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du 17 octobre à la maison de l'Europe de Paris. Le thème: l'Europe sociale
Européanisme lucide et européisme doctrinaire.
Certains partisans de l'Union européenne refusent la solution fédérale pour l'Europe sous prétexte que Robert Schuman n'était pas vraiment fédéraliste puisqu'il cherchait avant tout à créer des solidarités de fait à travers des réalisations européennes concrètes, comme la CECA.
Tout d'abord, Robert Schuman n'était en réalité vraisemblablement pas opposé au fédéralisme puisqu'il soutenait le projet de communauté européenne de défense. Ce projet ne pouvait pas prendre corps sans la création d'un système de gouvernement européen semi fédéral via un vote à la majorité ou fédéral pour pouvoir engager les forces de défense européennes. Un système confédéral de vote à l'unanimité aurait paralysé l'action diplomatique et militaire des européens dans presque tous les cas, sauf en cas d'agression flagrante contre le territoire européen. Il ne pouvait donc pas être retenu.
Mais en supposant même que Robert schuman n'était pas acquis à la solution fédérale, se réclamer de sa conception de la construction européenne en date de 1950, quand ni le marché unique, ni la politique commerciale, ni la monnaie unique, ni l'espace Schengen n'existaient, pour concevoir une politique européenne en 2023 est un contresens. Cela relève d'un pessimisme inquiétant et constitue un anachronisme dangereux qui s'exprime à travers ce que je j'appelle "l'européisme" : l'admiration béate pour une construction européenne passée qui doit par principe être davantage qu'une simple confédération mais toujours demeurer moins qu'une véritable fédération, conformément à sa nature initiale.
Cet européisme refuse par principe certaines évolutions politiques de type fédérales et il constitue donc à ce titre une approche doctrinaire, sorte de fondamentalisme théorique qui se réfère en permanence aux dires des "pères fondateurs".
Ce que cherchait à faire Robert Schuman, c'était mettre en route le processus d'intégration européenne qui entraînerait des étapes ultérieures conduisant à la fédération européenne et qui rendrait tout retour en arrière difficile voire impossible. Ce processus d'intégration peut donc très bien, en raison des progrès réalisés et des conditions socio-politiques, requérir une avancée de type fédérale, afin de pouvoir se poursuivre. Qui peut nier que les 27 Etats de l'UE sont aujourd'hui confrontés à des défis diplomatiques, militaires, sécuritaires , industriels et énergétiques d'une ampleur et d'une intensité inédite ? D'autre part, qui peut contester que l'intégration humaine, économique, monétaire et commerciale des européens les contraints à trouver des solution communes aux défis précités ? De plus, qui peut affirmer que la coordination entre les 27 pays membres de l'UE est satisfaisante et permet d'apporter des réponses efficaces à ces défis ? Enfin, qui peut dire que la solution fédérale ne constitue pas le seul moyen connu à ce jour pour centraliser et rationaliser les décisions et les moyens en matière de défense, de diplomatie ou de politique industrielle notamment ?
Le fédéralisme ne constitue-t-il pas dès lors une forme supérieure et plus lucide d'attachement à l'Europe ? Ne faudrait-il pas remplacer l'européisme institutionnel doctrinaire par un européanisme lucide et donc fédéraliste, chez les penseurs, parmi les politiques, dans les milieux d'affaires et au sein des populations ?
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Semaine 41, année 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du 10 octobre à l'ENS portant sur les partis verts européens.
Gaullisme éclairé et gaullisme fondamentaliste.
Rejeter la solution fédérale pour l'Europe sous prétexte que le général de Gaulle insistait sur la souveraineté nationale française et sur la coopération entre Etats européens souverains relève d'une approche anachronique et d'une vision passéiste qui ne peut produire que des échecs.
Ceux qui invoquent les déclarations et les actes du général de Gaulle faits dans un tout autre contexte historique croient en effet pouvoir appliquer certaines solutions en tout temps, notamment celles ayant trait à la souveraineté nationale, dès lors que le grand Homme les a défendues au cours de sa vie. Ils se comportent de ce fait comme des fondamentalistes.
En réalité l'intention profonde du général de Gaulle était de faire évoluer la France et l'Europe pour leur permettre de faire face aux défis de leur époque en tant que puissances indépendantes et organisées. Décolonisation, institutions présidentielles, coopérations entre Etats européens destinées à évoluer vers une confédération, pôle de puissance franco-allemand pour organiser l'Europe, acceptation du principe de l'existence future d'un peuple européen en sont les preuves tangibles.
Le gaullisme éclairé consiste à comprendre cette intention profonde et à proposer des solutions susceptibles de la promouvoir dans les conditions économiques, sociales, stratégiques et diplomatiques actuelles.
Chercher des partenaires hors d'Europe pour mener une politique étrangère française indépendante se heurterait immédiatement aux pressions américaines et à celles de certains pays européens, y compris l'Allemagne, qui ne comprendraient pas ce manque éclatant de solidarité. La France est en effet aujourd'hui profondément intégrée dans système atlantique depuis la victoire américaine dans la guerre froide et l'incorporation des pays de l'est dans l'OTAN. Ceci lui permet de bénéficier de la sécurisation otanienne du territoire européen, essentiel pour l'activité productive française. La France est aussi très dépendante du système économique et monétaire européen, notamment depuis la création de l'euro qui lui permet de ne plus être attaquée sur le franc.
De telles pressions de ses partenaires pourraient par exemple s'exercer en matière de fournitures d'armement ou de composants, s'agissant de politique commerciale ou encore concernant la politique financière. La France ne pourrait vraisemblablement pas y faire face compte tenu de sa position budgétaire dégradée, de sa situation commerciale déficitaire, de sa faiblesse militaire relative et de la baisse significative de son influence à la suite de l'émergence de nouvelles puissances depuis les années 2000.
En raison de l'interdépendance économique et sécuritaire très poussée entre les pays européens et compte tenu du manque de coordination évident entre les 27 pays de l'UE sur les sujets essentiels comme la défense et l'industrie, le général de Gaulle, esprit anti-conformiste et innovant, aurait très possiblement aujorud'hui défendu l'idée de la création d'un noyau franco allemand fédéral. Il aurait très bien pu conclure qu'un tel noyau fédéral constitue le seul moyen d' organiser et de défendre le continent européen indépendamment des USA, et de permettre ainsi aux citoyens français de demeurer les citoyens d'une grande puissance indépendante.
Force est de constater que le gaullisme de type fondamentaliste est aujourd'hui très répandu à l' extrême droite et à l'extrême gauche, mais aussi parmi les forces politiques modérées. Ceci constitue un lourd handicap idéologique pour la France et pour l'émergence d'un État fédéral européen.
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Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 40, année 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du mardi 3 octobre à la maison de l'Europe de Paris. Le thème : la souveraineté stratégique européenne.
L'Union européenne, une organisation intrusive ?
Les partisans et les opposants de la souveraineté des Etats européens s'agissant des valeurs de l'Etat de droit, des droits humains, de liberté, d'égalité, de démocratie et de droits des minorités prévues par l'article 2 du Traité sur l'Union Européenne s'opposent régulièrement lors des campagnes électorales et dans les médias.
Les premiers estiment, en Europe de l'Est mais aussi à l'Ouest, que ces questions relèvent de l'appréciation souveraine des Etats nationaux, dont la constitution devrait être supérieure aux traités européens. Les seconds pensent au contraire que ces valeurs constituent des principes fondamentaux relevant du droit naturel ne pouvant jamais être mis en cause.
Il est clair que l'Etat de droit, les droits de l'Homme, la liberté et la démocratie ne peuvent pas être mis en cause sur le territoire européen, notamment compte tenu de leur importance pour la stabilité politique et l'ordre public. Les démocraties de type illibérales qui mettent en cause la liberté de la presse et l'indépendance de la justice ne sont pas des régimes qui peuvent recueillir le soutien de la population européenne dans son ensemble ni dans la grande majorité des pays européens. De tels régimes peuvent difficilement être tolérés au sein de l'UE compte tenu de la liberté de circulation des personnes et de leur impact sur la vie politique des pays européens. Ils peuvent conduire à l'émergence de régimes similaires politiquement instables et potentiellement anti-européens dans les pays européens voisins. Ces quatre valeurs doivent donc être défendues dans toute l'Europe, au besoin via des procédures de sanction, même si ces sanctions ne sont guère efficaces.
En revanche, le principe de droits des minorités et le principe d'égalité (y compris l'égalité homme-femme) supposent une politique de discrimination positive ou de mesures volontaristes, contraignantes ou répressives. Les mesures de discrimination positives et les injonctions sociétales ne font en effet jamais l'objet d'un consensus social évident, dans aucun pays. La société française est peut-être plus ouverte sur ces questions que la société slovaque mais si demain par exemple les grandes écoles et les universités françaises devaient réserver des quotas préférentiels à certaines catégories d'élèves en fonction de leur origine nationale, culturelle ou ethnique, ou de leur sexe, cela conduirait vraissemblablement à une révolte populaire et familiale. Ces principes relèvent donc de l'appréciation sociétale et politique propre à chaque pays européen. Les intrusions du Parlement européen et de la commission européenne dans ces domaines sous la forme de résolution et de propositions sont donc contre productives et elles contribuent à renforcer la position des forces anti européennes, populistes et nationalistes qui peuvent dénoncer l'intrusion sociétale des institutions européennes et leur progressisme autoritaire ou excessif.
Le caractère essentiellement local du principe de protection des minorités et du principe d'égalité est celui qui est en vigueur aux USA. La Californie par exemple à décidé en 1996 d'inscrire dans sa constitution l'interdiction de toutes mesures de discrimnation positive dans les services public de son Etat et la cour suprême américaine à jugé cette mesure conforme à la constitution des USA. Cette constitution ne parle pas de principe d'égalité ni de droits des minorités, comme il sied à un Etat continental regroupant une population et des opinions très diverses. En revanche l'Etat de droit, les droits de l'Homme, la liberté et les principes démocratiques s'appliquent sur tout le territoire américain conformément à la constitution des USA, notamment à travers ses 10 premiers amendements.
La question de l'avortement se situe à la charnière entre le principe de liberté et le principe d'égalité compte tenu de son implication pour la liberté individuelle. Elle aurait je pense plutôt vocation à être traitée au plan fédéral. Mais aux USA, la cour suprême à récemment jugé que le droit à l'avortement relevait de l'appréciaton spécifique de chaque Etat américain. Le droit à l'avortement existe à New York mais pas au Texas. Cette situation prévaut également en Europe puisque la Pologne et Malte, malheureusement, restreignent très fortement le droit à l'avortement.
Il serait temps de mettre fin à l'intrusion de l'UE dans des affaires qui ne la regarde pas pour ne pas exacerber le sentiment anti-européeen et pour renforcer les liens et la proximité entre gouvernants et gouvernés. Ceci passe notamment par une révision en ce sens de l'article 2 du traité sur l'Union Européenne. Cette réforme aurait aussi pour avantage de faciliter la rédaction d'une constitution fédérale européenne tenant à l'écart les éléments sociétalement intrusifs qui risquent d'effrayer les pays souhaitant fonder ou rejoindre l'Etat fédéral européen. Et seul un Etat fédéral sera réellement en mesure de faire respecter les valeurs fondamentales sur son territoire, à travers sa puissance militaire et budgétaire, comme c'est le cas aux USA.
Cela n'empêchera nullement les pays européens qui le souhaitent de conserver dans leurs constitutions respectives les valeurs d'égalité ou de droits des minorités qui s'appliqueront donc sur leur territoire et dans leur institutions. Cela n'empêchera pas non plus les institutions fédérales européennes de conduire des politiques inspirées par ces valeurs pour elles-mêmes, comme c'est le cas aux USA.
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Semaine 39, année 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du mardi 26 septembre à 19h30 à l'ENS. Le thème : sol et peuple européens.
L'Union Européenne, une organisation dysfonctionnelle ?
On entend souvent dire que l'UE est une création à nulle autre pareille dans l'Histoire et qui a vocation à conserver sa spécificité. J'ai déjà eu l'occasion de montrer que l'UE est en réalité un système de coopérations entre États appuyés et complété par les institutions européennes, ce qui fait d'elle une confédération dotée de quelques éléments fédéraux.
Ce système complexe prévoit notamment que la commission et le Parlement interviennent dans les domaines de compétences partagés avec les Etats nationaux comme le social et l'environnement ou dans les domaines de compétence d'appui comme la santé.
Ce système a tout d'abord pour effet de créer une sur-régulation européenne. Si le nombre de commissaire et de fonctionnaires européens n'est pas massif leur propension à produire de normes est forte, compte tenu de leur responsabilité politique suite à la quasi impossibilité de censurer la commission ( Il faut une majorité des 2/3 au parlement) et pour compenser leur manque de moyens budgétaires. Des études ont montré à quel point la bureaucratisation en Europe prend des proportions inquiétantes, concernant notamment l'inflation du nombre de normes résultant de la création soutenue de nouveaux règlements, directives, décisions etc sans destruction suffisante des normes caduques ou inefficaces.
Ce système produit également une double régulation généralisée à l'échelle de l'Europe, puisque chaque État national, à travers son gouvernement et son parlement, tente naturellement de conserver son mot à dire, voire son leadership dans ces domaines de compétences.
Cette sur-régulation et cette double régulation constituent un sérieux handicap pour les startups notamment, mais aussi pour les entreprises de taille plus importante, qui doivent dépenser un temps et une énergie précieux à traiter ces questions pour obtenir des financements ou des autorisations.
La double compétence nationale et européenne sur de nombreux sujets essentiels ( agriculture, social, industrie, énergie, transports etc) ,quant à elle, conduit à la faiblesse des aides et au manque de ciblage des subventions.Elle produit aussi un certain rejet populaire contre ce qui peut être perçu par les acteurs concernés comme une ingérence bureaucratique européenne tatillonne sur des sujets qui relèvent du pays ou de la région car déjà traités par ces acteurs locaux.
En conséquence, les startups, les entreprises de taille intermédiaire et mais aussi les grands groupes, les chercheurs et les cadres préfèrent s'expatrier ou investir dans des pays dotés d'une structure politique cohérente et efficace, comme les USA, le Canada, l'Inde ou la Chine. Ceci compromet la recherche, l'innovation, l'industrie, le niveau de vie et la croissance comme le décrochage européeen par rapport aux USA depuis 30 ans le démontre. Avec pour corollaire des facteurs de rejet dans la population qui facilitent la montée du vote populiste et nationaliste.
Il est donc nécessaire de réformer cette organisation compliquée, privée de centre de gravité et largement dysfonctionnelle qu'est l'Union Européenne. Mais comment ?
Il est évident que des réformes cosmétiques du type plus de vote à la majorité qualifiée ou encore moins de commissaires européens ne changeront pas les données du problème. Ce qui peut changer véritablement la donne c'est la mise en place progressive d'une structure politique européenne qui définit clairement les domaines de compétences pour chaque échelon et qui confie à l'Europe les sujets qui ne peuvent plus être traités efficacement au plan national compte tenu de l'intégration économique, commerciale, financière et sécuritaire européenne résultant principalement de l'union économique et monétaire.
Ce qui veut dire mettre en place un Etat fédéral européen aux compétences limitées, probablement avec quelques pays fondateurs. Cet État fédéral serait responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie (dont énergie ) et la recherche. Tout le reste devrait rester de la compétence des Etats nationaux, avec la possibilité de procéder à des transferts de compétences supplémentaires au cas par cas. Seule la possibilité de coordonner l'action des États locaux devrait être prévue à travers des compétences d'appui. Les compétences partagées, c'est -à -dire les compétences exercées par l'Etat fédéral qui pourraient également être exercées par les Etats locaux, comme les transports, le social ou l'agriculture, devraient être évitées dans toutes la mesure du possible. Et si elles devaient exister, l'Etat fédéral européeen devrait détenir l'autorité suprême concernant leurs modalités d'organisation.
A mesure que l'État fédéral européen, qui devrait être membre de l'UE pour notamment assurer la pérennité du marché et de la monnaie uniques, accueillera de nouveaux membres et remplacera donc progressivement l'UE, les compétences partagées exercées par l'UE qui ne sont pas indispensables seront rétrocédées aux Etats nationaux. Ceci renforcera la cohérence de politiques conduites, la proximité entre responsables publics et citoyens et la responsabilité des décideurs politiques.
C'est le fonctionnement politique en vigueur aux USA. Le Congrès ne peut exercer ses prérogatives que dans les domaines expressément énumérés à l'article 1 de la constitution américaine.Cela ne supprime pas totalement les doubles compétences mais cela permet de les maintenir à un niveau faible, contrairement à ce qui se passe en Europe. Et les quelques compétences énumérées à l'article 1 de la constitution américaine qui peuvent également être exercées par les Etats locaux sont soumises à l'autorité de Washington. En cas de conflit entre le gouvernement fédéral et les Etats sur ces sujets, c'est loi fédérale qui à le dernier mot, conformément à la constitution, ce qui permet de rationaliser, de coordonner et de gérer efficacement les compétences partagées. Cette suprématie fédérale sur certains sujets importants donne aussi plus d'autorité et d'efficacité pour coordonner l'action des États locaux via les compétences d'appui.
Il est donc temps de passer d'une Europe confédérale qui régule et qui recule à une Europe fédérale qui produit et qui réussit.
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Semaine 38, année 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du 19 septembre 18h30 au Conseil économique et social. Le thème : Europe de la santé et de la protection des femmes
Le vote à la majorité pour un groupe de pays européens pionniers ?
Pour sortir de la situation de blocage sur les sujets fiscaux, énergétiques, migratoires et de politique étrangère, certains préconisent de faire voter à la majorité un groupe de pays ayant mis en place une coopération renforcée dans ces domaines,
Ceci permettrait de lever la paralysie ou l'inefficacité qui caractérise actuellement la gouvernance de l'Union Européenne sur les grands sujets politiques et économiques.
La mise en place du vote à la majorité sur ces grands sujets par un petit groupe de pays semble plus facile que la création d'un gouvernement fédéral européen. Elle ne nécessite pas de transferts de moyens budgétaires et des forces armées des pays européens vers l'échelon européen. Cette solution paraît donc plus raisonnable et elle pourrait de plus constituer une étape intermédiaire entre la souveraineté nationale aujourd' hui en vigueur et la souveraineté européenne exercée par un Etat fédéral européen capable de décider seul.
Néanmoins des transferts de souveraineté cruciaux sans gouvernement responsable devant les électeurs augmenterait le déficit democratique en Europe et l'éloignement entre les citoyens et les institutions européennes. Cette solution serait en outre politiquement très difficile à faire accepter dans de nombreux pays européens et particulièrement dans ceux qui se considèrent encore comme des puissances indépendantes comme la France, la Pologne, l'Italie, et l'Espagne notamment. Elle a donc très peu de chances de voir le jour et de plus un référendum serait nécessaire en France pour légitimer la perte de l'essentiel de la souveraineté nationale française qui découle d'un tel vote à la majorité.
En outre, si un groupe de pays décident à la majorité, cela fait perdre la souveraineté nationale sans procurer les moyens d'agir efficacement et démocratiquement au plan européen, compte tenu de la séparation des armées, des moyens budgétaires et des administrations sur des bases nationales. Ceci posera des problèmes considérables de coordination et de motivation. Ces carences ne sont vraiment pas de nature à susciter un soutien populaire pour ce projet et elles pourraient conduire à son rejet.
Cette solution porte aussi en elle un risque de fracture des institutions européennes en cas de désaccord profond entre Etats européens sur une question cruciale de défense; de diplomatie, de politique industrielle ou de choix énergétique. En effet, des gouvernements européens séparés disposant chacun de l'essentiel de leurs forces armées, de leurs administrations et de leurs moyens budgétaires, défendant leurs intérêts particuliers et soumis à des contraintes électorales distinctes reprendront leur liberté d'action en refusant de se soumettre au vote de la majorité en cas de crise politique européenne grave.
Pour contourner ces graves inconvénients, certains voudraient construire des coalitions de pays européens ad hoc en fonction des sujets, par exemple pour le nucléaire ou encore la défense, Mais cette approche ne permet pas de conduire une politique cohérente et stable compte tenu des changements de gouvernements incessant au sein des pays appartenant à ces coalitions, compte tenu de la non participation de certains pays européens importants financièrement ou stratégiquement comme l'Allemagne et compte tenu de la séparation des moyens administratifs et militaires sur des bases nationales. Il faut ajouter que les synergies entre les domaines concernés par ces coalitions, par exemple entre la défense européenne et la politique énergétique européenne, ne pourront le plus souvent pas être mises en œuvre étant donné le caractère politiquement hétéroclite des ces coalitions.
La création d'un gouvernement fédéral européen présente au contraire de nombreux avantages.
Un gouvernement fédéral européen élu permet de légitimer les transferts de souveraineté importants comme les questions fiscales et de défense. En effet un Etat fédéral européen disposera des moyens budgétaires, administratifs et militaires et de la cohérence institutionnelle pour mener une politique européenne efficace et démocratique, ce qui est attractif pour les citoyens. La fusion des administrations diplomatiques, de certaines administrations économiques, des forces armées et l'existence d'un gouvernement européen unique permettra de constituer une puissance européenne crédible, puissante et solide. Ceci pourrait susciter un soutien populaire pour le projet fédéral.
Évidemment cette solution nécessite une volonté politique fédéraliste assumée, qui existe déjà en Allemagne, mais qui fait encore défaut en France compte tenu de son histoire réelle ou imaginaire, souvent enseignée à l'école et fréquemment relayée dans les médias.
Il serait donc très probablement plus aisé de rallier les populations à l'idée d'un gouvernement européen fédéral qu'à celle du vote à la majorité sur les grands sujets politiques et économiques. Il est donc aujourd'hui nécessaire de passer du stade technocratique et institutionnel de la construction européenne au stade politique et démocratique pour pouvoir convaincre les citoyens de donner plus de pouvoir aux institutions européennes de type fédéral.
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Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Sans gouvernement européen responsable devant les électeurs, les européens seront pleinement vassalisés par les superpuissances. Ils seront progressivement marginalisés économiquement , seront incapables de gérer correctement leur haut degré d'interdépendance et seront de nouveau exposés aux déchirements internes, attisés par des puissances extra européennes.
Semaine 26, année 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du 29 mars à 19h30 à la Maison Heinrich Heine. Le thème: menace sur la démocratie en Europe.
Les institutions de l'UE sont-elles démocratiques ?
On dit souvent que les institutions de l'Union Européenne pourraient devenir pleinement démocratiques à condition que le président de la commission européenne soit le candidat désigné par la parti européen arrivé en tête aux élections européennes. En 2014 Jean Claude Juncker candidat du PPE a été nommé par le conseil européen à la tête de la commission européenne. Et pourtant le malaise démocratiqiue de l'UE ne s 'est absolument pas dissipé.
Ceci s'explique par la réalité du pouvoir au sein de l'UE. Formellement, le pouvoir exécutif est confié à la commission européenne qui soumet des mesures, des directives, des traités et des budgets à l'approbation du parlement européen, chambre basse de l'UE, et du conseil européen regroupant les chefs d'État et de gouvernements, chambre haute de l'UE.
Mais c'est en réalité la conseil européen qui dirige le système car ce sont les gouvernement européens qui disposent des moyens législatifs, administratifs, fiscaux, budgétaires et militaires pour exécuter les décisions prises au plan européen, pour tenter de traiter les crises migratoires, sanitaires, militaires ou financières. Et si un Etat européen ne souhaite pas appliquer une décision européenne, il lui suffit de demander à son administration ou à ses institutions nationales de le faire. Par exemple en ne respectant pas le pacte de stabilité et de croissance, en rétablissant des contrôles à ses frontières, en se retirant de coopérations précédemment validées ou en ne mettant pas en œuvre des directives européennes concernant le marché unique par exemple. Tout ceci constitue des pratiques récurrentes dans tous les pays membres de l'UE.
Or ce conseil européen, pièce maîtresse de l'architecture institutionnelle européenne, n'est pas une institution qui est responsable devant les électeurs. Les 27 chefs d'État et de gouvernements sont élus un par un à des dates différentes sur ces questions principalement nationales. Le conseil européen ne peut pas être sanctionné par les électeurs sur sa politique et les électeurs ne peuvent pas se prononcer sur son projet pour l'UE.
S'agissant de la commission européenne, sa responsabilité n'est pas substantielle et n'intéresse guère les parlementaires et les citoyens. En effet, une majorité des 2/3 au Parlement est nécessaire pour la censurer, le budget de l'UE que gère est très réduit et son pouvoir budgétaire et sécuritaire est minime. La commission européenne constitue donc en réalité un organe technocratique largement irresponsable mais dépendant des gouvernements des Etats européens et donc soumis à leurs pressions. Dans ces conditions la commission européeenne est évidemment incapable de faire pression sur les gouvernements pour obtenir des transferts de compétences additionnels et des moyens financiers supplémentaires.
Le parlement européen quant à lui est totalement dénué de la volonté politique et de la capacité technique pour conduire une politique européenne cohérente et efficace, et il n'est bien sûr pas en mesure d'imposer son autorité aux parlements nationaux.
L'Union Européenne constitue donc un ensemble institutionnel caractérisé par l'irresponsabilité politique et technocratique, ce qui mine son efficacité et sa légitimité. Pour faire émerger une Europe vraiment démocratique et efficace, il est nécessaire de transférer l'essentiel du pouvoir budgétaire et militaire à un gouvernement européen élu par les citoyens européens ou leurs représentants et responsable devant eux, en commençant avec un gouvernement franco-allemand. Cet Etat fédéral européen devra être membre de l'UE pour notamment assurer la pérennité de l'euro et du marché unique.
Il serait je pense nettement préférable que la constitution de cet Etat fédéral européen soit de nature présidentielle, comme aux USA. Le régime parlementaire ne procure pas suffisamment de stabilité politique pour assurer l'efficacité et la crédibilité de l'action gouvernementale, notamment en matière de politique étrangère et de défense. Les coalitions formées entre les partis pour former un gouvernement peuvent en effet se dissoudre à tout moment, pour des raisons de circonstances et politiciennes, comme ce fut le cas sous la 4 ème République en France. De plus, les tractations entre les partis pour gouverner ne permettent pas aux électeurs de se prononcer sur un projet politique clair, ce qui réduit au total leur influence sur la sphère politique et constitue un recul démocratique. C'est le cas par exemple de la politique financière de la coalition tricolore en Allemagne actuellement, qui n'a pas été approuvée par une majorité des électeurs de la coalition mais qui caractérise l'action du gouvernement Scholtz compte tenu du rôle clé joué par le FDP dans cette coalition.
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen
Semaine 25, annéee 2023
Info FEDERAL EUROPE n'interviendra pas cette semaine.
L'ONU, l'arme nucléaire et l'influence internationale de la France
On dit souvent que le siège permanent de la France au conseil de sécurité de l'ONU et l'armement nucléaire de la France lui confèrent le statut de grande puissance.
En réalité, l'influence internationale de la France est inférieure, non seulement à celle des grandes puissances véritables comme les USA ou la Chine, mais aussi à celle de nombreux pays qui ne disposent pas d'un siège permanent au conseil de sécurité de l'ONU et qui ne disposent pas de l'arme nucléaire.
La France a en effet très peu d'influence sur les grands pays comme les USA, la Chine, la Russie et l'Inde et assez peu d'influence sur le puissances régionales comme l'Arabie Saoudite ou l'Iran. Or les véritables grandes puissances sont celles qui peuvent peser sur l'orientation des pays importants et donc sur les affaires régionales et mondiales, directement via les relations bilatérales et indirectement via les coopérations multilatérales.
Si on regarde les affaires internationales sous cet angle, on se rend compte que l'influence de la France est surclassée non seulement par celle des grandes puissances mais aussi par celle de l'Allemagne, de la Turquie, de l'Iran et probablement aussi par celle de l'Arabie Saoudite, du Brésil et du Japon. Comment se fait-il que ces pays, qui ne disposent pas d'un siège permanent au conseil de sécurité de l'ONU et qui ne disposent pas de l'arme nucléaire, pèsent davantage que la France sur les affaires régionales et mondiales ?
Tout d'abord parce que le fonctionnement de l'ONU en cas de crise internationale dépend de l'accord unanime des membres permanents du conseil de sécurité. Or cette unanimité est presque toujours impossible à obtenir sur les sujets sensibles portant sur les sphères d'influences et les intérêts nationaux des grandes puissances. Les USA étaient décidés à intervenir au Kosovo et en Irak Ils se sont donc passés d'un mandat de l'ONU. Idem pour la France qui souhaitait mettre en œuvre un changement de régime en Libye. Idem pour la Russie en Ukraine et peut-être demain pour la Chine. Compte tenu de ces dysfonctionnements, les appels à réformer ce que le général de Gaulle appelait "le machin" se font de plus en plus insistants mais ils se heurtent à l'opposition de la France et du Royaume uni notamment.
L'arme nucléaire quant à elle est extrêmement difficile à mettre en œuvre, même en cas d'invasion du territoire national, comme les conflits du Kippour et des Falklands par exemple le démontrent. Et son utilisation provoquerait une vague incontrôlable de prolifération nucléaire, dans la mesure où beaucoup de pays disposent de la technologie leur permettant de franchir le seuil nucléaire en quelques années. Tout ceci explique pourquoi en réalité l'arme nucléaire ne constitue pas un facteur décisif de la puissance, même si elle reste un élément important dont la France et l'Europe doivent disposer.
La faiblesse de l'influence française tient ensuite aux facteurs décisifs de la puissance.
Dans le domaine décisif économique et technologique, la France possède une avance dans certains domaines, en particulier dans le domaine militaire aéronautique, mais cette avance se réduit avec le temps. La France est désormais une puissance industrielle et technologique surclassée par de nombreux concurrents comme l'Allemagne, le Japon, la Corée du sud , la Chine, les USA, ce qui aura à terme des conséquences pour sa base industrielle et technologique de défense. Au plan économique, elle ne peut évidemment pas rivaliser avec la taille des économies des pays continent, comme les USA et la Chine.
Dans le domaine décisif des forces conventionnelles, la France ne peut pas mener une guerre de haute intensité hors de son sol seule, sauf peut être contre des adversaires très faibles. Et si sa structure politique institutionnelle présidentielle lui permet de décider d'employer des forces rapidement, sa volonté politique dans la durée souffre de sa surface financière et militaire trop réduite. C'est ainsi qu' en Libye par exemple, après la chute du régime Kadhafi, aucune force militaire terrestre française n'a occupé le terrain pour réduire l'instabilité dans le pays et incorporer l'Etat libyen dans la zone d'influence française, contrairement à ce qui a été fait en Irak par les américains. Et surtout la France n'est plus en mesure de protéger les pays européens continentaux depuis 1945 et ceux-ci restent donc prioritairement attachés à la protection militaire américaine.
Dans le domaine idéologique et culturel, sa défense des droits de l'Homme est encore globalement crédible mais sa défense proclamée des régimes de type démocratique se heurte à sa politique de coopération intense avec des régimes autoritaires, notamment en Afrique du nord, dans le Golfe persique et en Inde. Au lieu de prétendre défendre des valeurs démocratiques, la France devrait davantage défendre ses intérêts nationaux en laissant les sociétés civiles régler elles-mêmes le problème de la nature de leur régime politique. Les américains par exemple défendent leurs intérêts nationaux non seulement via des coopérations avec les régimes autoritaires, mais aussi via des coups d'etats et des invasions en utilisant leur puissance politique et militaire (Iran 1953, Cuba 1960, Corée du Sud 1961, Zaïre 1965, Chili 1971, Grenade 1982, Iraq 2003, Vénézuela 2022 etc) pour contraindre certains pays à demeurer dans ou à rejoindre leur sphère d'influence.
Ces 3 éléments ne peuvent plus faire l'objet d'un redressement par la France de manière autonome, compte tenu de sa situation d'intégration et de dépendance poussée en Europe et en raison de l'émergence de nouvelles puissances. Seule la création d'un Etat fédéral européen permettra de se doter des moyens économiques et militaires qui caractérisent une grande puissance. C'est la seule manière pour les français de redevenir les citoyens d'une grande puissance, dans laquelle ils pourront jouer un rôle crucial à la mesure de leurs talents.
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 24, année 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du 16 juin à 14h à la Maison des travaux publics sur le nucléaire en Europe
Le SCAF, exemple de l'inefficacité de l'Europe de la défense.
Il est nécessaire de développer le Système de Combat Aérien du Futur en coopération en raison de son coût, et pour ne pas perdre une bonne partie de sa puissance militaire puisque la supériorité aérienne constitue un élément décisif de la bataille. Il est également nécessaire de développer ce projet pour des raisons géopolitiques. En cas de dépendance française et allemande aux livraisons de pièces détachées, munitions et appareils américains, la marge de manœuvre diplomatique et militaire de ces 2 pays serait naturellement considérablement réduite.
Or ce projet SCAF a pris un retard important.
Sa mise en service est prévue pour 2040 au lieu de 2030 pour les projets équivalents américains et les chinois, ce qui constitue d'ores et déjà un handicap militaire et commercial significatif pour les européens.
Ce retard est causé par les rivalités, désaccords et divergences entre les industriels et entre les gouvernements français et allemands. Ces difficultés caractérisent très souvent les coopérations intergouvernementales.
Les français veulent conserver leur avance technologique aéronautique et ont besoin d'un avion qui peut aussi opérer depuis des portes avions. Les allemands veulent des transferts de technologies car ils ont moins besoin du SCAF que les français puisqu'ils ne cherchent pas à développer une politique de défense et de sécurité allemande très différente de celle des USA, contrairement à la France. Et les allemands n'ont pas de porte-avions.
Il existe donc un risque réel que la France se retire du projet SCAF, comme elle l'avait fait pour l'eurofighter, si les conditions exigées par l'Allemagne ne lui conviennent pas. Le plan B consisterait à moderniser le Rafale. Mais cette modernisation ne permettra pas à la France de maintenir sa puissance militaire aérienne au niveau actuel, et pourrait même la reléguer au rang de puissance aérienne mineure, puisque les systèmes de combat aériens concurrents américains et chinois disposeront notamment d'une base stealth et d'une meilleure architecture cloud en raison de leur conception plus récente.
Au-delà des problèmes rencontrés par le SCAF, c'est l'Europe de l'industrie de défense, sans même parler de défense européenne ou d'armée européenne, qui ne fonctionne pas. Sans coordination des programmations militaires des pays européens, les besoins capacitaires entre pays européens restent trop différents pour pouvoir engager des investissements ciblés et des fusions d'entreprises stratégiques à un niveau permettant de renforcer la Base Industrielle et Technologique de Défense européenne. Or aucune coordination suffisante des programmations militaires ne peut être mise en œuvre, notamment entre la France qui cherche à assurer son indépendance stratégique et l'Allemagne qui souhaite se défendre grâce à une coopération étroite avec les USA et l'OTAN. Les choix de programmations militaires sont évidemment effectués par chaque pays européen indépendamment en fonction de leurs intérêts particuliers et de leurs contraintes géopolitiques spécifiques, quels que soient les concepts stratégiques et autres boussoles stratégiques établis par certains experts dans le cadre de l'OTAN ou de l'UE.
Tout ceci profite aux industriels américains puisque l'offre d'armement européenne reste insuffisante, dispersée et chère. Les entreprises d'armement américaines gagnent des parts de marchés en Europe constamment au détriment des projets européens, dont le nombre a été divisé par deux depuis la fin de la guerre froide ayant et l'hégémonie américaine renforcée sur le continent depuis 1990.
Avec un Etat fédéral européen au contraire, les fusions d'entreprises d'armements et les projets d'armements innovants pourraient être conduits systématiquement et sur une vaste échelle grâce à une prise de décision centralisée, ce qui permettrait de maintenir et de développer la Base Industrielle et Technologique de Défense européenne. Au lieu d'être vouée à un inexorable déclassement technologique et commercial, notamment face à la Chine aux USA, l'industrie d'armement européenne deviendrait alors un atout considérable pour le progrès technologique européen et pour l'indépendance stratégique européenne.
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 23, année 2023
Info FEDERAL EUROPE n'interviendra pas cette semaine
L'Europe à équidistance des USA et de la Chine ?
On entend souvent dire que l'Europe ne peut pas et ne doit pas être à équidistance des USA et de la Chine compte tenu de l'alliance militaire, des valeurs et de la culture que partagent les européens et les américains.
Il est évident qu'en l'absence d'un Etat fédéral européen, l'UE et les pays européens sont incapables de se défendre sans l'aide des USA et ne peuvent pas garantir la paix à l'intérieur de l'Europe sans les USA.
Cette dépendance sécuritaire entraîne nécessairement une sensibilité forte aux pressions commerciales et diplomatiques des USA,qui sont en mesure de promouvoir leurs intérêts dans ces domaines parfois au détriment des intérêts européen, par exemple au imposant l'achat de F 35 pour remplacer les Tornados ou en enrôlant des pays européens pour soutenir leur politique taiwanaise actuelle.
La Chine, compte tenu de sa puissance financière et de la taille de son marché, dispose aussi de moyens de pression et d'influence sur les européens, mais ils restent nettement moins puissants que ceux dont disposent les USA en Europe.
Il est évident aussi que les valeurs européennes sont plus proches des valeurs américaines, car plus individualistes que les valeurs chinoises. La culture européenne et la culture américaine sont également assez proches compte tenu des facteurs linguistiques et historiques qui lient les 2 continents.
Qu'en sera-t-il le jour où les Européens auront créé leur État fédéral pour gérer les questions de défense, de diplomatie et d'industrie ? Ils auront alors mis fin à leur dépendance sécuritaire. Et une fois les européens capables de se défendre sans l'aide des USA, on ne voit pas très bien en quoi une alliance militaire Europe-USA aurait encore un sens. Les USA n'ont certainement pas besoin de l'aide militaire des européens pour tenter de conserver leur sphère d'influence en Asie. Et les européens réunis dans un Etat fédéral n'auront sans doute pas besoin de l'aide des USA pour défendre leur territoire, sauf tant que les Etats baltes, la Pologne, et la Roumanie notamment n'auront pas encore rejoint l'Etat fédéral européen ou tant que cet Etat fédéral n'est pas en mesure de proposer une solution de sécurité au moins aussi crédible que celle des USA via l'OTAN. Un Etat fédéral européen aurait à terme les moyens de défendre le territoire européen face à une menace russe grâce à une armée européenne réunissant au moins les forces françaises, allemandes et du benelux.
Néanmoins la Chine et la Russie sont proches sur le plan stratégique, notamment dans le pacifique, Ceci pourrait dans certains cas avoir des incidences sur la situation militaire en Europe, compte tenu de la surpuissance militaire conventionnelle de la Chine. Ainsi donc les européens fédéralisés pourraient rester plus proches des USA que de la Chine pour ce qui concerne la défense de leur territoire, sans pour autant avoir nécessairement besoin d'une intervention militaire américaine directe,
En revanche si la Russie se détache de la Chine ou si la Chine choisit ne pas pas privilégier l'alliance russe, notamment pour se concentrer sur son développement économique et commercial plutôt que sur sa puissance géopolitique mondiale, alors l'Europe fédéralisée pourrait très bien être plus nuancée pour les affaires de défense et de sécurité, Si les USA ou la Chine souhaitent laisser aux européens fédéralisés la responsabilité de la stabilité en Afrique, au Moyen Orient, dans le monde russe et dans le sous continent indien.à la mesure de la puissance que l'Europe est capable de mobiliser, il devient alors évident que les européens se rapprocheront diplomatiquement de la superpuissance qui aura fait ce choix.
N'oublions pas que les USA n'ont pas hésité à privilégier le rapprochement avec la Chine dans les années 1970 et 1980, au plan commercial et sur la question de Taiwan, au détriment donc des intérêts à moyen et long terme de leur allié démocratique japonais dans deux domaines cruciaux pour le Japon.
Mais si les USA veulent pouvoir se concentrer sur la défense de leurs intérêts nationaux en extrême Orient et éviter une domination de la superpuissance chinoise sur la masse eurasiatique, ils ont intérêt à favoriser l'émergence d'une puissance européenne fédérale et à coopérer avec elle car ils seront surclassés économiquement et militairement par la Chine d'ici quelques décennies. Seul un Etat fédéral européeen aurait les moyens budgétaires et militaires lui permettant de défendre son territoire de manière autonome, de maintenir la stabilité dans le voisinage de l'Europe à la place des USA si nécessaire et de coopérer puissamment avec Washington quand c'est utile pour les deux rives de l'Atlantique. Ils ont donc aussi intérêt à investir en Europe dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.
L'Europe fédéralisée et les USA resteront donc probablement des amis politiques qui maintiennent leurs liens technologiques, économiques et culturels. Ils pourraient aussi demeurer des partenaires stratégiques qui ne se causent pas de tort, qui coopèrent militairement dans certains cas et qui s'appuient mutuellement en cas de menace grave contre leurs intérêts vitaux. Il est en revanche peu probable qu'ils soient des alliés militaires compte tenu
de leur capacité à se défendre seuls, de leurs priorités géostratégiques différentes, de leur aspiration à ne pas participer à des conflits non essentiels pour leur sécurité et de leurs objectifs geoeconomiques parfois divergents, par exemple en Iran ou en Chine ou en matière de politique industrielle.
Quant aux questions écologiques (climat, biodiversité, certaines pollutions), elles ne pourront certainement pas être traitées sans le soutien et l'adhésion à la fois de la Chine et des USA, les mesures de taxation carbone incomprises par exemple pouvant toujours faire l'objet de représailles, en particulier commerciales. Ceci nécessite une puissance diplomatique européenne et donc un Etat fédéral européen.
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Semaine 22, année 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du mardi 30 mai à 18h30 à l'Hôtel de l'industrie. Le thème: L'UE et le climat
L'Etat fédéral européen peut-il être créé par le haut ?
Certains estiment que le manque d'espace public européen, de médias pleinement européens et d'affectio societatis entre les peuples européens ne permettent pas d'envisager la création, à brève échéance, d'un État fédéral européen, même en commençant avec les français et allemands.
Il existe pourtant des exemples d'État créés en dépit de l'absence ou de la faiblesse des trois éléments précités : la Suisse, l'Inde et dans une certaine mesure l'Italie et la France.
Comment l'expliquer ?
Principalement par la capacité de l'État à créer un certain affectio societatis, à produire un espace public et à attirer l'attention des médias. Dès lors que la culture des populations appelées à vivre au sein du même État fédéral reste proche et à condition que ces populations souhaitent vivre dans cet État, un processus de renforcement graduel de la cohésion nationale européenne par l'Etat fédéral peut se développer.
Mais comment exactement l'affectio societatis européen, l'espace public européen et la dimension européenne des médias seront-ils renforcés par la création d'un Etat fédéral européen ?
Tout d'abord la création d'un Etat fédéral européen renforcera considérablement et rapidement le sentiment d'appartenance européen, chez les responsables politiques et parmi la population. Il ne faut pas sous-estimer le poids des institutions publiques dans la vie sociale, car celles-ci conditionnent dans une large mesure l'avenir, la sécurité et la prospérité des citoyens. Sous l'effet de la pression des événements, de la vie collective et du cours de l'Histoire l'attachement des citoyens au nouvel Etat fédéral créé de leurs vœux sera donc probablement fort, y compris pour ceux qui n'y seraient pas initialement favorables. Cela fut le cas pour l'euro, initialement rejeté par près de la moitié des français et aujourd'hui largement accepté.
Ensuite la création d'administrations européennes uniques pour la diplomatie, la défense, l'industrie, la recherche et l'environnement créera un cadre permettant de brasser les talents issus de tous les pays européens et de défendre des intérêts européens, comme c'est le cas actuellement à la Banque Centrale Européenne. Des pans entiers des administrations nationales seront européanisés, créant ainsi des soutiens intéressés et loyaux pour l'Etat fédéral européen et des relais puissants pour la vie publique européenne. En outre, les principales entreprises européennes et leurs sou traitants bénéficieront des subventions, prêts, réglementations, simplifications et incitations décidées et mises en œuvre par le gouvernement et les administrations de cet Etat fédéral européen, sur une vaste échelle et dans de nombreux domaines. Ceci développera fortement l'attachement de leurs dirigeants et de leurs salariés pour le nouvel État européen et pour ses objectifs.
Enfin la puissance militaire et la surface budgétaire considérable du nouvel Etat fédéral européen constitueront nécessairement un centre d'intérêt majeur et permanent pour la presse et les médias, non seulement dans tous les pays européens, mais aussi à travers le monde. Cet intérêt médiatique marqué contrastera avec ce qui passe aujourd'hui s'agissant des institutions de l'UE qui n'intéressent pas le grand public compte tenu de leur insignifiance budgétaire et de leur inexistence militaire, ce qui détourne les médias de l'UE. Et la puissance, voire la grandeur, de l'Etat fédéral européen développera considérablement la fierté européenne, le sentiment d'appartenance européen et la cohésion nationale européenne.
Il est donc tout à fait possible de créer un Etat fédéral européen sans disposer d'un affectio societatis, d'un espace public et de médias européens particulièrement puissants initialement. Il est d'ailleurs probable que sans la création d'un Etat fédéral européen jamais l'affectio societatis européen ne deviendra suffisamment puissant pour permettre la création d'un Etat fédéral européeen par le bas.
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Semaine 21, année 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du mardi 23 mai à 18h30 à l'IRIS. Le thème : articulation UE OTAN
La Joint European Disruptive Initiative
La JEDI (Joint European Disruptive Initiative) est un programme de recherche européen financé par des capitaux privés et qui appuie la recherche appliquée en Europe pour des montant de quelques centaines de millions d'euros par an environ.
La valeur ajoutée de cette initiative tient à son approche pragmatique et concrète. Les projets financés sont soutenus plus vite et ils sont aussi évalués plus régulièrement, ce qui permet d'être plus réactif et d'obtenir de meilleurs résultats. Les financements sont principalement alloués à des projets que le secteur privé n'est pas en mesure de soutenir, ceci afin d'obtenir de réelles percées technologiques.
Cette méthodologie est inspirée de celle utilisée par la DARPA américaine (Defense Advanced Research Project Agency).
La JEDI est utile pour tenter de changer ce qui ne fonctionne pas dans la méthodologie de la politique de recherche européenne car la politique de recherche fait partie de la politique industrielle au sens large. L'innovation technologique constitue en effet un facteur décisif pour la compétitivité industrielle, pour la croissance économique et pour la sécurité nationale.
Mais on ne peut malheureusement pas compter sur la JEDI pour combler le retard européen croissant en matière de recherche et développement.
Tout d'abord parcequ'en Europe la gouvernance de la recherche est émiettée entre les administrations de 27 États. Comment croire qu'une réforme permettant de provoquer changement de mentalité et de gouvernance pour les questions de recherche interviendra dans les 27 pays de l'Union Européenne ?
Ensuite parce que les financements issus de la JEDI restent marginaux au regard des montants alloués, ce qui s'explique par le fait que dans tous les pays c'est en premier lieu l'Etat qui finance la recherche appliquée et avancée, aux USA comme en Europe. Les risques et les montants nécessaires pour obtenir des innovations de rupture exigent que les investissements de départ particulièrement lourds soient assumés par une structure étatique.
A cet égard, la DARPA et les autres agences américaines de recherches (énergie, espace, santé, agriculture, etc) peuvent concentrer des moyens et cibler des priorités en raison de l'existence d'un État fédéral américain, qui pilote la politique de recherche pour l'ensemble des USA et qui dispose d'un budget considérable. Les dépenses de recherche fondamentale, de recherche appliquée, de recherche expérimentale et d'équipement s'élèvent aux USA à 158 milliards de dollars, principalement répartis entre les secteurs de la défense, la santé, l'énergie, l'espace et l'agriculture. Ce montant dépasse évidemment de très loin les fonds publics alloués à la recherche en France ou en Allemagne. De plus ces fonds américains publics centralisés peuvent orienter efficacement un écosystème de financements très importants issus des grandes entreprises et des universités, ce qui permet aux USA d'afficher des dépenses totales de recherche proche de 3,3% de leur PIB.
En Europe au contraire les fonds publics sont dispersés entre les Etats et les acteurs privés sont segmentés par pays en raison notamment de l'absence de marché public européen, alors que les compétences technologiques et les chaînes de valeurs industrielles sont fortement intégrées et européanisées. Cette situation entraîne l'incapacité à cibler et à prioriser les financements sur des projets européens de rupture prometteurs. Il faut aussi rappeler que les quelques projets communs entre pays européens obtenus après d'âpres négociations entre industriels et gouvernements ne constituent pas une politique de recherche, de développement, de production et de commercialisation des technologies européennes de rupture.
De toute évidence, la recherche et le développement en Europe ne pourra obtenir des résultats comparables à ceux des USA que le jour où les européens auront institué un Etat fédéral responsable notamment pour la politique industrielle et donc la politique de recherche et de développement.
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 19, année 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du mardi 9 mai à 19h30 à l'ENS. Le thème : L'UE comme levier de la transformation économique et sociale.
Faut-il instituer une Assemblée européenne des parlements nationaux ?
Certains, à gauche, estiment que la situation d'inefficacité et d'irresponsabilité qui caractérise les institutions de l'Union Européenne ne peut plus être ignorée. Pour y faire face, ils proposent de créer une assemblée européenne des parlements nationaux. Cette assemblée disposerait de ressources propres importantes (impôt sur les bénéfices des grands groupes, import sur la fortune européen...) et donc d'un budget conséquent permettant d'engager des dépenses significatives s'agissant des infrastructures, de l'industrie, de l'écologie ou du social.
Le constat est tout à fait juste et il est indiscutable qu'une politique écologique (donc industrielle) et sociale ne peut pas être conduite avec efficacité dans les conditions institutionnelles actuelles. La solution proposée est moins convaincante : comment cette assemblée européenne des parlements nationaux pourrait-elle gérer efficacement un budget et conduire une politique qui donne des résultats sans gouvernement ? Dans tous les pays, c'est le gouvernement qui est chargé de déterminer et de conduire une politique à travers une structure permanente et hiérarchisée que constitue le pouvoir exécutif.
Il faudrait donc au moins penser à établir un régime parlementaire pour avoir une chance de convaincre les opinions publiques, les citoyens et les responsables politiques d'attribuer des ressources propres importantes à une assemblée européenne pour pouvoir gérer les questions écologiques et sociales.
De plus, gérer des fonds uniquement dédiés aux problèmes écologiques et sociaux ne permet pas de conduire une politique cohérente, même si les questions industrielles peuvent en partie être rattachées à la problématique écologique et climatique. En effet, sans l'indépendance, la puissance, l'influence et le prestige que procurent les forces armées, ce gouvernement européen purement civil ne pourra pas négocier efficacement avec les grandes puissances et ne pourra pas correctement défendre les intérêts industriels et commerciaux européens compte tenu des divergences d'intérêts sécuritaire et géopolitiques entre les Etats nationaux européens. La création d'un assemblée européenne dotée de compétences purement civiles aura donc pour effet d'accentuer la fragmentation du pouvoir et des décisions en Europe en retirant aux Etats nationaux une partie importante de leurs ressources sans pour autant constituer un pôle de puissance européen crédible. Obstacle de taille ici encore pour convaincre les électeurs et les responsables politiques.
Enfin ce gouvernement européen purement civil ne sera pas en mesure de s'opposer aux éventuelles dérives budgétaires des Etats nationaux européens, notamment à celles des Etats débiteurs comme la France ou l'italie. Ces Etats disposeront de la majorité au sein de l'assemblée européenne et compte tenu de leurs forces militaires nationales et de leur forte légitimité interne ils seront en mesure de ne pas respecter leurs engagements budgétaires tout bénéficiant des transferts considérables que le budget de l'assemblée européenne permettra. En effet un Etat débiteur "too big to fail" pourra exiger des transferts sous forme d'investissement pour maintenir sa solvabilité tout en refusant les mesures européennes de redressement décidées par l'assemblée européenne, Un Etat américain au contraire ne pourrait pas s'opposer aux mesures financières et fiscales contraignantes négociées avec Washington, détenteur de la puissance conférée par le commandement de l'essentiel des forces armées. Cette position de force des États débiteurs constituera un obstacle majeur pour convaincre les pays créditeurs de s'engager sur la voie de ce fédéralisme européen purement économique.
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Sans gouvernement européen responsable devant les électeurs, les européens seront pleinement vassalisés par les superpuissances. Ils seront progressivement marginalisés économiquement , seront incapables de gérer correctement leur haut degré d'interdépendance et seront de nouveau exposés aux déchirements internes, attisés par des puissances extra européennes.
Semaine 18, année 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du mercredi 3 mai à 18h00 au Sénat. Le thème: la démocratie européenne et le rôle des parlements
Les causes de la mésentente franco allemande
Le climat entre le président français et le chancelier allemand n'est pas bon, malgré les affichages de circonstances et les anniversaires obligés. Les français reprochent la visite solitaire d'Olaf Scholz en Chine et le projet de défense anti aérienne équipée avec du matériel américain. Les allemands mettent en évidence le manque d'effort d'armement français pour soutenir l'Ukraine et la volonté française de ternir le rôle prépondérant au sein du projet SCAF.
Au-delà de ces désaccords momentanés, il semble que le tandem franco allemand ne fonctionne plus et n'est plus en mesure d'impulser un projet économique, industriel et militaire ambitieux pour le continent européen afin de créer une souveraineté européenne. On s'en remet, à Paris comme à Berlin, aux propositions de la commission européenne et advienne que pourra,
Si on regarde les responsabilités de chacun dans cette affaire, on constate que l'Allemagne propose un projet ambitieux pour l'Europe, qui est sans doute le seul capable de créer une efficacité européenne réelle et une souveraineté européenne véritable, Ce projet c'est le fédéralisme européen. Le chancelier Adenauer, Wolfgang Schauble, Joschka Fischer et le gouvernement Scholtz ont publiquement exposé leur volonté de bâtir un Etat fédéral européen, y compris à partir d'un groupe d'Etats fondateurs comportant la France et l'Allemagne. En France au contraire, aucune volonté institutionnelle ou politique n'est sérieusement affichée. Les Allemands en concluent certainement que l'Europe ne constitue aux yeux des français que le moyen de renforcer la puissance de la France ou de venir au secours de ses faiblesses, notamment monétaires et financières. Ils prennent donc leurs précautions et investissent dans leurs relations avec l'Europe de l'Est, les USA, la Chine, la Russie etc au détriment de celle avec la France.
On constate aussi que l'Allemagne a accepté d'abandonner son Deutschemark, qui constituait le symbole de sa puissance, de sa fierté et de sa réussite depuis 1945. En France au contraire on s'accroche toujours au siège permanent de la France au conseil de sécurité de l'ONU alors qu'il ne procure guère d'avantages. On évoque constamment l'indépendance de la France grâce à sa force de dissuasion nucléaire alors que l'utilisation de l'arme nucléaire reste extrêmement problématique et alors que de nombreux pays sont au seuil nucléaire, disposent d'alliés qui offrent une protection nucléaire ou possèdent eux-mêmes l'arme nucléaire. Les allemands en concluent certainement que la France n'est peut être pas capable de s'adapter aux nouvelles réalités internationales.pour conduire progressivement un Etat fédéral européen et ils se tournent vers d'autres partenaires et vers d'autres solutions.
Enfin on constate que le populisme et le nationalisme de droite et de gauche, qui présentent tous les deux un aspect germanophobe, atteignent des niveaux record en France, regroupant presque les 2/3 de l'électorat. L'AFD, parti francophobe nationaliste de droite allemand stagne au contraire autour de 10% des voix. Les allemands en concluent certainement que la France pourrait soudainement mettre fin aux coopérations franco-allemandes ou européennes, comme Marine Le Pen et Jean Luc Mélenchon le souhaitent. Ils pensent donc aussi probablement que la voie des coopérations franco-allemandes est une voie risquée qu'il faut utiliser avec prudence.
La mésentente franco-allemande est donc principalement liée à un problème d'orientation et de volonté politique français. Il ne pourra pas être résolu tant que les élites françaises et la population française n'auront pas été vraiment sensibilisées à leurs destin européen à travers un projet européen fédéraliste reprenant la proposition fédéraliste allemande. Ce projet est le seul qui soit en mesure de combattre efficacement le nationalisme français et d'offrir une véritable perspective d'efficacité et de souveraineté européenne.
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 17, année 2023
Info FEDERAL EUROPE n'interviendra pas cette semaine.
La perspective fédérale européenne, meilleure arme contre le populisme ?
Certains estiment que le gouvernement français renforcerait les forces populistes et nationalistes en proposant de progressivement créer un Etat fédéral européen.
Songer à transférer la souveraineté militaire et budgétaire de la France à un gouvernement européen agirait comme un chiffon rouge et braquerait l'opinion contre l'Europe.
Cette théorie du chiffon rouge est probablement justifiée en ce qui concerne les partis, mouvements et personnalités de la droite nationaliste et, dans une moindre mesure, de la gauche radicale ou nationaliste. En revanche, rien ne dit que la perspective fédérale européenne braquerait les forces politiques modérées et les principales personnalités du monde politique, économique et médiatique, lesquelles admettent généralement qu'un État fédéral européen serait une solution si elle devenait possible.
Et rien ne dit que cette perspective braquerait l'opinion publique ou les électeurs.
Les électeurs qui votent pour des partis populistes et nationaliste de gauche ou de droite reprochent à l'Europe son manque d'efficacité industrielle, migratoire et militaire, qui est réel compte tenu des divergences et des désaccords permanent entre pays européeens. C'est surtout ce manque d'efficacité qui braque les électeurs contre le projet européen, plutôt que la forme de futures institutions européennes. C'est aussi le manque de responsabilité politique européenne qui braque les électeurs puisqu'ils n'ont en pratique aucun moyen de contrôle démocratique sur les décisions prises par l'UE.
Or la perspective fédérale permet de proposer un État fédéral européen et donc une institution européenne en mesure de jouer un rôle de protection économique majeur et d'exercer une puissance militaire et policière considérable. Cette perspective permet aussi de proposer un gouvernement européen qui est vraiment responsable devant les électeurs. Ces deux éléments peuvent réconcilier une partie des électeurs qui votent pour les partis populistes avec le projet européen.
La perspective fédérale européenne permet aussi d'affaiblir la position idéologique des partis nationalistes de droite et de gauche. C'est la notion de souveraineté nationale qui donne aux partis nationalistes une influence idéologique et politique importante puisque la France, pays formellement indépendant et souverain, n'a pas de raison de transférer sa souveraineté monétaire, migratoire ou commerciale à des institutions européennes.
Or la perspective du fédéralisme européen permet de transférer le concept de nation vers l'Europe puisqu'il n'y a pas d'exemple d'Etat sans nation. La nation étant comprise comme une population vivant sur un territoire commun et partageant une culture et une histoire commune.
Ceci prive les nationalistes de leur principale arme idéologique et peut donc réduire progressivement leur audience politique et médiatique à mesure que le concept de nation européenne regroupant les petites nations d'Europe fait son chemin.
Dans ces conditions, la perspective du fédéralisme européen ne constituerait-il pas un moyen nécessaire pour affaiblir les populismes eurosceptiques ? Ces populismes eurosceptiques ne cessent de progresser en France, en Italie ou en Pologne alors même que la perspective fédérale n'est pas à l'ordre du jour dans ces pays.
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 16, annéee 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du 18 avril 2023 à 17h30 au musée de la Poste. Le thème: comment réactiver la pensée politique en Europe ?
La souveraineté européenne et Taiwan
Emmanuel Macron a défendu l'idée d'une souveraineté européenne sur la question de Taiwan, pour permettre aux européens de défendre leurs intérêts au lieu de suivre la politique américaine ou chinoise sur cette question.
Cette approche est tout à fait justifiée car elle permet aux européens de prendre conscience de leur positionnement géopolitique spécifique et donc de leurs intérêts propres, nécessairement différents de ceux des USA ou de la Chine.
Mais ce rappel présidentiel reste insuffisant. En effet la souveraineté européenne qu'il appelle de ses vœux ne saurait devenir une réalité dans les conditions institutionnelles européennes actuelles. Aucun pays européen n'est suffisamment puissant pour protéger et diriger l'UE, qui demeure une union d'États souverains sur le plan budgétaire, militaire et industriel ayant chacun une vision différente et qui défendent leurs intérêts particuliers à moyen terme sinon à court terme. Les cooperation entre Etats européens ne peuvent donc pas produire de résultats significatifs en dehors de quelques réussites de plus en plus rares.
Ce sont par conséquent les USA, puissance militaire et diplomatique dominante en Europe, qui assurent la cohérence géopolitique de l'UE.
Aucune souveraineté européenne véritable ne peut donc aujourd'hui émerger, et en particulier aucune capacité à défendre les intérêts européens correctement face aux pressions américaines. Pour devenir indépendant des USA et accéder ainsi à la souveraineté réelle, les Européens doivent parler d'une seule voix et conduire une seule politique au plan diplomatique, militaire et industrielle. Cela ne sera possible que lorsqu'un Etat fédéral européen aura vu le jour, seul en mesure de dépasser les intérêts particuliers et les contraintes électorales propres à chaque pays européen pour définir et la mise en œuvre une politique unique sur les grands sujets.
Emmanuel Macron aurait donc dû compléter son discours en évoquant la possibilité et la nécessité à terme d'une union fédérale en Europe. Ceci permettrait de créer un but politique commun à tous les pays européens, ce qui harmoniserait en partie leurs divergences actuelles et ce qui préparerait l'avenir des citoyens européens. Cet avenir est aujourd'hui compromis au plan industriel, économique et sécuritaire par la sujétion géopolitique européenne et par la division politique des pays européens.
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 15, annéee 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du jeudi 13 avril à 18h30 à l'University of London Institute. Le thème: La guerre en Ukraine et l'idée de l'Europe
Le levier d'archimède européen de la France
On compare souvent la construction européenne à un levier d'archimède permettant à la France de multiplier sa puissance grâce aux réalisations européennes. La France serait en mesure, notamment via l'agence spatiale européenne, l'euro, le marché unique et la politique commerciale européenne de renforcer considérablement sa puissance économique et militaire. Ceci lui permettrait de jouer un rôle de grande puissance dans le monde, sans perdre sa souveraineté budgétaire et militaire.
Il est exact que les réalisations technologiques, économiques et financières européennes profitent à la France, comme aux autres pays européens. La puissance de la France est donc indiscutablement renforcée par les coopérations européennes et par les institutions européennes. Mais cela ne signifie pas que ce renforcement soit suffisant pour que la France accède au statut de grande puissance, ni même que sa puissance économique, diplomatique et militaire s'accroît significativement grâce à la construction européenne.
Si on regarde les éléments militaires, diplomatiques, économiques et culturels de la puissance française, on constate que la construction européenne fournit un soutien mais ne constitue pas un facteur multiplicateur de la puissance française.
Au plan militaire, l'agence spatiale européenne fournit un soutien notable à l'armée de l'espace française et Airbus facilite le maintien d'une base industrielle et technologique de défense française, mais les technologies spatiales et aéronautiques sont de plus en plus maîtrisées par les puissances émergentes comme l'Inde et l'Iran ou réémergentes comme la Russie. Ce soutien ne permet pas non plus à la France de rivaliser militairement avec les grandes puissances que sont les USA et la Chine, notamment dans l'espace, dans les airs et dans le cyberespace. Ce soutien ne permet pas non plus de compenser le caractère réduit des forces conventionnelles françaises.
La diplomatie française bénéficie de la solidarité des pays européen et de l'UE sur des questions consensuelles mais elle ne peut pas compter sur un soutien massif sur des questions sensibles comme les relations avec la Russie, la Turquie ou la Chine. Elle ne peut pas non plus rivaliser avec l'influence américaine, ni avec l'influence croissante de la Chine ou de la Russie, ni avec l'influence régionale de la Turquie, de l'Iran, de l'Arabie Saoudite, de l'Inde ou du Brésil comme l'actualité le montre.
L'économie française bénéficie du marché unique et de la monnaie unique, sans laquelle elle connaîtrait probablement aujourd'hui des difficultés de remboursement de sa dette. Mais sa croissance reste faible, son commerce extérieur déficitaire, son industrie souvent déclassée et sa surface économique et financière limitée.
Le soft power français, principalement fondé sur les droits de l'Homme, la démocratie et la culture française, est soutenu par la cadre européen qui reprend les notions de droits de l'Homme et de démocratie. Ce soutien ne change toutefois pas fondamentalement les rapports de force idéologiques, qui restent dominés au plan mondial par les USA pour la démocratie, par la Russie pour le conservatisme autoritaire et par la Chine pour l'efficacité autoritaire.
Il faut ajouter que l'appui procuré à la France par les institutions et réalisations européennes est dépendant de la protection et de la direction américaine. Sans cette direction, la construction européenne de type confédérale telle qu'on la connaît aujourd'hui ne pourrait pas s'épanouir. L'absence de pays européen dominant capable de protéger, d'organiser et de diriger le continent conduirait au retour de la primauté des intérêts nationaux à court terme et donc à la résurgence des rivalités nationales, voire des blocs et des guerres, en Europe. Cette réalité géopolitique européenne fondamentale place la France, comme les autres pays européens, dans une situation de subordination par rapport aux Etats unis au plan politique et militaire depuis 1945. Ceci limite considérablement la puissance militaire et diplomatique de la France dans le cadre européen et par conséquent dans le monde.
La France est en réalité la deuxième puissance européenne et c'est aussi une puissance régionale en Afrique de l'ouest et du centre. Son influence internationale reste limitée et inférieure par exemple à celle de l'Allemagne auprès des USA, de la Chine, de la Russie, de la Turquie, du Japon et du Brésil notamment.
Les institutions européennes ne permettent donc pas à la France de retrouver le rang de grande puissance diplomatique et militaire en Europe et dans le monde qui était le sien jusqu'en 1939. La fin de la grande puissance française constitue un processus historique inévitable compte tenu de la surface militaire et économique réduite de la France et des réalités géopolitiques depuis 1945. La seule manière pour les français de redevenir citoyens d'une grande puissance consiste à bâtir une puissance européenne et donc un Etat fédéral européen, dans lequel ils pourront jouer un rôle important, voire crucial dans certains domaines. Cet Etat fédéral européen pourrait incarner une forme de démocratie plus forte, pour qu'elle soit plus efficace et en mesure de gouverner l'Europe.
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 14, annéee 2023
La réponse des européens à la politique industrielle américaine
L'Inflation reduction act signé par Joe Biden procure des subventions de 400 milliards de dollars environ aux industries vertes qui s'implantent aux USA et distribue des primes avantageuses pour les consommateurs qui achètent des produits verts fabriqués aux USA.
Il complète le Chips Act qui met à la disposition du secteur des semi-conducteurs américain des sommes équivalentes, dix fois supérieures à celles que les européens ont débloquées pour soutenir leur industrie des semi-conducteurs.
Ces dispositifs sont opérationnels depuis des mois alors que les européens ne se sont toujours pas mis d'accord sur la réponse à fournir à ce défi industriel.
La commission européenne propose principalement de simplifier la réglementation relative aux aides, d'accélérer leur mise en œuvre, d'assouplir le cadre dans lequel les Etats européens peuvent subventionner leurs industries, de réorienter les investissements de next generation EU et de créer un fond d'investissement souverain.
Pour ce qui est de la simplification et de l'accélération, il s'agit là d'une thématique constante de la commission depuis des décennies, ce qui n'a pourtant pas donné de résultat satisfaisant. L'explication se trouve probablement dans l'absence d'une autorité européenne responsable concrètement devant des citoyens, ce qui engendre en permanence une nouvelle réglementation tatillonne et assez éloignée des réalités.
En ce qui concerne l'assouplissement des subventions accordées par les Etats européens, si il est souhaitable, il pose néanmoins un problème majeur. Cela perturbera le fonctionnement du marché unique européen en instaurant des distorsions de concurrence entre des entreprises européennes de nationalités différentes, en fonction de leurs moyens, ce qui accroîtra le retard industriel de certains pays européens déficitaires et conduira possiblement à de nouvelles difficultés financières pour ceux- ci. Mais comme il est très difficile de dégager de nouvelles ressources européennes communes compte tenu de l'irresponsabilité financière et des dérives budgétaires que cela engendre à moyen terme et de l'opposition des pays européens frugaux, la commission est contrainte de procéder de la sorte.
Concernant Next génération EU, il porte non seulement sur des projets industriels verts, mais encore sur des projets sociaux, de santé et éducatifs, dont la priorité est définie par les etats membres, si bien que la réorientation de Next generation EU vers les industries vertes ne sera pas de nature à produire des résultats industriels substantiels, faut de ciblage suffisant et d'objectifs précis.
Le fonds souverain européen quant à lui paraît très compliqué à mettre en place, pour des raisons d'opposition de la part des pays créditeurs et de divergences de vues entre Etats européens.
A ce constat il faut rappeler que le Buy european act est quasi impossible à adopter et que la politique commerciale européenne reste assez incohérente compte tenu de la division politique entre Etats européens et de leur sujétion géopolitique.
Il faut enfin ajouter l'absence d'union des marchés de capitaux et d'union bancaire. L'union des marchés de capitaux européens est nécessaire pour orienter les capitaux privés vers les projets industriels européens les plus intéressants par zone géographique et par secteur industriel. La situation actuelle de compétition entre les places européennes conduit à la fragmentation des financements et à leur insuffisance. L'absence d'union bancaire européenne quant à elle en raison des craintes, sans doute justifiées, de certains pays, fragilise les banques européennes et perturbe le financement de l'économie.
Dans ces conditions, que doivent faire les Européens pour maintenir leur compétitivité industrielle et défendre leur position dans les chaînes de valeur ?
Presque tous les leviers de la politique industrielle ont été européanisés à la suite du marché unique. La commande publique, la réglementation, la politique commerciale sont conduits au plan européen et ne peuvent pas être re-nationalisées. Seules les subventions peuvent faire l'objet d'une re-nationalisation mais, outre les problèmes déjà évoqués, celles-ci se heurteraient au haut degré d'indépendance des filières de production et des chaînes de valeurs entre pays européens dans de nombreux secteurs industriels porteurs et pour de nombreuses technologies clés. On ne peut donc pas renationaliser la politique industrielle.
Pourtant l'européanisation de la politique industrielle cela ne suffit pas. La politique industrielle doit aussi être pilotée par un Etat fédéral européen. En effet seul un Etat fédéral européen doté d'un gouvernement central serait en mesure de concevoir et d'utiliser les subventions de manière ciblée et puissante, d'utiliser la commande publique au plan européen, de créer une réglementation cohérente, de conduire une politique commerciale ferme, de favoriser les concentrations sectorielles verticales et horizontales à l'échelle européenne, de mener une politique de recherche européenne centralisée, de parachever l'union bancaire et de faire l'union des marchés de capitaux. Tout ceci est indispensable pour obtenir des résultats significatifs et stopper le progressif déclassement européen et reste hors de portée de l'UE soumise à des divergences d'intérêts évidentes et constantes entre ses Etats membres.
Certains pensent que le niveau des votes populistes interdit de s'engager sur la voie fédérale. Mais le vote populiste est en bonne partie induit par l'inefficacité ou l'inexistence des politiques régaliennes et de souveraineté, notamment industrielles, dans l'UE et les pays européens. La baisse du niveau et de la qualité de la vie qui en résulte est un fait et elle explique souvent la force du courant populiste. Proposer une souveraineté véritable et efficace à travers la création d'un État fédéral européen solide et cohérent répondrait en partie aux attentes de ces électeurs qui votent pour des partis populistes. La souveraineté européenne étatique pourrait aussi séduire un jour une proportion potentiellement majoritaire de l'électorat, qui reste malgré tout attaché au projet européen.
Il faut ajouter que refuser de proposer un avenir fédéral aux citoyens européens renforce les partis populistes en admettant la seule existence de l'intérêt national puisque les intérêts sont avant tout défendus par des Etats. Or cet intérêt national "souverain" n'a aucune raison d'être défendu d'abord via des coopérations européennes plutôt qu'avec des puissances extra européennes comme la Russie, la Chine ou les USA, si cela est moins intéressant pour le pays. Les populistes auront donc intellectuellement raison lorsqu'ils proposent de s'affranchir de la solidarité européenne, ce qui leur permettra d'être électoralement vainqueurs. Ceci conduira à l'affaiblissement et probablement à terme à l'effondrement du système européen sous l'effet des égoïsmes nationaux et des rivalités nationales résurgentes.
D'autres estiment que la création d'un gouvernement fédéral européen, qui nécessite l'émergence d'une nation européenne, prendrait des siècles. Ils oublient qu'il a fallu moins de 70 ans aux Etats italiens, qui n'avaient pas la même langue, pour faire leur unification politique et donner naissance à une nation italienne alors qu'ils s'étaient encore fait la guerre au début du 19 ème siècle.
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 13, annéee 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du 30 mars 2023 à Saint Denis. Le thème : la politique industrielle européenne.
Le fédéralisme européen vient-il trop tôt ?
Certains estiment que le fédéralisme européen, c'est -à -dire la volonté de créer un Etat fédéral européen responsable pour les grands sujets, est une idée intéressante mais politiquement inopérante pour le moment, compte tenu de l'état de l'opinion publique. En effet, elle ne connaît guère cette notion et ne se mobilise pas en sa faveur.
Ce faisant, ils oublient 3 facteurs décisifs.
Le premier tient aux contraintes géopolitiques, géostratégiques et économiques qui pèsent sur les pays européens et qui rendent l'opinion publique européenne consciente de la nécessité d'agir au plan européen pour être efficace sur les grands sujets. Les eurobaromètres montrent que 60 à 70 pourcent des européens veulent plus d'europe pour la défense, la politique étrangère, l'industrie , l'énergie et l'immgration notamment. Si l'opinion ne prend pas fait et cause pour une solution européenne fédérale c'est parce qu' elle n'est pas suffisamment informée des possibilités de mise en œuvre de cette solution, qui lui paraît hors de portée, et des insuffisances de l'UE qu'elle croit encore capable de traiter ces questions.
Or il est tout à fait possible de montrer à l'opinion que l'UE ne peut plus faire efficacement face aux problèmes qui se posent aux européens, notamment industriels et militaires. La solution fédérale est donc parfaitement réalisable, si des gouvernements la préconisent et si des personnalités crédibles la défendent.
Le deuxième facteur c'est le risque important encouru par les européens dans leur situation de désunion politique et de haut degré d'interdépendance économique.
On a méconnu les risques de pandémie et de guerre en Europe, méconnaitra-t- on les risques financiers, géopolitiques et politiques qui peuvent brusquement ébranler la stabilité du continent européen et mettre en question l'union monétaire et donc le marché unique ? La rapidité des crises financières ou bancaires, le caractère de plus en plus précaire du parapluie américain et la progression considérable des populistes qui privilégie leurs intérêts nationaux à court terme risquent de conduire à un affaiblissement ou à un démantèlement de l'architecture monétaire, économique ou de sécurité en Europe, comme cela à commencé avec le Brexit.
Or les rivalités potentielles entre pays européens persistent sous la pacification procurée par les USA. La France continue à se bercer d'illusions sur son statut de puissance mondiale, alors qu'elle est en réalité la deuxième puissance européenne avec une sphère d'influence en Afrique de l'Ouest et du Centre. Cet orgueil, tout à fait déplacé en 2023, frise le populisme, voire le nationalisme, et l'alimente en tous cas. Il conduit en outre à une politique étrangère moralisatrice pour tenter de compenser la réduction de la puissance matérielle française par l'augmentation de sa puissance idéologique via la défense, non seulement des droits de l'Homme, ce qui se justifie, mais encore de valeurs démocratiques universelles à travers le monde. Ceci la rend non seulement assez inefficace mais aussi hautement suspecte, compte tenu de l'intense coopération de la France avec certains pays autoritaires du Golfe et d'Afrique du nord par exemple. Les échecs qui en découlent peuvent alimenter le développement du nationalisme français. L'Allemagne quant à elle comprend qu'elle ne peut pas compter sur un engagement américain en Europe sans limite de durée et d'intensité. Mais, compte tenu de son passé, l'Allemagne ne pourra sans doute pas compenser un retrait américain par le développement de sa propre puissance militaire et politique pour tenter de protéger et de diriger l'Europe. Dans ces conditions, l'absence d'un pôle de puissance franco-allemand, qui nécessite un État fédéral franco-allemand, porte en germe la déstabilisation politique et la fragmentation économique du continent.
Le risque de déclassement est quant à lui devenu une réalité tangible. Les principaux indicateurs confirment le déclassement technologique et industriel européen dans les plupart des secteurs stratégiques et des produits de pointe, à quelques exceptions près, notamment par rapport aux USA à la Chine. Ceci s'explique par l'incapacité de l'UE et des pays européens de mener une politique industrielle efficace compte tenu des inévitables divergences de vue économiques et géopolitiques entre les 27 gouvernements européens qui ont chacun des contraintes électorales spécifiques et des intérêts particuliers. Ces inévitables divergences de vue conduisent à une régulation confuse, à des subventions insuffisantes, à une commande publique quasi inexistante et à une politique commerciale trop ouverte. En ce qui concerne le déclassement géopolitique et militaire européen, il n'est plus à démontrer. Depuis des décennies, dans le monde russe, en Afrique ou encore au Moyen orient l'influence des pays européens est en très net recul relativement à celle des superpuissances et des pays émergents
Le troisième facteur c'est le délai requis pour faire émerger un Etat fédéral européen. Il faudra des années, voire des décennies, avant de pouvoir transformer la vision fédéraliste en réalité politique, compte tenu des délais nécessaires pour orienter les opinions et établir des institutions. Dans ce laps de temps, le déclassement européen se poursuivra. Par conséquent, plus on tarde à lancer le processus de formation de l'État fédéral européen et plus le retard européen sera important et difficile à rattraper.
La question serait donc plutôt la suivante: les européens peuvent-ils encore espérer préserver leur niveau de vie, leur sécurité interne et leurs instruments de puissance grâce au fédéralisme? Le fédéralisme européen viendrait-il trop tard ?
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 12, annéee 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du 21 mars à 18h30 à la Maison de l'Europe de Paris. Le thème: la présidence suédoise de l'UE
Le nouveau partenariat Afrique-France peut-il être efficace ?
L'influence française en Afrique est en recul, notamment face aux autres puissances. Si on analyse les causes de ce recul on s'aperçoit que des erreurs militaires, la politique étrangère moralisatrice et le manque de performance de certaines entreprises françaises l'expliquent en grande partie. Mais ce recul est aussi causé par la puissance financière et militaire insuffisante de la France face à ses concurrents chinois, russes ou américains. L'héritage colonial français en Afrique est quant à lui je pense plutôt neutre au total: des sentiments anti français peuvent exister mais en contrepartie la langue française et les contacts humains avec les français sont très puissants en Afrique de l'Ouest et du Centre.
Les erreurs militaires françaises sont connues: intervention en Libye au-delà du cadre décidé par l'ONU et qui a conduit à la faillite de l'Etat libyen depuis 2011. Croissance exponentielle subséquente de la menace islamiste au Sahel et intervention francaise lourde sans participation décisive des forces arméees des Etats de la région, alors qu'il fallait se contenter, dès que possible, d'appuyer et de former les arméees locales.
Les erreurs de politique étrangère tiennent quant à elles principalement à la politique moralisatrice de la France via sa défense proclamée des régimes de type démocratique. Ceci est souvent vécu en Afrique comme une ingérence, voire une hypocrisie, non seulement chez les dirigeants mais aussi dans une bonne partie de la population. Les chinois et les russes sont plus populaires que les français en Afrique alors qu'ils ont pour principe de ne pas faire de différence de traitement en fonction de la nature des régimes mais seulement en fonction de l'accueil réservé à leurs intérêts.
Enfin le manque de performance de certaines entreprises françaises s'explique par leur longue habitude des rentes de situation dans certains pays Africains, procurées par l'ascendant diplomatique et militaire de la France dans ces pays. Lorsque cet ascendant se réduit fortement, la concurrence se fait plus âpre et ces entreprises françaises ont du mal à réagir.
Mais ce recul est également le résultat du manque de surface financière et militaire de la France face à ses rivaux géopolitiques.
La dispersion de l'aide humanitaire et au développement entre pays européen et l'UE ainsi que l'éparpillement des investissements entre l'UE, les pays européens et la France ne permet pas d'utiliser ces leviers de manière satisfaisante, notamment face à la Chine qui accroît son influence et prend des parts de marché publiques et privées. La faiblesse des moyens militaires de la France par rapport à ceux des USA et de la Chine conduisent de nombreux pays d'Afrique francophone à considérer que la France ne peut pas conduire une politique réellement indépendante par rapport aux USA. Elle les conduit aussi à considérer que la France ne pourrait pas faire le poids face au couple Chine-Russie en cas de confrontation de leur Etat avec des pays hostiles ou avec des forces rebelles.
Dans ces conditions, certains voudraient développer les coopérations entre pays européens en Afrique, notamment entre la France et le Royaume Uni. Ce type de coopérations est relativement utile mais elle ne permet pas de résoudre les importantes difficultés mentionnées. Les priorités divergentes entre les 2 États, leurs politiques étrangères différentes et parfois opposées sur certains sujets et les histoires coloniales divergentes des 2 nations rendent illusoires la formation d'un bloc franco-britannique africain cohérent et puissant.
Seul un Etat fédéral européen pourrait soutenir la compétition en Afrique avec la Chine, la Russie, les USA et d'autres puissances grâce à sa surface financière et grâce à sa crédibilité militaire. Il faut ajouter que sa puissance diplomatique serait bien supérieure à celle de la France, ce qui constituerait un atout majeur.
Le partenariat Afrique-France pourrait donc être quelque peu amélioré si la France prend les mesures nécessaires. Mais il ne peut devenir réellement efficace qu'en devenant un partenariat Afrique-Europe grâce à un Etat fédéral européen au sein duquel les français joueront un rôle clé dans la conception et la mise en œuvre de la politique étrangère européenne menée à l'égard de l'Afrique de l'Ouest et du Centre.
Ce double constat est également valable pour la politique industrielle, la politique migratoire, la politique militaire et la politique étrangère notamment.
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 11, annéee 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du 14 mars à 18H30 à l'Hôtel de l'Industrie. Le thème: les conséquences de la guerre en Ukraine pour la relation franco-allemande.
L'Europe et l'Amérique latine
Les relations de l'Europe avec l'Amérique latine sont plutôt bonnes : aucun contentieux majeur n'existe entre les 2 zones et les relations humaines sont significatives, notamment via l'Espagne et le Portugal.
Toutefois l'accord de libre échange avec le Mercosur, qui est souhaitable pour développer le commerce et la croissance, est bloqué à la suite de l'opposition de forces écologistes et de certains pays agricoles européens. La fourniture de matériel militaire européen dans la région se poursuit et permet aux pays d'Amérique latine de disposer d'un fournisseur différent des USA, sans avoir recours aux matériels chinois ou russe.
Développer encore davantage les relations Europe-Amérique latine en mettant en place des accords de sécurité, des coopérations militaires ou remettre en cause l'architecture de sécurité de la zone en soutenant l'alliance bolivarienne ne serait pas souhaitable. L'architecture de sécurité et les coopérations militaires en Amérique latine relèvent des USA compte tenu de l'importance des enjeux migratoire, économique et stratégique de la région pour l'intérêt national des USA et compte tenu de l'importance de liens économiques, sécuritaires et humains entre l'Amérique latine et les USA.
Le USMCA (antérieurement NAFTA), complété par un traité social et un traité environnemental valable pour toute l'Amérique du nord, organise les liens économiques et sociaux entre les pays d'Amérique du nord et procure aux USA une influence décisive sur la politique mexicaine et canadienne. L'Inter American Treaty of Reciprocal Assistance signé en 1947 institue un système de défense collective entre tous les pays des Amériques, contre l'agression armée en provenance de l'un d'entre eux ou face à une menace extérieure. Seuls 6 pays d'Amérique latine n'en font pas partie: la Bolivie, l'Equateur, Cuba, Le Venezuela, le Nicaragua et le Mexique (qui se proclame pacifiste et dont les forces armées sont très réduites). 23 pays d'Amérique du sud mènent des coopérations militaires avec les USA. Certains pays bénéficient en plus d'un partenariat d'Etat qui leur donne accès à des échanges avec les institutions militaires américaines. Des exercices militaires entre les USA et les pays de la zone sont régulièrement organisés pour les forces spéciales, pour la sécurité du canal de Panama et pour la sécurité maritime notamment. De nombreuses coopérations dans les domaines du changement climatique, de la santé et du droit des femmes complètent le dispositif.
Dans ces conditions, l'ingérence européenne dans les affaires de sécurité en Amérique latine serait perçue aux USA comme une démarche agressive ayant pour objet de remettre en cause l'ordre dans la région et pouvant potentiellement menacer directement la sécurité des USA. Elle rendrait l'attitude américaine envers les européens beaucoup plus méfiante et bien plus dure. Elle gênerait de possibles coopérations Europe-USA en Afrique ou au Moyen Orient. De surcroît ces tentatives européennes n'auraient que peu de chances d'aboutir compte tenu des moyens dont disposent les USA dans la zone.
Enfin de telles tentatives d'ingérence dans les affaires des amériques faciliteraient une éventuelle implantation militaire russe ou chinoise en Amérique latine, par exemple en Argentine, au Venezuela ou à Cuba, même si pour le moment la Chine se contente coopérations militaires non traditionnelles (contre-terrorisme, éducation militaire, technologique et logistique de support). La Russie en revanche à déjà déployé du matériel et des troupes au Venezuela et au Nicaragua.
Il faut ajouter que la dispersion des moyens financiers, matériels et humains américains à travers le globe, et notamment en Asie et en Europe, empêche les américains de conduire une politique d'investissement et de coopération pleinement efficace en Amérique latine, qui compte plus de 500 millions d'habitants et qui constitue leur zone essentielle pour leur sécurité extérieure et intérieure. Dans ces conditions, les investissements chinois et les déploiements russes pourraient un jour menacer l'influence américaine dans de nombreux pays d'Amérique latine et placer les USA dans une situation stratégique difficile.
S'agissant des tentatives d'unification politique confédérales voire fédérales, elles n'existent pas encore vraiment en Amérique du sud et en Amérique latine même si certains projets avancent. Le rapprochement de l'Argentine et du Brésil notamment pourrait à terme créer une entité politique disposant de la masse critique et du potentiel politique pour réaliser l'unité de l'Amérique du sud. Ce rapprochement reste toutefois très incertain compte tenu de l'instabilité politique et sociale au Brésil et plus généralement dans la zone. Les européens ne peuvent donc pas prendre part à ces développements pour le moment.
Enfin,la croissance du vote latino dans les élections américaines via l'immigration et la taux de fécondité ainsi que le nombre croissant de responsables politiques d'origine hispaniques aux USA accentueront l'importance de l'Amérique latine pour la politique étrangère des USA. Or le vote latino est un vote démocrate pour les 2/3.
Pour les républicains et la majorité de la population non hispanique aux USA il s'agit donc principalement de stopper l'immgration en provenance d' Amérique latine et de contrôler la politique étrangère des pays de cette zone pour lutter contre l'influence russe et chinoise.
Pour les démocrates et la majorité des hispaniques aux USA il s'agit de rendre possible cette immigration sous certaines conditions et de favoriser des coopérations avec les pays de la zone en maintenant si possible la domination américaine pour limiter l'influence russe et chinoise.
Il est intéressant de noter que les démocrates cherchent souvent davantage que les républicains à changer la nature des régimes dans des pays qui pourraient constituer des interlocuteurs valables voire des partenaires utiles pour les européens. Ils souhaitent aussi maintenir et étendre au maximum l'influence des USA dans le monde même si cela entraîne des dépenses disproportionnées et des accords de libre échange qui pénalisent l'industrie américaine. Pour ce qui est des républicains, une partie d'entre eux cherche à mettre fin à l'UE à la suite du Brexit, notamment en raison de leur opposition aux organisations internationales qui limitent la souveraineté des Etats-nations. Les républicains sont par ailleurs davantage enclins à limiter la sphère d'influence américaine dans le monde pour ne pas engager des dépenses inconsidérées, pour protéger l'industrie américaine et pour ne pas s'exposer à des revers.
Les européens devraient prendre conscience de leur positionnement géopolitique particulier, caractérisé par leurs intérêts fondamentaux en Afrique au moyen Orient et dans une moindre mesure dans le monde russe ainsi que dans le sous continent indien, mais pas en Amérique latine. Pour défendre ces intérêts, ils doivent pouvoir coopérer avec n'importe quelle puissance si nécessaire en établissant des partenariats évolutifs et mutuellement bénéfiques, ce qui leur permettra de vraiment contribuer à la stabilité et à la paix mondiale.
Mais ceci nécessite évidemment l'émergence d'un gouvernement européen, seul capable de concevoir et de conduire une politique étrangère européenne et une politique de défense européenne uniques, Ceci est indispensable pour être efficace et crédible géopolitiquement.
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leurs campagnes électorales pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires Un tel gouvernement fédéral européen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 10, annéee 2023
Info FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du lundi 6 mars à 19H30 à la Maison Heinrich Heine. Le thème: la politique étrangère féministe en France et en Allemagne.
La BCE et l'inflation européenne
L'inflation dérègle les échanges économiques et diminue la confiance dans la monnaie. Ceci a nécessairement des conséquences négatives pour l'activité productrice du pays et pour sa croissance.
Le choc énergétique constitue une des principales causes de l'inflation en Europe, à travers la hausse des prix du gaz et du pétrole. Lutter contre ce choc nécessite donc une politique énergétique mettant à disposition des entreprises et des ménages une énergie abondante bon marché. Mais en raison de l'absence de politique énergétique commune et de l'irrationalité de la l'attitude des écologiques concernant le nucléaire, et malgré les efforts de coordination de la commission européenne, une telle politique énergétique européenne reste inexistante. Chaque pays développe son propre mix énergétique et développe ses propres projets verts alors que les industries de l'énergie et les compétences technologiques sont fortement intégrées dans le marché unique européen. De plus, les projets énergétiques sont hautement capitalistiques et ils nécessitent donc des investissements à l'échelle européenne avant tout. Le coût de l'énergie reste par conséquent bien plus élevé en Europe qu'aux USA et les européens sont bien plus dépendants de leurs importations d'énergie.
Dans ces circonstances énergétiques défavorables, la BCE ne peut pas facilement remonter ses taux et réduire son programme de rachat de dettes pour réduire la demande et ancrer ainsi les anticipations inflationnistes. Ceci est pourtant nécessaire afin d'assurer la stabilité des prix en maintenant l'inflation de moyen terme à 2%, comme cela fait partie de sa mission. En effet, compte tenu de la nécessité de maintenir à un niveau faible l'écart de taux entre pays créditeurs et débiteur dans la zone euro, ceci afin d'éviter une nouvelle crise financière sur la dette des pays débiteurs, une trop forte hausse des taux et une réduction importante du programme de rachat de dette présenterait un risque systémique pour la zone euro..
Jacques Delors avant bien identifié la fragilité du système monétaire européen. Pour le résoudre, il réclame de parachever l'union économique et monétaire par la création d'une dette européenne, les eurobonds, afin de permettre aux pays débiteurs de se financer sans recourir à l'intervention de la BCE, qui fait peser un risque politique sur la zone euro, notamment en Allemagne. Mais la dette et le budget constituent des prérogatives éminemment politiques que les pays créditeurs n'accepteront en aucun cas de mutualiser, sauf de manière ponctuelle et en raison d'un événement extraordinaire comme la pandémie COVID 19.
La capacité de la BCE à lutter efficacement contre l'inflation et la création d'une dette européenne nécessiterait en réalité l'existence d'un gouvernement fédéral européen. Seul un gouvernement fédéral européen responsable devant les électeurs pour sa fiscalité et comptable devant les marchés financiers pour sa dette serait en mesure de gérer un budget européen comparable au budget des USA. Ceci mettrait fin au risque de fragmentation de la zone euro par l'autorité monétaire et par la puissance budgétaire du gouvernement fédéral et ceci permettrait à la BCE de remplir correctement sa mission.
Pour créer un gouvernement fédéral européen, le président français et le chancelier allemand devraient faire de la création d'un Etat fédéral franco-allemand ou européen un horizon essentiel et officiel de leur politique. Des personnalités dans les deux pays pourraient alors influencer l'opinion en faveur de cette idée, devenue réalisable grâce à la crédibilité et à la volonté institutionnelle. Enfin des partis politiques français et allemands seraient alors incités à reprendre l'idée, devenue populaire, d'une fédération franco-allemande dans leur programme politique et au cours de leur campagne électorale pour engranger des gains électoraux. Le gouvernement allemand a fait en 2021 de la création d'un Etat fédéral européeen, à l'aide d'un groupe de pays fondateurs, un but officiel de sa politique.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritairesUn tel gouvernement fédéral européeen fera mieux que la Commission européenne et mieux que le Parlement européen.
Semaine 9, année 2023
Info: FEDERAL EUROPE interviendra le mercredi 1er mars à 19H30 à la maison de l'Europe de Paris. Le thème : les enjeux européens du Cloud.
1 an de guerre en Ukraine : quelles leçons pour les européens ?
On peut déjà tirer quatre enseignements principaux après 1 an de guerre en Ukraine.
1/ Affaiblissement de la crédibilité des USA. Leur retrait précipité d'Afghanistan, pour des raisons électorales et financières, a probablement fortement pesé dans la décision russe d'envahir l'Ukraine, une intervention directe des USA, notamment aérienne, devenant exclue. Dans ce contexte, les USA auront-ils toujours la volonté politique et la capacité budgétaire et militaire d'intervenir en Europe, notamment compte tenu de leur politique très engagée vis-à -vis de Taiwan ? Il faut ajouter que les livraisons d'armes américaines après le déclenchement du conflit le 24 février 2022 , si elles ont été les plus importantes et si elles ont été vitales pour l'indếpendance ukrainienne, n'ont pas été suffisantes. Des tanks, des avions de combat et les systèmes d'artillerie intelligents auraient dû être livrés massivement dès le début du conflit, pour permettre aux ukrainiens de rétablir leur contrôle sur leur territoire et organiser leur défense avant que les russes ne se renforcent. Ceci aurait peut-être forcé la Russie à la paix.
2/ Incapacité quasi totale de l'Europe, (c'est-à dire de l'UE et des pays européens) à protéger l'Ukraine. Sans les livraisons d'armes et de renseignements fournis par les USA afin l'invasion, l'Ukraine n'existerait plus en tant qu'Etat souverain. Et pourtant les européens ont les armes et les moyens de renseignements qui auraient pu protéger l'Ukraine. Ce qui leur manque c'est la volonté politique. Elle fait défaut car chaque Etat européen définit sa politique étrangère souverainement et principalement en fonction de ses intérêts électoraux et nationaux et parce qu'aucun Etat européen n'est suffisamment puissant pour orienter les autres.
3/ Situation de faiblesse opérationnelle et tactique de la Russie. L'échec de son plan de conquête provient de la dispersion de ses forces sur 5 axes de l'absence d'effet de surprise significatif ainsi que du manque de coordination, de concentration et de soutien logistique de ses unités dans les combats.
4/ Situation de supériorité stratégique de la Russie, qui peut notamment compter sur l'aide directe ou indirecte de la Chine, de l'Inde, de l'Iran, de la Turquie, du Brésil pour échapper aux sanctions ou pour renforcer son économie de guerre. Ceci, ajouté à l'amélioration graduelle des performances tactiques et logistiques de l'armée russe, au potentiel humain très supérieur de la Russie par rapport à l'Ukraine et à la détermination de élites et du peuple russe de ne pas laisser l'Ukraine intégrer le camp occidental via l'UE ou l'OTAN, procure à la Russie une supériorité à long terme dans ce conflit. Mais cette supériorité ne changera pas la détestation de la population ukrainienne envers le régime russe.
Dans ce contexte et compte tenu de ce constat, les européens doivent avant tout mettre en route le processus permettant une créer une force politique et militaire européenne crédible et capable de protéger ses voisins et partenaires. Ceci passe nécessairement par la création d'un État fédéral européen. Les USA auraient-ils pu défendre l'Ukraine s' ils ne disposaient pas d'un gouvernement central à Washington et si les 52 Etats américains menaient chacun leur propre politique étrangère au moyen de forces armées indépendantes ?
Les européens doivent aussi concevoir une politique ukrainienne de nature à préserver l'indépendance et la liberté de choix des ukrainiens sans toutefois intégrer l'Ukraine dans l'UE. L'Ukraine par sa langue, sa religion, son histoire et même par son fonctionnement politique reste plus proche de la Russie que de l'Europe de l'Est. Mais un éventuel rapprochement de l'Ukraine avec la Russie ne pourra se manifester un jour que sur une base volontaire de la part des ukrainiens. Un tel rapprochement n'empêcherait d'ailleurs pas l'Ukraine d'entretenir des coopérations économiques avec l'Europe, via une éventuelle intégration dans le marché unique, et des liens de sécurité avec les européens de nature à préserver la libre orientation de l'Ukraine.
Pour ce faire et pour contribuer à mettre un terme à ce conflit qui coûte très chers aux européens et qui cause un nombre de morts et de blessés considérable, les européens auraient intérêt à fournir des armes plus rapidement, notamment des avions de combat, afin de donner aux ukrainiens la possibilité de reprendre les territoires conquis par la Russie, y compris la Crimée. La défense restant malgré tout plus facile à organiser que l'attaque.
Mais de telles livraisons devraient avoir pour contrepartie l'acceptation par les Ukrainiens de leur statut de neutres, en repoussant leur éventuelle entrée dans l'UE à une date indéterminée et en abandonnant l'idée d'une entrée dans l'OTAN. Les pays européens devraient aussi proposer à la Russie la levée progressive des sanctions économiques générales ( blocages SWIFT et gel des avoirs de la banque centrale russe), qui sont assez inefficaces, contre l'arrêt des frappes sur les infrastructures civiles et contre l'acceptation de la neutralité armée de l'Ukraine.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 8, année 2023
nfo
FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du mardi 21 février à la Maison Heinrich Heine à 19H30. Le thème: la relation franco-allemande
Le coût de la protection américaine
La protection américaine présente un coût très important pour les européens, même si cette protection reste nécessaire pour la sécurité interne et externe en Europe tant qu'il n'existe pas d'État fédéral européen capable de créer et de commander des forces armées européennes pour préserver la paix en Europe.
On ne s'en rend pas toujours bien compte mais si on regarde avec attention la situation de dépendance sécuritaire des européens vis-à -vis des américains, on constate qu'elle génère des coûts et des problèmes considérables.
Cette situation de dépendance constitue tout d'abord un moyen de pression américain pour conclure des contrats civils et militaires en Europe mais aussi dans le monde face à des concurrents européens.
C'est aussi un moyen de bloquer ou réduire les mesures de rétorsion européennes suite aux mesures protectionniste américaines (taxes aluminium, Chips act, IRA etc)
Un moyen de pression aussi pour contrôler, orienter ou diminuer l'influence et le commerce de l'UE et des pays européens
Et c'est une façon d'obtenir des auxiliaires pour des expéditions militaires qui ne concernent pas ou peu les intérêts européens et de porter la contribution de ces auxiliaires à 2% ou plus de leur PIB
Cette situation de dépendance engendre en outre une diminution manifeste de l'esprit de défense et de la volonté de résistance des européens. Cela se traduit par une tolérance aux pertes extrêmement faible, notamment en France et en Allemagne, ce qui constitue une particularité sociétale européenne par rapport au reste du monde, y compris par rapport aux USA. Elle provoque aussi une fuite en avant dans la lutte pour l'écologie et pour les valeurs universelles censée dominer, aux yeux de nombreuses forces politiques en Europe, la diplomatie traditionnelle dans les rapports des européens avec le reste du monde. Ceci constitue une particularité politique européenne par rapport au reste du monde.
Enfin cette dépendance offre un moyen d'exercer des pressions pour maintenir la division politique des européens en petits Etats afin de les dominer, même si cette division est d'abord causée par ceux qui se soumettent à ces pressions ou qui ne se mobilisent pas pour l'unité européenne. Ce type de pression a notamment été utilisé par l'administration Kennedy au moment du traité de l'Elysée, pour faire adopter par le Bundestag un préambule atlantiste à ce traité.
Il faut ajouter que rien ne dit que la protection et la pacification américaines soient durables, compte tenu des problèmes géopolitiques ( pivot vers l'Asie), politiques (fracture électorale et populisme de droite comme de gauche), financiers ( déficits commercial et budgétaire) et sociaux (pauvreté et inégalité) auxquels sont confrontés les USA.
Il est donc urgent que les européens prennent leur sécurité en main. Ils ne pourront le faire que via la création d'un gouvernement fédéral européen responsable pour les affaires de défense et de diplomatie notamment, puisque des États séparés ont toujours des intérêts électoraux et nationaux différents, voire divergents mais rarement opposés en Europe. Ceci produira une Europe réellement indépendante et pas seulement formellement indépendante comme c'est actuellement le cas de l'UE et des pays européens. Ceci pourrait être également utile pour les USA à moyen et long terme. Ils ont en effet intérêt à une pacification durable de l'Europe pour éviter des rivalités résurgentes entre systèmes d'alliances concurrents sur le continent soutenus par des puissances extra européennes comme la Russie et la Chine notamment, ce qui pourrait produire de nouvelles guerres européennes qui auraient des conséquences très graves pour leur sécurité et leur prospérité. Ceci permettrait aussi un certain partage du fardeau de l'ordre mondial entre européens et américains.
Quel serait le coût financier d'une défense indépendante pour les européens ?
Une défense européenne dans le cadre d'un Etat fédéral européen et dotée d'un budget de 3% du PIB (3,5% aux USA) permettrait d'annuler complètement le coût moral et matériel massif que représente la protection américaine pour les citoyens européens. Elle permettrait en outre d'améliorer considérablement la qualité de la dette européenne et ferait fortement baisser les taux d'emprunt d'Etat puisque le risque d'éclatement de la zone euro dans le cadre d'une fédération européenne serait quasi nul.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 7, année 2023
FEDERAL EUROPE interviendra lors de la conférence du mercredi 15 février au Sénat à 18H00. Le thème: l'Europe géopolitique
La paix en Europe et le fédéralisme
En plus de la puissance et de l'interdépendance, la paix constitue la troisième raison majeure de créer l'Etat fédéral européen.
En effet et contrairement à une opinion courante, la paix entre pays européens n'est pas garantie par l'existence de l'UE. Ce sont en réalité les USA qui assurent la paix à l'intérieur du continent grâce à leur puissance militaire et grâce à la sécurité procurée par le système d'alliance défensif de l 'OTAN. Une invasion d'un pays européen membre de l'OTAN contre un autre pays européen membre de l'OTAN provoquerait l'intervention des USA et de leurs alliés, qui disposent d'une écrasante supériorité aérienne, navale et terrestre sur le théâtre européen, sans parler de leur supériorité, voire de leur suprématie, cyber et spatiale. Cette intervention pourrait même être conduite par l'OTAN après exclusion du pays agresseur, via des dispositions prévues par le droit international à défaut de dispositions idoines dans le traité de l'atlantique nord.
Si demain les USA abandonnent l'OTAN et retirent leurs forces du théâtre européen, on n'assistera probablement pas à l'émergence d'une défense européenne crédible faute de gouvernement fédéral européen capable de commander et de créer des armées. Au contraire, les pays européens rechercheront alors chacun un protecteur ou tenteraient chacun de créer leur propre système d'alliance intra européen. La France pourrait être tentée par une alliance avec la Pologne ou la Russie alors que l'Allemagne pourrait se rapprocher de la Chine et des autres pays de l'est. L'Italie cherchait sa sécurité auprès de la Russie voire de la Chine alors que le Royaume uni resterait l'allié des USA. Les narcissisme des petites différences et les divergences d'intérêts à court terme exacerbées par le haut degré d'interdépendance entre pays européens conduiraient rapidement à une nouvelle division géopolitique en Europe. Cette nouvelle division géopolitique, un temps atténuée par les intérêts européens communs représentés par la monnaie unique, le marché intérieur européen et la politique commerciale européenne, ferait progressivement ressurgir les rivalités nationales, excitées comme souvent par la presse. Ces rivalités nationales créeraient un risque de guerre significatif, par exemple au sujet de querelles financières entre pays de la zone euro à l'occasion d'une crise de la dette italienne ou française ou en cas de tensions ethniques entre hongrois et roumains.
Or la protection américaine en Europe est loin d'être assurée. Les USA sont confrontés à des défis géopolitiques inédits dans leur rivalités avec la Chine, à des problèmes politiques de première grandeur compte tenu de la radicalisation d'une partie de leur électorat, à des problèmes sociaux importants en raison de la pauvreté et des bas salaires et à des problèmes financiers liés à leurs déficit commercial et budgétaire récurrents et croissants. Qui peut prédire quelle sera l'attitude des USA vis -à -vis de l'Europe dans 5 ans, 10 ans ou 15 ans ?
De plus, la protection américaine comporte un coût économique, commercial, sécuritaire et moral important. L'hégémonie américaine en Europe donne aux USA notamment accès à des contrats civils et militaires, à des mesures protectionnistes et extraterritoriales quasiment immunisées contre une riposte européen sérieuse et au quasi contrôle sur l'orientation diplomatique des pays européens.
Il est donc nécessaire, pour préserver la paix en Europe, ce qui est aussi dans l'intérêt des USA, de mettre définitivement fin aux rivalités potentielles entre Etats européens. Cela passe forcément par la création d'un Etat fédéral européen doté d'un exécutif fort en mesure de décourager les tentations séparatistes et de préserver la paix dans la zone. Ceci n'est pas nécessairement beaucoup plus difficile à accepter pour la France que pour l'Allemagne. N'oublions pas que les Allemands ont accepté d'abandonner le deutschemark au profit de l'euro, alors que la monnaie allemande constituait un élément central de la réussite, de la fierté et de la puissance de l'Allemagne d'après-guerre.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 6, année 2023
L'interdépendance entre pays européens et le fédéralisme
On insiste souvent sur la nécessité de constituer une véritable puissance européenne pour pouvoir défendre correctement les intérêts des européens face aux grands Etats comme les USA ou la Chine. Ceci justifie pleinement la création d'un Etat fédéral européen, seule manière de faire émerger une grande puissance européenne.
Mais il existe une seconde raison majeure de créer l'Etat fédéral européen. Il s'agit de l'interdépendance poussée entre les pays européens qui résulte de l'unité civilisationnelle de l'Europe et de l'intégration économique, monétaire et commerciale du continent depuis 1945. Cette interdépendance poussée contraint les européens à s'organiser politiquement de manière efficace, donc à l'aide d'un Etat fédéral.
L'interdépendance financière tout d'abord nécessite la création d'un Etat fédéral européen. La pérennité de la zone euro, et donc du marché unique et de la production intérieure européenne, dépend de la solidité financière des pays débiteurs. Cette solidité financière ne peut pas se concevoir sans des transferts financiers, non seulement exceptionnellement lors des crises comme celle du Covid,mais aussi sans des transferts réguliers pour éviter la désindustrialisation et le manque à gagner fiscal dans les pays débiteurs, qui conduisent au populisme et au rejet de l'UE. Or des transferts financiers réguliers nécessitent une responsabilité budgétaire que seul un gouvernement fédéral responsable électoralement peut assumer pour éviter les dérives des dettes publiques et des politiques de rachat de dettes par la BCE.
L'interdépendance fiscale ensuite. Les grands groupes, comme ceux de la high tech, profitent des disparités engendrées par la concurrence fiscale entre Etats européens sur l'impôt sur les sociétés pour échapper à un taux d'imposition normal/ Il est de plus très difficile de taxer les profits réalisés sur le territoire européen par ces groupes car certains pays exportateurs aux USA sont sensibles à leurs menaces de rétorsions ciblées. Avec un Etat fédéral européen ces problèmes ne se poseraient plus.
L'interdépendance commerciale aussi. Les accords commerciaux et les mesures tarifaires et non tarifaires décidées par les 27 concernent tous les pays de l'UE. Mais la division politique des européens permet aux puissances extra européennes de jouer sur les divergences d'intérêts entre pays européens pour faire obstacle aux mesures de rétorsion ou pour faire capoter des accords commerciaux ou des pactes d'investissement. Certains pays par exemple veulent avant tout exporter leurs automobiles alors que d'autres veulent avant tout bénéficier de la protection militaire américaine ou encore taxer les groupes technologiques étrangers. Avec un Etat fédéral européen, la position commerciale européenne serait unique sans possibilité donc pour les autres puissances de diviser les européens dans les négociations.
L'interdépendance industrielle également. Les chaînes de valeurs et les filières de production sont fortement intégrées en Europe dans de nombreux secteurs clés comme l'automobile, l'aéronautique ou l'informatique, ce qui nécessite une politique industrielle via des subventions et une réglementation au plan européen via un Etat fédéral.
L'interdépendance énergétique. Le coût de l'énergie en Europe s'explique en grande partie par l'absence de politique cohérente au plan européen pour organiser la production énergétique nucléaire et renouvelable et l"l'électrification des système de transport alors que ces industries sont fortement intégrées au plan européen, ce qui nécessite des concentrations et une réglementation européenne unique au lieu de subventions et d'incitations dispersées entre 27 Etats. De plus, le marché européen de l'électricité fait dépendre le prix et la quantité disponible d'électricité dans un pays européen des choix de productions et du mix énergétique décidé dans les autres pays.
L'interdépendance migratoire. L'absence de frontières intérieures dans l'espace Schengen institue l'interdépendance migratoire entre pays européens. L'incapacité de protéger correctement les frontières extérieures via Frontex montre que seul un Etat fédéral européen aurait le moyens de protéger correctement ses frontières. Un Etat fédéral franco allemand , plus le benelux serait lui déjà en mesure de protéger ses frontières efficacement via des contrôles renforcés, voire des contrôles systématiques, en attendant l'incorporation dans cet Etat fédéral européen de l'Espagne, l'Italie, la Pologne etc.
L'interdépendance institutionnelle enfin. La commission européenne est une institution relativement utile et qui exerce ces attributions à l'échelle européenne. Mais cet organisme largement irresponsable peut prendre des décisions inconsidérées notamment dans les domaines qui touchent de près à la souveraineté économique et la sécurité des Etats. Seul un Etat fédéral européen, franco allemand au minimum, pourrait imposer sa volonté à la commission dans ces dossiers sensibles pour sauvegarder l'intérêt européen véritable comme dans l'affaire de la fusion Alstom Siemens. La France et l'Allemagne séparément n'ont pas les moyens de s'entendre ni la masse critique nécessaire pour imposer leur volonté à la commission si besoin ou pour passer outre ses décisions en cas de nécessité.
Il est donc plus que jamais nécessaire de mettre en marche le processus de création de l'État fédéral européen en procédant par étapes. La première étape est constituée par la volonté des autorités politiques au plus haut niveau en France et en Allemagne d'avancer dans cette direction afin de rendre l'idée fédéraliste réalisable. La moitié de cette première étape est déjà acquise puisque le gouvernement allemand est prêt à s'engager dans cette direction, ce qui recueille l'approbation de 58% des français (sondage Odoxa 2021). La deuxième étape consiste à lancer le débat médiatique sur cette idée réalisable pour permettre aux relais sociaux et politiques de travailler l'opinion dans ce sens. La troisième étape consiste pour des partis politiques à reprendre cette idée ayant les faveurs de l'opinion afin d'accroître leur popularité et pour espérer des succès électoraux.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 5, année 2023
La politique industrielle en Europe
Le Chips Act et l'inflation Reduction Act américains menacent selon Emmanuel Macron et Olaf Scholz la compétitivité des entreprises européennes et l'attractivité du territoire européen pour les investissements. Le Chips Act fournit 280 milliards de dollars à l'industrie des semi-conducteurs américaine, procure des avantages sociaux et fiscaux aux entreprises qui investissent aux USA et pénalise celles qui produisent des puces dans certains pays. L'inflation Reduction Act procure 380 milliards de dollars de subventions aux secteurs de l'énergie et du changement climatique américains et incitent les consommateurs américains à acheter des véhicules électriques assemblés aux USA.
Pour faire face à ces mesures, le président français et le chancelier allemand proposent de financer des projets européens dans les technologies clés comme les semi-conducteurs et les industries renouvelables en accélérant la mise en œuvre de Next Generation EU qui procure 800 milliards d'euros d'investissements . Ils veulent aussi simplifier et accélérer les procédures de financement, notamment celles du European Chips act qui prévoit 43 milliards d'euros d'aide.
Le problème c'est que les 800 milliards de Next Generation EU sont destinés à financer la santé, l'éducation supérieure et l'égalité en plus des énergies vertes et de la digitalisation.Et les Etats européens présentent souvent à la commission des projets qui mettent l'accent sur l'aide sanitaire et économique. Et très peu de projets digitaux et verts cohérents ont pu être identifiés ce qui explique pourquoi seulement 20% des fonds prévus ont été jusqu'à présent débloqués. Quant au European Chips act, on voit bien que les 43 milliards d'euros ne permettront pas d'augmenter significativement la part de marché européenne dans les semi-conducteurs qui plafonnent actuellement à 10%. Les montants beaucoup plus élevés dépensés par les USA dans ce secteur décisif et leurs incitations fiscales attireront les industriels aux USA plutôt qu'en Europe.
Ces exemples montrent les limites de la politique industrielle en Europe lorsqu'elle est conduite par une commission plus 27 Etats européens. Montant des subventions trop faibles en raison des réticences des pays créditeurs. Subventions et incitations dispersées sur un trop grand nombre de secteurs en raison de l'incapacité de définir des priorités claires à 27, chaque pays ayant une problématique industrielle particulière et des contraintes électorales spécifiques. Grande difficulté à créer des champions européens par rapprochement industriel en raison des rivalités entre les entreprises du même secteurs appartenant à des pays différents ou en raison de l'approche pro concurrence et anti concentration de la commission européenne. Rivalités industrielles accrues entre des entreprises du même secteurs en raison de leur appartenance à des pays différents qui veulent chacun satisfaire leurs industriels et leurs salariés pour savoir qui doit prendre la tête d'un projet d'envergure européen.
Tous ces facteurs expliquent pourquoi la politique industrielle en Europe est d'une efficacité douteuse, comme le prouve l'absence d'émergence de champions européens et de licornes européennes en nombre satisfaisant, notamment dans les secteurs stratégiques. Ceci explique aussi en bonne partie la dégradation de la balance commerciale de l'UE depuis 2016 et le déficit commercial de l'UE en 2022.
Seul un Etat fédéral européen aurait les moyens budgétaires et politiques de conduire une politique industrielle cohérente et efficace en Europe.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 4, année 2023
La France et le fédéralisme européen
L'Allemagne a abandonné la voie nationale depuis 1945 pour les questions de défense. Elle envisage donc son avenir soit dans le cadre atlantique, soit dans le cadre européen.
La France n'a pas encore abandonné l'idée de suivre une voie nationale pour les questions militaires et industrielles en raison de sa victoire nominale en 1945. Mais cette idée ne correspond pas à la réalité des rapports de puissance en Europe dominé par les USA, ni à la réalité des rapports de puissance dans le monde caractérisés par l'influence croissante des pays émergents.Selon l'OCDE la France sera la 11ème puissance économique en 2030 (7ème actuellement),
Cette idée ne correspond pas non plus à la réalité de l'interdépendance poussée entre pays européens qui rend toute politique économique et industrielle nationale de plus en plus inefficace.
C'est ce qui explique pourquoi la France a rejeté la proposition allemande de former un noyau fédéral au coeur de l'union européenne : en 1994 à la suite de la proposition Schauble Lamers, et en 2000 à la suite du discours de Joschka Fischer à Berlin.
Mais au printemps 2022, le président Macron à accepter la principe du fédéralisme européen pour la première fois lorsqu'il a défendu le principe du vote à la majorité au Conseil européen pour les questions de défense et de fiscalité. Cette acceptation de principe montre que la France reconnaît implicitement devoir s'engager dans la voie du fédéralisme européen, mais elle a encore des difficultés à le faire ouvertement en en utilisant une méthode efficace.
En effet, le vote à la majorité au conseil européen ne pourra pas être obtenu et ne sera pas viable à cause de la persistance d'administrations et de gouvernement séparés pour les questions de défense et de fiscalité.
Pour s'engager dans la voie réellement du fédéralisme, la France doit accepter l'idée allemande de créer un noyau fédéral au sein de l'UE.
Ceci peut lui fournir un projet viable et mobilisateur en mesure de faire reculer le nationalisme de droite et de gauche qui menace sa prospérité et sa sécurité. Pour convaincre les français il faudra non seulement rappeler qu'un Etat fédéral européen est seul en mesure de procurer une indépendance réelle face aux autres puissances. Il faudra expliquer que l'interdépendance poussée entre les pays européens nécessite un Etat européen commun capable d'organiser la politique industrielle et environnementale. Il faudra aussi dire que la paix en Europe ne peut pas vraiment être garantie sans Etat fédéral européen compte tenu des défis géopolitiques, politiques, économiques et financiers auxquels sont confrontés les USA.
Il restera ensuite à définir plus précisément qui doit faire partie de ce noyau initial mais la France et l'Allemagne en feront nécessairement partie. Créer un noyau fédéral comprenant la France et l'Allemagne sera en outre le meilleur moyen de concrétiser l'idée gaullienne d'une Europe indépendante capable d'exercer une réelle puissance, ce que le traité de l'Elysée avait pour objectif.
Ce noyau initial franco-allemand s'agrandira probablement rapidement (Benelux, Italie, Espagne, Autriche...). Cet élargissement rapide doit être pris en compte dans la conception des institutions et des dispositifs administratifs et militaires. En particulier le nom initial (Fédération franco-allemande ou confédération franco-allemande par exemple) devra rapidement remplacer le mot "franco-allemande" par le mot "européenne" et la langue de communication (qui n'est pas la langue d'éducation ni la langue de culture) devra rapidement inclure l'anglais, en plus du français et de l'allemand.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 3, annéee 2023
La nature du système international et ses conséquences pour l'Europe
Certains, notamment en Allemagne, à droite comme à gauche, pensent que le système international d'échanges fondé sur le droit est menacé par la résurgence des sphères d'influence et, dans une moindre mesure, par les régimes autoritaires.
Ce point de vue est erroné parce qu'il ne fait pas la distinction entre des éléments différents de la vie internationale qui pourtant coexistent depuis toujours.
Il reflete le sentiment d'un pays qui a bénéficié de la mondialisation des échanges pour ces exportations et qui ne prend pas de responsabilités importantes dans le monde compte tenu de sa dépendance envers la protection américaine et de son passé nationaliste.
Pour concevoir une politique étrangère efficace il faut comprendre comment fonctionne réellement le système international qui comporte 3 éléments distincts.
Le premier élément est le système d'échange commercial, d'interdépendance des chaines de production et de coopération globale (climat, santé, terrorisme etc). Il est seulement partiellement fondé sur le droit, puisque de très nombreux manquements au droit international sont avérés du fait des grandes puissances (USA, Chine, Russie etc) dans les domaines militaires, commerciaux ou financiers. Ce système est de nos jours très ouvert au plan commercial puisque 20% du PIB mondial est lié aux échanges et puisque les moyens de déplacement, de communication et d'information sont mondialisés et très puissants. Ce système d'échange ouvert a tendance à se refermer un peu en raison des politiques industrielles mises en œuvre par la plupart des Etats pour se procurer un avantage compétitif et capturer les meilleures positions dans les filières de production et dans les chaînes de valeur du commerce international.
Les sphères d'influence de chaque puissance constituent le deuxième élément du système international. Cet élément se manifeste aujourd'hui autant que par le passé et peut se définir comme la capacité d'un pays à peser plus que les autres sur le comportement et la performance diplomatique, commerciale ou militaire d'un pays tiers. Qui peut nier que la plupart des pays européens, les pays du golfe, l'Australie, le Canada, la plupart des pays d'Amérique latine, le Japon et la Corée du sud font partie de la sphère d'influence américaine compte tenu de leur comportement diplomatique des bases militaires américaines sur leur sol ? Qui peut nier que la Cambodge, Myanmar,l'Indonésie, Djibouti, la Tanzanie, la Corée du nord et dans une certain mesure le Pakistan, le Soudan et l'Angola sont dans la sphère d'influence chinoise ? Qui peut nier que l'Algérie, la Syrie, le Mali, la Biélorussie et dans une certaine mesure le Kazakhstan sont dans la sphère d'influence russe ? Qui peut nier que de nombreux pays d'Afrique de l'ouest sont dans la sphère d'influence française et que certains pays d'Afrique de l'est font partie de la sphère d'influence britannique ?
L'existence de ces sphères d'influence, qui sont en compétition, est compatible avec les échanges mondialisés et régulés par des institutions multinationales qui atténuent la rivalité économique entre Etats mais qui ne peuvent pas la faire disparaître. La croissance économique et le pouvoir d'achat qui en découle constituent en effet des enjeux électoraux et des paramètres de stabilité politique.
Enfin, la diversité des régimes politiques constitue le troisième élément du système international. Elle peut peut entraîner des frictions ou des rivalités idéologiques entre états et entre sphères d'influence compte tenu de l'enjeu pour la légitimité du régime politique en place mais elle reste elle aussi compatible avec les échanges internationaux vigoureux. De ce point de vue, on ne peut que constater que la Chine ne cherche pas à changer la nature des régimes à l'étranger alors que les USA sont beaucoup plus enclins à déclencher ou faciliter des changements de régime.
Et ce ne sont pas toujours les régimes autoritaires qui s'affranchissent le plus des règles juridiques et politiques multilatérales. N'oublions pas que les USA ont envahi l'Irak en 2003 et placé un régime pro américain au mépris du droit international et qu'ils refusent toujours d'appliquer les décision de l'OMC quand elles ne leur convient pas. Les mesures les plus protectionnistes viennent autant des USA que de la Chine lorsqu'on regarde le montant des subventions qui sont accordées, la protection des marchés publics prévue et l'utilisation notamment du dollar comme moyen d'application des sanctions extraterritoriales.
En réalité, la nature des régimes politiques à travers le monde présente une très grande diversité : régime parlementaire liberal et participatif comme en Suisse, régimes totalitaires héréditaires comme en Corée du nord, démocraties représentative présidentielle comme aux USA, démocraties parlementaires représentatives comme en Allemagne, démocraties parlementaires libérales comme en Inde, régimes pseudo démocratique avec contrôle juridique des partis comme à Singapoure, régime autocratiques semi présidentiels comme en Russie, dictature militaire comme en Guinée équatoriale ou des semi dictatures militaires comme en Egypte, régime religieux dynastique comme en Arabie Saoudite etc. En général les régimes les plus démocratiques respectent davantage les droits de l'homme mais c'est loin d'être toujours le cas. Il existe par exemple toujours des exécutions capitales au Japon alors qu'elles sont inexistantes au Venezuela.
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Le caractère autoritaire de la gouvernance politique s'est nettement accentué dans les deux dernières décennies selon toutes les études, et la compétition pour les sphères d'influence s'est également accrue, alors que le volume des échanges internationaux a continué à croître.
Il n'y a donc pas d'équivalence entre croissance des échanges globaux, absence de sphères d'influences et recul des régimes autoritaires.
C'est pourquoi ceux qui constatent la réalité des rapports de puissance et l'évolution concrète des événements vont encore plus loin. Ils réclament pour l'Union Europếeenne une transformation philosophique lui permettant de s'affirmer dans la compétition politique et économique internationale en devenant un réel acteur géopolitique, et pas seulement une organisation qui prend des sanctions économiques, souvent inefficaces, et qui défend des valeurs morales, fréquemment incomprises. Les positions géopolitiques et les sphères d'influence permettent en effet de soutenir les entreprises et le commerce, à l'image de la puissance militaire et du réseau d'alliance américain qui appuient les entreprises américaines en Irak, en Europe; dans le Golfe et en Asie notamment.
Mais pour devenir un acteur géopolitique digne de ce nom, une politique industrielle, énergétique, écologique, militaire et étrangère est requise. Ceci ne pourra devenir une réalité que lorsqu'un gouvernement européen fédéral responsable de ces questions existera., En aucun cas avec une commission européenne soumise à la volonté de 27 chef d'etats et de gouvernements européens ne peut devenir un acteur géopolitique qui pèse face aux autres puissances
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 2, annéee 2023
Permettez moi tout d'abord de vous souhaiter une très bonne année 2023 et la meilleure santé possible. Je vous remercie à nouveau pour l'intérêt que vous portez aux idées de FEDERAL EUROPE, pour votre soutien ou pour vos remarques et commentaires toujours bienvenus..
Ce début d'année est comme d'habitude l'occasion de faire le bilan de l'action de pays européens et de l'Union européenne pour l'année passée. Ce bilan concerne les domaines de la vie politique en Europe que les citoyens européens considèrent comme les plus importants selon les eurobaromètres : 1/ la situation économique, 2/ l'influence internationale, 3/ l'environnement, 4/ la santé, 5/ la sécurité et 6/ l'immigration.
1/ La situation économique des pays européens s'est moins améliorée que dans la plupart des autres régions du monde.
Ceci est toujours principalement la conséquence de l'absence de politique industrielle, énergétique et de recherche européenne. Les politiques industrielles essentiellement nationales locales ne sont pas capables de produire suffisamment de champions européens et d'organiser efficacement la recherche et l'innovation en Europe, malgré quelques réussites peu nombreuses. La politique énergétique en Europe reste incohérente et inefficace au plan des coûts de l'énergie, de l'indépendance énergétique et de la protection de l'environnement.
En conséquence, la production dans l'Union européenne a progressé en 2022 de 3,2 % seulement après une progression de 5,4% en 2021 et un recul de 7,6% en 2020 soit une progression de 1% pour la période 2022-2020. En Allemagne la croissance a été de 1,5% en 2022 (après une progression de 2,6% en 2021 un recul de 3,7% en 2020) soit une progression de 0,4% pour les 3 années. En France la croissance s'élève à 2,5% (après une progression de 6,8% en 2021 et un recul de 7,8% en 2020) soit une progression de 1,5% pour les 3 années. Aux Etats Unis en 2021 la croissance de la production en 2022 est de 1,6% (après une progression de 5,7% en 2021 et un recul de 3,4% en 2020) soit une progression de 3,9% pour les 3 années. En Russie la croissance est négative de 3,4% en 2022 en raison de la guerre contre l'Ukraine (après une progression de 4,7% en 2021 et un recul de 2,7 % en 2020) soit un recul de 1,4% pour les 3 années. En Turquie la croissance atteint 5 % en 2022 (après une croissance de 11,9% en 2021 et de 1.9% en 2020) soit une progression de 18,8% pour les 3 années. En Chine la production augmente de 6,8% (après une augmentation de 8,1% en 2021 et un recul de 2,2% en 2020) soit une progression de 9,1% pour les 3 années. En Inde la production a augmenté de 6,8% en 2022 après une progression de 8,7% en 2021 et un recul de 6,6% en 2020, soit une progression de 8,9% pour les 3 années. (chiffres FMI et Banque mondiale).
Avec un gouvernement fédéral européen, la situation économique en Europe serait nettement meilleure. Les financements européens plus importants pour soutenir les économies fragiles via des grands projets européens, une politique industrielle européenne cohérente et une politique de recherche mutualisée permettraient de relancer la croissance économique en Europe et d'éviter le progressif déclassement technologique des européens.
La situation économique détériorée en Europe a aussi des conséquences sociales. La faible croissance européenne conduit à une dégradation progressive du niveau de vie des européens, à une hausse du chômage partiel, et à une stagnation ou une baisse du pouvoir d'achat chez certaines catégories socio-professionnelles. Comme les gouvernements européens nationaux locaux ne sont pas soumis à un gouvernement européen fédéral capable de réguler les forces du marché, la situation économique détériorée augmente aussi le dumping social et fiscal en Europe. Les paradis fiscaux comme l'Irlande perdurent. En revanche, la condition des travailleurs pauvres en Allemagne s'améliore en partie grâce aux efforts du gouvernement Scholz pour le salaire minimum, les allocations logement, les retraites et la protection contre la hausse des prix de l'énergie.
2/ L'influence internationale de l'Union européenne et des pays européens a encore diminué au cours de l'année 2022 dans presque toutes les régions et sur presque toutes les questions. Ceci a des conséquences graves pour la les exportations, les investissements, la sécurité, le prestige des européens.
Même si l'influence internationale de l'UE n'est pas en tête des préoccupations des citoyens européens, l'influence de la France pour les français de l'influence de l'Allemagne pour les allemands reste une préoccupation importante qui s'ajoutent donc aux attentes concernant l'influence de l'UE.
L'influence internationale de l'Union européenne et des pays européens diminue d'abord au plan géopolitique.
La Russie a envahi l'Ukraine, en décrédibilisant les accords de Minsk obtenus par la France et l'Allemagne. Ce sont les USA qui assurent la protection de l'Ukraine avec des livraisons d'armes et la fourniture de renseignements avant le conflit et pendant le conflit, empêchant la Russie de gagner la guerre classique rapidement.
L'UE, la France et l 'Allemagne sont bien sûr incapables de protéger l'Ukraine seuls, ce qui serait pourtant nécessaire notamment pour permettre à ce pays de choisir son orientation diplomatique et militaire librement. Ce libre choix de l'Ukraine est nécessaire notamment compte tenu de la politique russe d'agression en Crimée et dans l'est de l'Ukraine.
Un gouvernement fédéral européen pourrait créer une armée européenne capable de protéger l'Ukraine via des livraisons d'armes, des instructeurs et du renseignement en qualité et en quantité comparable à l'effort américain.. Ce gouvernement européen serait aussi capable de garantir l'application de l'accord d'association UE-Ukraine pour sa partie économique, tout en permettant un rapprochement politique et économique de l'Ukraine avec la Russie sur une base équitable et volontaire.
L'UE et les pays européens sont toujours très divisés concernant la conduite à tenir face à la Russie concernant la coopération économique ou l'ingérence politique européenne en Russie, le degré de l'influence européenne dans les pays de l'ex URSS, la question de l'expansion de l'OTAN et le niveau de risque que représente la Russie. Ils ne sont donc pas des partenaires crédibles pour la Russie. En conséquence, la Russie reste tournée en priorité vers la Chine et considère l'Europe comme une zone affaiblie et divisée que les USA ne pourront pas défendre éternellement et dont la véritable politique consiste à vouloir la fin de la Russie comme puissance, notamment parce que les européens ne sont pas capables de se défendre sans les USA..
Seul un gouvernement fédéral européen pourrait inciter la Russie à s'éloigner un peu de la Chine et à se rapprocher de l'Europe.
L'influence de la France et de l'UE est en recul en Afrique du Nord et au Proche orient. C'est la Turquie soutenue par les USA et par la Russie qui accroît son influence dans toutes ces zones. Un gouvernement fédéral européen aurait la crédibilité pour proposer à la Turquie un accord de défense mutuel afin de promouvoir les intérêts européens en Afrique, au Moyen Orient et en Asie centrale et pour faire reculer l'influence américaine et russe sur la Turquie.
L'influence de l'UE et des pays européens est quasi inexistante en Iran, au Pakistan et en Inde. C'est la Chine qui a conclu des accords commerciaux et de sécurité avec l'Iran et avec la Pakistan. L'Inde continue à être isolée par la politique chinoise en Birmanie, Népal, Bhoutan, Bangladesh, Maldives, Sri Lanka, Pakistan. Ce sont les USA qui développent une coopération militaire avec l'Inde, même si la France met ses bases navales dans l'océan indien à disposition des forces indiennes.
Seul un gouvernement fédéral européen aurait les moyens de mener une politique d'investissements et de coopération militaire avec ces pays pour éviter que la Chine ne parvienne à dominer le super continent eurasiatique et pour remplacer l'influence déclinante des USA dans cette zone.
L'influence européenne diminue encore aussi en Afrique au profit de la Chine et de la Russie, notamment en matière économique mais aussi concernant la coopération militaire, notamment au Kenya, Mali, RDC, Tanzanie, Angola et dans les organisations de sécurité régionales africaines. Seul un gouvernement européen peut faire face à la Russie et à la Chine en Afrique, qui cherchent notamment à sécuriser leurs approvisionnements énergétiques et minéraux.
En Amérique latine, l'influence de l'UE et des pays européen est très réduite compte tenu de l'incapacité à conclure un accord de libre échange avec les pays du Mercosur en raison du refus de certains pays européens de faciliter les importations de produits agricoles sud-américains, alors que cet accord favoriserait l'industrie européenne et soutiendrait la croissance mondiale. Cet accord se heurte aussi à l'opposition des groupes de pression écologistes qui influencent les décideurs. En dehors de la coopération économique, il n'est pas souhaitable que l'UE et les pays européens établissent des liens de sécurité et militaires importants avec les pays de la zone, qui restent avant tout liés aux USA pour leur sécurité intra continentale et pour leur défense.
L'influence internationale de l'Union européenne et des pays européens diminue toujours aussi au plan géoéconomique.
Il faut toutefois mentionner le projet Global Gateway de la commission européenne destiné à investir et développer des infrastructures de haute qualité à travers le monde, pour compléter et concurrencer les nouvelles routes de la soie chinoises et dans une moindre mesure le B3W américain.
Mais le projet Global Gateway ne disposera pas de fonds publics suffisants pour financer des investissements dans des pays qui ne sont pas toujours solvables selon les critères du FMI mais qui présentent un grand intérêt géopolitique comme l'Egypte, l'Iran ou le Pakistan . De plus, le projet Global gateway ne bénéficiera pas de l'appui d'une diplomatie et d'une armée européennes, ce qui l'empêchera de s'imposer dans de nombreux pays importants qui préfèrent les partenaires capables de les protéger. ou qui sont incités à préférer de tels partenaires.
L'UE a conclu un accord d'investissement en 2020 avec la Chine qui va dans la bonne direction mais est encore loin d'être adopté par le Conseil européen et par la parlement européen compte tenu des divisions entre pays européens sur ce sujet.
Seul un gouvernement fédéral européen pourrait négocier d'égal à égal avec la Chine pour maintenir et développer les échanges commerciaux avec la Chine qui contribuent à la lutte contre l'inflation et qui améliorent le pouvoir d'achat des européens, pour développer les investissements chinois en Europe dans les secteurs qui ne présentent pas d'enjeu de sécurité significatifs car cela favorise la croissance mais aussi pour protéger les entreprises stratégiques européennes et pour mettre en place rapidement un embargo contre les produits qui bénéficient du travail forcé des Ouïghours.
Seul un gouvernement fédéral européen indépendant des USA pour sa sécurité pourrait s'entendre avec la Chine sur Taiwan et la mer de Chine. Concernant Taïwan les européens pourraient inciter Taiwan à progresser sur la voie de la réunification, dont le principe de ne peut pas être remis en cause. S'agissant de la mer de Chine les européens pourraient favoriser une solution impliquant les pays de la région sans ingérence des USA.
L'UE et les pays européens ne sont toujours pas capables de riposter aux sanctions juridiques et commerciales américaines correctement, notamment après les sanctions extraterritoriales contre l'Iran qui empêchent les entreprises européennes de travailler dans ce pays et de protéger les entreprises stratégiques européennes face aux rachats américains.
Seul un gouvernement européen indépendant des USA pour sa défense pourrait riposter et donc dissuader les USA de prendre des sanctions commerciales contre les entreprises européennes, de les racheter sans difficultés ou de créer des subventions protectionnistes.
Et compte tenu des divergences d 'intérêts commerciaux entre pays européens, une politique commerciale unique est très difficile à mettre en œuvre puisque les USA peuvent par exemple menacer l'Allemagne de taxes sur les exportations de voitures allemandes pour dissuader les allemands de taxer les GAFAM ou de soutenir la taxation européenne des exportations américaines d'acier ou d'avions.
3/ La baisse des émissions de CO2 reste très faible (3% par rapport à 2021, source IEA).
L'électrification des automobiles, des industries, des systèmes de chauffage en Europe est toujours trop lente. De plus, le charbon et le gaz continuent à être massivement utilisés en 2022. Les objectifs environnementaux de l'UE ont donc toujours peu de chances d'être atteints.
La réforme de la politique agricole commune de 2020 est insatisfaisante, faute de financement suffisant, pour assainir la production agricole. De plus, l'industrie agroalimentaire n'est toujours pas correctement régulée en Europe, malgré des efforts utiles annoncés par le ministre de l'agriculture allemand. Ceci provoque toujours une hausse du diabète et des dépenses de santé.
Seul un gouvernement fédéral européen pourrait engager l'électrification massive de l'économie via de grands programmes d'infrastructures européen et assainir l'alimentation en Europe en incitant fortement tous les pays européens à agir de manière décisive.
4/ La qualité du système de santé en Europe en 2022 reste insuffisante car certains pays n'investissent toujours pas assez (Irlande, Slovénie ...) ou investissent mal. (France avec des hôpitaux toujours trop petits et un personnel administratif de santé toujours trop important malgré des plans d'urgence qui ne ciblent pas ces problèmes).
Ceci peut avoir des conséquences graves pour tous les européens car la zone Europe est une zone de santé intégrée compte tenu du marché unique européen et de l'intensité des échanges commerciaux et humains en Europe.
En 2020 les Etats membres de l'Union Européenne ont décidé de confier les achats de vaccins contre le coronavirus à la commission européenne afin d'avoir une puissance d'achat plus grande. C'est un pas dans la bonne direction. Mais comme la commission européenne n'est pas élue directement par les électeurs européens, comme elle n'est pas vraiment responsable (elle ne peut être censurée qu'à la majorité des 2/3 des parlementaires européens), comme des élections européennes anticipées ne peuvent être organisées et comme les Etats européens locaux interviennent lourdement pour orienter son action, l'efficacité de la commission européenne est médiocre.
Seul un gouvernement fédéral européen pourrait agir avec efficacité pour protéger la santé des européen. Et seul un gouvernement fédéral européen responsable devant ses électeurs et devant sa population pourrait avoir une politique d'achat médical vraiment efficace.
5/ La sécurité en Europe en 2022 a encore été pénalisée par l'absence de service de renseignement européen même s' il n'y a eu aucun acte terroriste notable en Europe. Le terrorisme est aussi resté largement absent aux USA, en Chine, en Russie et en Inde.
L'absence de service de renseignement européen facilite grandement l'action des terroristes car les services de sécurité intérieure de chaque pays européens ne disposent pas de tous les éléments pour identifier des groupes terroristes.
Seul un gouvernement fédéral européen pourrait créer un service de renseignement européen et pourrait conduire une diplomatie européenne pour éradiquer le terrorisme sur le sol européen.
6/ Les frontières européennes n'ont pas été protégées contre l'immigration clandestine en 2022.
Le pacte migration et asile récemment proposé par la commission présente des éléments qui sont utiles mais qui ne pourront pas sensiblement réduire l'immgration clandestine. En effet l'aide des pays de destination envers les pays d'accueil pour prendre en charge des migrants reste évidemment volontaire compte tenu de l'importance des enjeux électoraux qui y sont liés.
Les pays européens défendent en effet chacun leur intérêt électoral. Ils ne sont donc pas capables de répartir entre eux les migrants et de mettre en place une procédure unique qui garantit l'expulsion de ceux qui n'obtiennent pas le droit d'asile. La Grèce et l'Italie doivent protéger leurs frontières et gérer les réfugiés alors que les réfugiés cherchent surtout l'Allemagne, le Benelux et la France.
L'Italie et la Grèce n'ont donc pas intérêt à interpeller des clandestins et les pays d'accueil (Allemagne, France, Benelux) ne veulent pas inciter les pays frontaliers à prendre en charge trop de migrants, ceci pour ne pas les accueillir. Ceci explique pourquoi malgré les efforts de Frontex, qui utilise néanmoins la technique illégale du pushback pour résoudre le problème, le nombre de réfugiés en Europe est encore beaucoup plus élevé en 2022 qu'aux Etats-Unis, en Russie ou en Inde. (Source UNHCR)
Seul un gouvernement européen pourrait protéger les frontières européennes et réduire fortement l'immigration clandestine.
Il faut ajouter à ce bilan européen 2021 que dans tous les eurobaromètres on constate toujours un taux de satisfaction nettement plus grand envers la BCE qu'envers l'UE. Ceci est dû au caractère fédéral et donc efficace de la BCE, alors que l'UE est une structure confédérale souvent inefficace en raison de la division politique des moyens et des décideurs.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
Semaine 50, année 2022
Le parlement européen peut-il devenir souverain ?
Certains pensent que la formation de l'État fédéral européen passe par l'affirmation de la souveraineté du Parlement européen et de son autorité sur les parlements nationaux.
Ils pensent que l'augmentation des ressources gérées par le Parlement européen et l'extension de ses compétences pourraient considérablement renforcer son influence.. Ils pensent aussi que des listes transnationales avec nomination automatique à la présidence de la commission de la tête de liste du parti remportant le plus de sièges permettrait de procurer une grande visibilité et une forte légitimité au Parlement européen. Tous ces éléments seraient de nature à déplacer le centre de gravité du pouvoir depuis les parlement nationaux vers le parlement européen et à faire émerger un gouvernement fédéral européen de type parlementaire;
Mais en examinant ces éléments de plus près, on comprend vite qu'ils ne permettent pas de modifier les rapports de forces politiques entre le plan européen et le niveau national. Les ressources propres resteront marginales (moins de 2% du PIB européen) comme c'est le cas depuis 30 ans, aucune compétence importante ne peut être transférée au Parlement européen compte tenu de la règle de l'unanimité pour changer les traités et les listes transnationales ne permettent pas de créer une conscience politique européenne suffisamment puissante compte tenu de la puissance des médias et des questions nationales.
Et pour rendre le parlement européen souverain lors d'une convention constitutionnelle fédéraliste, il faudrait l'accord des peuples européens ou des représentations nationales en Europe. Or, comme déjà indiqué, obtenir l'accord de tous les pays représentés au parlement européen en même temps est une tâche pratiquement impossible. C'est pourquoi il faut commencer par créer un noyau fédéral avec quelques pays, de préférence la France et l' Allemagne, en créant un parlement franco-allemand souverain pour les grands sujets (défense, diplomatie, industrie, environnement).
Ce parlement devrait travailler avec un exécutif franco-allemand souverain directement élu par les citoyens européens, ce qui est davantage démocratique que la désignation d'un premier ministre à la suite de tractations entre des partis politiques. C'est aussi plus efficace, puisque, comme l'a rappelé Emmanuel Macron, le régime de type présidentiel procure notamment la capacité de décider et d'agir dans des délais très brefs.
Pour concrétiser ce projet de noyau fédéral franco-allemand, il faudra procéder par étapes. Tout d'abord l'accord de la France et de l'Allemagne sur le principe de ce projet est important. L'Allemagne a donné son accord à l'occasion du contrat de coalition mais il reste à obtenir l'accord de la France. Ensuite l'adhésion de l'opinion française et de l'opinion publique allemande à ce projet fédéral franco-allemand, soutenu par les plus hautes autorités des 2 pays, pourra être obtenue par les explications de personnalités et d'institutions de la vie politique, économique et sociale. Ensuite la volonté prioritaire de mettre en œuvre ce projet fédéral franco-allemand pourra se manifester chez des formations politiques ou des candidats pro européens de premier plan compte tenu de la rentabilité électorale et de l'attractivité politique du projet.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 49, annéee 2022
La dimension européenne de la dissuasion française
Emmanuel Macron a confirmé la dimension européenne des intérêts vitaux de la France. Selon lui, les forces nucléaires françaises contribuent à la sécurité de l'Europe.
La dissuasion nucléaire française pourrait donc être mise en œuvre pour protéger l'Europe. Cette protection concerne le territoire, la population ou les structures étatiques européennes qui présenteraient un caractère vital pour les intérêts français. Et il est effectivement indiscutable que la sécurité et la prospérité des français dépend directement de la sécurité et de la prospérité en Europe.
Si les intérêts vitaux de la France se situent en Europe, il ne serait pas illogique que la définition de ces intérêts vitaux et que la mise en œuvre des forces de dissuasion capable de les protéger incombent à un chef d'Etat européen.
En effet, la force de dissuasion française sera pleinement crédible lorsqu'elle pourra être mise en œuvre au plan européen. Il sera toujours difficile pour un président français de paraître totalement crédible dans sa volonté d'emploi des forces nucléaires françaises pour défendre des intérêts européens qui ne sont pas directement ceux du pays européen qu'il dirige.
Et compte tenu de la doctrine de dissuasion française fondée sur des frappes dirigées contre les centres de pouvoir militaires et économiques, il n'est pas certain que la menace de telles frappes découragent un agresseur conventionnel doté d'armes nucléaires. Cet agresseur pourrait alors attaquer immédiatement les centres de pouvoir français et européens tout en poursuivant son agression pour conquérir le pays, ce qui compenserait ses pertes. Quant aux frappes anti cités, leur caractère dissuasif est peu fiable puisque l'ennemi risque de ne pas prendre au sérieux la menace de suicide collectif, malgré le risque disproportionné qu'il pourrait courir. Il serait préférable, comme l'avait déjà dit Kissinger à la fin des années 50, de recourir à l'arme nucléaire de manière graduée en cas de menace pour nos intérêts vitaux. Ceci afin d'infliger des dommages qui découragent l'agresseur, sans nécessairement entraîner la destruction de la France ou de l'Europe. Evidemment cette stratégie de riposte graduée comporte un risque de représailles graduées et donc un risque d'escalade très significatif.
De plus, pour des raisons politiques, médiatiques et de prolifération nucléaire, il est extrêmement difficile d'employer l'arme nucléaire contre un Etat qui déclenche une agression conventionnelle, même si cet Etat ne dispose pas d'armement nucléaire. L'emploi de l'arme nucléaire pour reprendre les îles Falklands n'était pas une option pour les britanniques et l'invasion arabe lors la guerre du Kippour n'a pas déclenché de riposte nucléaire israélienne.
La meilleure défense reste donc la défense conventionnelle, qu'il faut moderniser et améliorer en Europe.
La composante nucléaire reste toutefois nécessaire, en particulier pour faire face au chantage nucléaire. Et, principalement grâce au général de Gaulle, la France pourra en faire bénéficier les européens lorsqu'un un Etat fédéral européen capable de conduire une politique de dissuasion européenne crédible aura vu le jour.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 48, annéee 2022
Un ministère de la culture européen ?
On entend souvent dire qu'un ministère de la culture européen serait une aberration tant les spécificités culturelles de chaque pays européen sont fortes compte tenu de leur langue et de leur histoire particulières
Ce point de vue exprime en fait un a priori qui est souvent le produit de l'éducation nationale et des médias nationaux de chaque pays européen. En réalité des traditions et des cultures nationales diverses sont très souvent promues par ministère de la culture commun. C'est le cas par exemple en Inde, au Canada, en Suisse et au Royaume Uni.
Dans le cas de la Suisse, il est intéressant de noter que les culture française, allemande, italienne et romanche coexistent sans difficulté. Cette coexistence réussie entre les traditions culturelles de la Suisse s'explique par leur proximité et par des éléments éléments communs cruciaux. la pensée gréco-latine, l'héritage germanique, la spiritualité chrétienne et les valeurs des Lumières. Ces quatre traditions culturelles proches ont progressivement produit une culture spécifiquement suisse influencée par le territoire et par l'Histoire de la Suisse.
La proximité des traditions culturelles en Suisse et l'existence d'une culture spécifiquement suisse ont conduit les Suisses à se doter d'un ministère de la culture, l'office Fédéral de la Culture. Il est chargé de soutenir la création culturelle et de préserver le patrimoine culturel. Il le fait en coordination avec les Cantons qui restent les principaux acteurs en matière de politique culturelle.
La situation culturelle en Europe est de ce point de vue tout à fait similaire à celle de la Suisse,si ce n'est qu'il faut y ajouter les traditions culturelles slaves occidentales notamment. Les traditions culturelles européennes sont indiscutablement proches. Et une culture européenne commune existe au moins depuis la Renaissance. Elle se manifeste dans la peinture, la musique, la littérature et la pensée par des formes semblables, par des préoccupations similaires, par des influences réciproques profondes et par un public européen assidu.
Le modèle culturel suise est donc parfaitement transposable en Europe, et un ministère de la culture européen est pleinement envisageable. Le ministère européen de la culture devrait évidemment remplir sa tâche en coordination étroite avec les ministères de la culture des pays européens et en respectant leurs prérogatives qui resteront prépondérantes. Mais ce ministère sera en mesure de souligner les points communs, les convergences et les complémentarités entre les traditions culturelles européennes, au cours de leur histoire comme dans leurs expressions contemporaines. Ceci renforcera le sentiment d'appartenance européen et facilitera l'affirmation de la culture européenne.
On voit mal les gouvernements nationaux au conseil européen accepter l'idée de créer un ministère de la culture européen, compte tenu de leur l'absence de légitimité fédérale et nationale au plan européen. C'est probablement pourquoi le commissaire européen porte le nom de commissaire à la culture et non pas de commissaire à la culture européenne.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 47, année 2022
Le mythe des coopérations renforcées
Les coopérations renforcées et la coopération structurée permanente permettent à un petit nombre de pays européen de développer des projets collectifs et des politiques communes. L'accord du conseil européen par un vote à la majorité est nécessaire pour les mettre en œuvre.
Certains pensent que ces coopération pourront lever les blocages au Conseil européen qui se manifestent notamment en matière fiscale , en matière énergétique et en matière de défense, à cause de la règle du vote à l'unanimité requise dans ces domaines.
Il est vrai que les coopérations renforcées permettent de regrouper des pays européens volontaires pour avancer dans certains domaines. Le problème c'est que ces pays européens conservent leur structure étatique sans créer de structure étatique fédérale commune. Et dès lors que l'accord de plusieurs Etats est nécessaire pour conduire une politique industrielle ou une politique de défense commune, les chances de succès sont minimes. Chaque Etat a des traditions distinctes, des intérêts particuliers et des contraintes électorales spécifiques, ce qui affaiblit considérablement la volonté et la capacité d'agir. Cette absence de pouvoir politique capable de décider et de diriger empêche de mettre en place des politiques communes sur les grands sujets comme la fiscalité, l'armée ou la politique industrielle. Quelle efficacité, quelle pérennité, et quelle crédibilité aurait une fiscalité, une armée ou une politique industrielle dirigée par deux gouvernements différents ou plus ? Pourrait-on concevoir que la France par exemple possède deux gouvernements distincts, l'un au nord du pays et l'autre au sud du pays, pour gérer sa défense, sa fiscalité et sa politique industrielle ?
C'est ce qui explique pourquoi depuis le traité de Lisbonne de 2009, qui a assoupli leurs conditions d'application, les coopération renforcées n'ont rien créé de notable, à l'exception du brevet européen. Mais le brevet européen est un sujet technique qui n'a donc pas besoin d'un pouvoir politique efficace. Les coopérations renforcées ne permettent donc pas de résoudre le problème de l'impuissance de l'UE sur la plupart des grands sujets.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 46, annéee 2022
La faiblesse commerciale des européens
Malgré tous les discours sur la puissance commerciale européenne, on ne peut que constater que la capacité de négociation commerciale de l'UE reste très limitée.
Il est vrai que l'UE peut faire miroiter un meilleur accès à son grand marché ou menacer de saisir L'OMC lorsqu'elle négocie avec des petits pays ou avec de puissances moyennes.
Mais elle ne peut pas se mettre à dos son protecteur américain, compte tenu de sa dépendance sécuritaire envers les USA, qui est presque totale;
Elle ne peut pas non plus menacer la Chine de sanctions qui la priverait de l'accès au marché chnois compte tenu de la dépendance allemande envers les exportations vers la Chine. Cette dépendance allemande aux exportations vers la Chine est plus accentuée que la dépendance chinoise aux exportations vers l'UE. La Chine dispose d'un marché intérieur considérable et en croissance forte. Ses exportations vers l'Allemagne représentent 0,6% de son PIB et celles vers l'UE 2,6% de son PIB et ces pourcentages diminuent. Les exportations de l'Allemagne vers la Chine représentent 2,8% du PIB allemand et ce pourcentage augmente.
De plus, les différents gouvernements européens ont des intérêts nationaux et électoraux divergents compte tenu de l'absence du cadre fédéral européen. Ceci permet régulièrement aux grandes puissances extra européennes, notamment les USA et la Chine, de cibler certains pays européens pour empêcher une réponse commerciale européenne coordonnée.
Les USA et la Chine sont donc en mesure d'imposer dans une large mesure leurs conditions commerciales. Cela leur permet d'obtenir des accords à leur avantage comme pour l'aluminium s'agissant des USA ou pour les transferts de technologie s'agissant de la Chine. La plupart de ces transferts ont toujours lieu alors que la Chine refuse d'ouvrir pleinement son marché intérieur, qui reste protégé via des restrictions aux investissements, des réglementations ciblées, des pressions et des subventions. Cette politique est destinée à créer des champions industriels et technologiques chinois dans tous les domaines. Les USA, notamment avec les démocrates qui sont davantage interventionnistes, développent aussi une politique industrielle ambitieuse, protectionniste et cohérente grâce à leur État fédéral centralisé.
Les européens n'ont donc aucune chance de défendre correctement leurs intérêts commerciaux, leur industrie, leurs investissements et l'attractivité de leur territoire face aux USA et à la Chine.
A moins qu'ils ne décident de créer un Etat fédéral Européen pour être capable de parler d'une seule voix commercialement et pour mettre en place une défense européenne indépendante. Mais cela nécessite d'abandonner les rêves de grandeur nationaux et d'accepter pleinement son destin européen.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 45, annéee 2022
Les risques de la dépendance européeenne envers les USA
Il n'est pas contestable que ce sont les USA, et non pas les européens, qui assurent la sécurité de l'Ukraine grâce à leur livraison d'armes et grâce à leur fourniture de renseignements militaires.
Mais les USA montrent des signes de fatigue alors que la guerre ne dure que depuis 8 mois. Certains membres du Congrès réclament une réduction de l'aide militaire très coûteuse et d'autres considèrent que les USA ne sont pas en mesure d'assurer la sécurité de l'Ukraine, de l'Europe de l'Est, de la Corée du Sud et de Taiwan simultanément.
Dans leur compétition avec la Chine, les dépenses militaires américaines sont très élevées, plus de 700 milliards de dollars par an,. Ceci représente une charge importante alors que la croissance tendancielle ralentit et alors que l'inflation et les taux d'intérêt augmentent. La présence américaine renforcée en Europe de l'est et en Asie contribuent de manière importante à ces dépenses et divise les forces américaines entre 2 fronts. Comment croire que les USA seront en permanence prêts à assumer ce fardeau alors que l'Europe constitue un concurrent économique, que l'industrie chinoise surclasse déjà l'industrie américaine ? Comment croire que les forces américaines conventionnelles, qui sont nettement moins puissantes que celles de la Chine, pourront continer à assurer la sécurtié de à la fois de l'Europe, de l'Asie et du moyen orient ? De plus, l 'établissement traditionnel américain est de plus en plus isolé aux USA. Ce pays réclame davantage d'attention et de soutien financier au lieu de dépenser sans compter pour maintenir un système d'alliance dont il ne perçoit pas vraiment l'intérêt et qui présente des risques importants.
Et comment croire que les USA vont constamment protéger l'Europe de l'Est alors que la Russie ne représente plus une menace planétaire comme au temps de l'URSS. L'expansionnisme russe peut à terme déstabiliser et menacer l'intégrité territoriale de la Finlande, des pays baltes et de la Moldavie notamment. Les USA prendront-t-il le risque d'intervenir militairement et de provoquer une escalade nucléaire en cas de coup de force russe ? Cela n'est pas certain.
Les USA , pour des raisons financières, pour des raisons politiques et pour des raisons militaires, n'auront peut-être pas la volonté de protéger certains de leurs alliés en mettant en péril leur prospérité et leur propre sécurité.
C'est logique. On ne peut pas compter sur un allié lointain, même très puissant, pour défendre ses intérêts aussi bien qu'on le ferait soi-même. De plus, compter sur les américains affaiblit la volonté de défense et l'esprit de résistance des européens, ce qui peut avoir des conséquencfes néfastes pour leur futur Etat fédéral.
Les européens doivent donc organiser la défense de leur continent. Pour cela il est nécessaire de créer un Etat fédéral européen. En effet, seul un Etat fédéral européeen peut faire émerger un pouvoir politiaue crédible et une force armée européenne capable de défendre le territoire européen et de soutenir efficacement les alliés européens dans le monde russe, au moyen orient et en Afrique..Mais tant que cet Etat fédéral eurpéeen fait défaut, seul l'OTAN et la puissance américaine sont en mesure de protéger les européeens;
Quant à Taiwan, il n'est pas dans l'intérêt des européens de se laisser entraîner dans une querelle qui concerne essentiellement des intérêts américains et dans laquelle l'utilité du soutien européen pour les USA est minime. Les européens devraient au contraire pousser les USA et la Chine à s'entendre sur un calendrier de réunification qui garantit une forme de gouvernement local democrtaique aux Taiwanais sous peine de sanctions commerciales et financièeres très sévères de la part des USA et de leurs alliés.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 44, annéee 2022
Le Royaume Uni après le Brexit
Les eurosceptiques et les nationalistes insistent sur la prétendue relative réussite du modèle anglais avec son taux de chômage très bas et sa croissance assez forte.. Ceci prouverait; à leurs yeux , l'inutilité et la nocivité des traités européens et principalement du marché unique européen et de la monniais unique européenne;
Quelle est la situation économique et financière réelle du Royaume uni depuis le Brexit, notamment par rapport à celle de la France ?
Situation économique
Croissance 2020 à 2023 Royaume Uni: 2 % Source IMF
Croissance 2020 à 2023 France: 2.1 % Source IMF
Inflation 2022 Royaume Uni : 9.1% Source IMF
Inflation 2022 France : 5.8% Source IMF
Il existe donc un petit avantage pour la France concernant la croissance économique. Ceci malgré la fiscalité plus légère et la réglementation plus limitée, au Royaume uni; qui avaient depuis des décennies donné un avantage de croissance au Royaume uni sur la France. L'inflation au Royaume Uni est nettement plus élevée et ceci présente un risque majeur pour la croissance britannique à moyen terme. Si le Royaume uni faisait toujours partie de l'UE il connaîtrait probablement une croissance plus forte qu'actuellement grâce à de meilleures exportations et grâce à des importations facilitées. Si il faisait partie de l'euro, la pression inflationniste serait nettement moindre.
Situation financière
Taux à 10 ans emprunts d'Etat: 3,6% au Royaume Uni et 2,6% en France
Endettement 85% au Royaume Uni et 96% en France.
Le Royaume Uni ne peut pas emprunter aussi facilement que la France à cause de sa non participation à l'euro. Ceci peut entraver sa politique d'investissement et sa politique fiscale attractive. comme Liz Truss en a fait l'expérience. Et si le Royaume Uni augmentait les prélèvements obligatoires qui sont assez bas (35%) mais qui ne financent pas l'éducation supérieure par exemple, cela pèserait sur sa croissance et sur son taux de chômage. La France pourrait en revanche facilement passer de 55% à 45% de prélèvements obligatoires en gérant mieux ses finances publiques nationales et locales.
Situation sociale
Taux de chômage 3,5% au Royaume Uni et 7,4% en France. Source IMF
Pauvreté 13 millions contre 9 millions en France avec une population équivalente. (Source INSEE , Legatum Institute)
Espérance de vie 81 au Royaume Uni et 82 ans en France.
Les rigidités sur le marché du travail, la fiscalité trop lourde et le faible nombre d'heures de travail en France expliquent le niveau de chômage nettement plus élevé.
La fiscalité britannique plus avantageuse se fait au détriment des classes sociales les plus fragiles, ce qui constitue un handicap important pour le potentiel humain de ce pays.
Le Royaume Uni présente un risque de retard, à ce stade principalement économique et financier, à cause de son isolement en Europe à la suite du Brexit et compte tenu de sa non participation à l'euro. Malgré des liens avec le reste du monde (Global Britain) beaucoup plus puissants que ceux de la France, le Royaume Uni ne peut donc pas se passer de l'environnement européen.
Ceci devrait faire réfléchir ceux qui en France préconisent une politique de repli vers l'ancien empire colonial et vers la francophonie au détriment du destin européen de la France. Mais pour pérenniser la monnaie unique et la marche unique un Etat fédéral européen est nécessaire ,afin de mettre fin aux risque d'éclatement de la zone euro et pour rééquilibrer les flux financiers au profit des pays débiteurs grâce à des biens européens communs (armée, diplomatie, infrastructures, politique industrielle) qui amélioreront la situation de chaque pays européen et de tous les citoyens européens.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 43, annéee 2022
Universalisme français et exception française : deux impasses européennes
Les classes politique et médiatique éprouvent des difficultés à assumer l'intégration de la France dans une structure fédérale européenne. Ceci est notamment dû à la notion d'universalisme français qui considère que l'esprit de raison universel dont la France est la représentante est culturellement supérieur et a vocation à se diffuser à travers le monde. La France ne pourrait donc se satisfaire d'une vocation avant tout européenne.
Cette vision universaliste est paradoxalement complétée par une vision exceptionnaliste de la France, dont la culture particulière et la destinée hors du commun depuis Vercingétorix (qui ne parlait pas français et n'était pas chrétien) justifierait le maintien à tout prix de son indépendance nationale et de la pleine, sinon totale, souveraineté de son État.
En réalité ces deux visions sont erronées. La France est évidemment un pays européen comme les autres, c'est-à-dire un pays avec une culture spécifique pour ce qui concerne les modes de pensée et les habitudes sociales, cette culture étant proche de celle de ses voisins européens. Cette culture française et européenne comporte aussi des points communs avec la culture de chaque peuple de la planète puisque ce sont des hommes qui portent les cultures et que tous les hommes sont capables de raisonner et de vivre en société. Ce qui explique probablement pourquoi les élites à travers le monde, généralement davantage appelées à raisonner, ont plus de points communs que les peuples. C'est seulement dans cette mesure que l'on peut parler d'universalisme.
Les notions d'universalisme français ou d'exception française constituent donc des idéologies dépassées et inadaptées. Il existe en réalité une culture française de type européenne ouverte sur l'universel et donc plus ou moins liée avec la culture de chaque peuple de la planète.
C'est en abandonnant les notions flatteuses mais irréalistes d'universalisme français et l'exceptionnalisme culturel français, qui s'apparentent souvent à du crypto nationalisme et qui n'ont pas d'équivalent ailleurs en Occident, que l'on pourra mieux faire accepter l'idée d'intégrer la France dans un ensemble fédéral européen. Au sein de cet ensemble la culture française sera naturellement préservée, comme en Suisse, mais elle sera davantage mise en relation avec celle de ses voisins européens.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
semaine 42, année 2022
L'anti américanisme: une impasse européenne
Certains estiment qu'il serait utile de désigner les USA comme un adversaire de l'unification fédérale de l'Europe afin de mobiliser les volontés européennes dans un sens européen. On accélérait ainsi la formation d'un État européen comme Bismarck avait utilisé l'hostilité contre la France pour unir l'Allemagne.
Il faut d 'abord dire qu'une unification politique ne peut pas être réalisée uniquement par opposition à l etranger. Il faut nécessairement une identité et une volonté de vivre ensemble, sinon de simples alliances militaires ayant pour but de se défendre contre un ennemi commun suffiraient pour créer un Etat. La Chine et l'URSS n'ont pas formé un pays unique à la suite de leur alliance contre les USA dans les années 50, malgré leur alliance étroite et leur idéologie commune.
Ensuite, on ne peut désigner un ennemi extérieur que s' il existe effectivement un comportement hostile à l' unification européenne. Bismarck pouvait désigner l'Autriche et la France comme les ennemis de l'unification allemande parce que l'Autriche combattait effectivement la politique unificatrice de la Prusse , tout comme la France. Les USA ne s'opposent pas à l'unification fédérale de l'Europe, ils l'ont même favorisée dans les années 50. Si ils préfèrent aujourd'hui peut être voir les européens divisés pour mieux les dominer et défendre leurs intérêts, ils ne se sont jamais véritablement opposés au processus d'unification politique européenne. Les USA ont été beaucoup plus favorable au fédéralisme européen que la France ou le Royaume uni depuis 1945, ceci afin de pacifier définitivement l'Europe, ce qui est dans leur intérêt.
De surcroît, désigner les USA comme l'ennemi de l'unification européenne risquerait fort de se transformer en rejet de la présence américaine en Europe avant que les européens aient créé leur État fédéral. Ceci serait la meilleure façon de voir resurgir les rivalités entre Etats européens ou même la guerre entre les pays européens, divisés en blocs opposés et soutenus par leurs puissants alliés extra européens respectifs.
Si les européens ne sont pas capables de s'unir politiquement c'est jusqu'à présent essentiellement à cause de la politique à courte vue et déraisonnable de la plupart de leurs politiciens et non pas à cause des USA.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 41, année 2022
La crise énergétique européenne
Cette crise énergétique européenne est tout d'abord la conséquence de l'irrationalité de la pensée des forces écologiques qui préfèrent le gaz émetteur de CO2 au nucléaire, qui n'en produit pas. C'est ensuite la conséquence de la guerre en Ukraine que les européens ont été incapables de prévenir alors que l'Ukraine est leur associé. Cette guerre a diminué l'approvisionnement en gaz et en pétrole russe. C'est enfin le résultat de l'incohérence et de l'inefficacité de la politique énergétique européenne, ce qui n'est pas étonnant puisqu'elle est conduite par 27 États souverains plus une commission.
Mais aujourd'hui, que doivent faire les Européens pour sortir de cette crise ?
Pour faire baisser le coût de l'énergie et la rendre décarbonée, un programme nucléaire européen pouvant fournir tous les pays européens serait nécessaire. Pour dissuader la Russie d'agresser ses voisins, une Europe militairement forte serait très utile. Et pour rendre la politique énergétique européenne plus efficace, un programme européen d'énergies renouvelables devrait s'imposer à tous les pays européens à travers des infrastructures européennes de production et de transport électriques Seul ce vaste programme d'Infrastructures européennes pourrait électrifier massivement et rapidement les transports de marchandises et de personnes en Europe ainsi que les systèmes de production et de chauffage. Les programmes européens actuels ne sont pas assez rapides et massifs.
Toutes ses solutions nécessitent un Etat fédéral européen capable de décider de manière cohérente et d'investir massivement comme seul un Etat peut le faire. Pour vraiment sortir de la crise et de la mauvaise gestion européen de l' énergie nous avons donc besoin plus que jamais d'un gouvernement fédéral européen responsable pour la politique industrielle et donc pour la politique énergétique ainsi que pour la politique étrangère et pour la défense.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 40, année 2022
Les populismes et le projet européen.
Le parti de droite nationale Frères d'Italie a remporté les élections italiennes. Ce parti insiste sur la souveraineté nationale et sur la défense des intérêts nationaux italiens au détriment de la solidarité européenne et du destin européen. Ce succès confirme la poussée du populisme en Europe.
Le populisme peut en effet se définir comme l'utilisation de la démagogie (recours à des boucs émissaires, refus des réalités notamment économiques ou culturelles ) à des fins politiques. Le populisme rejette la notion de solidarité européenne car il refuse de reconnaître l'interdépendance poussée des pays européens et leur destin commun
Les partis populistes sont cependant obligés d'admettre l'existence du marché unique et de la monnaie unique pour ne pas effrayer les électeurs et pour parvenir au pouvoir. Mais la solidarité européenne n'existe pas pour eux. Leur but est de tirer au maximum avantage de l'UE sans considération pour les partenaires européens.
L'UE ne pourra donc pas survivre longtemps à une percée des populistes de droite ou de gauche dans le cœur de l'Europe, à savoir en France et en Allemagne. or une telle perceive est tout à fait possible compte tenu de la victoire des populistes en Italie, Pologne, Hongrie, et dans une certaine mesure au Royaume uni avec la victoire des brexiters
Que peut-on faire pour éloigner ce danger qui menace les institutions européennes et surtout les réalisations européennes concrètes ?
La principale force des populistes c'est le recours à la légitimité nationale. Un pays européen souverain doit nécessairement pouvoir décider seul et défendre ses intérêts. Or les pays européens sont insérés dans un réseau institutionnel européen qui limite fortement leur liberté d'action, ce qui paraît insupportable pour le démocrate comme pour le patriote. Les populistes, qui sont en général des nationalistes de gauche ou de droite, dénoncent donc ce système européen en promettant d'en tirer le meilleur parti pour leur pays uniquement. Mais ils promettent de ne pas le détruire immédiatement pour ne pas nuire à l'intérêt de leur pays. Ils le détruiront plus tard peut-être, lorsque cela sera possible, afin de retrouver le vieux système d'alliance intra européen qui produit des blocs européens opposés et finalement des guerres, soutenus par les grandes puissances extra européennes.
Le meilleur antidote à cette légitimité nationale utilisée par les populistes c' est donc de créer une légitimité nationale européenne en proposant aux citoyens d' un petit nombre de pays du cœur de l' Europe de créer ensemble un Etat européen qui pourra défendre leurs intérêts et décider souverainement. Ceci nécessite un changement de grille de lecture des partis pro européens qui raisonnent en termes surtout économiques, écologiques et sociaux, sans tenir compte des réalités nationales et politiques.
Le recours à la légitimité écologique et climatique ne suffira pas comme l'a démontré l'expérience du Brexit et comme le démontre le résultat des élections en Europe mois après mois.
On voit bien que le système européen actuel, utile pour faire émerger le processus d' unification européenne, n' est pas viable à long terme et doit être parachevée par la constitution d'un Etat fédéral européen s' il ne veut pas avoir été une construction européenne ratée. Ce système se délitera le jour où les USA n'auront plus la volonté ou la capacité d'assurer la paix sur continent européen en dissuadant les petits Etats européens de redevenir des rivaux, voire de se refaire des guerres avec l'appui de leurs alliés extra européens. Ce système se délitera aussi le jour ou le populistes auront pris le dessus politiquement sur le forces pro européennes dans le cœur de l'Europe. N'oublions pas que le virus natioanliste n'a pas été éradiqué en Europe. il est seulement assoupi. *
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 39, année 2022
Vote à la majorité au conseil européen ou gouvernement fédéral européen ?
Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont tous les deux proposé de passer au vote à la majorité qualifiée pour les décisions que prennent le Conseil européen. Leur but est de rendre l'UE plus efficace, notamment en politique étrangère et pour la politique économique.
Federal europe souhaite pour sa part créer un gouvernement européen unique compétent pour la défense, la diplomatie et pour la politique industrielle.
Quels sont les avantages et les inconvénients de ces deux solutions ?
Le vote à la majorité au conseil
Avantages
Mettre en place le vote à la majorité semble plus facile car cela ne met pas directement en cause les moyens budgétaires et les forces armées nationales et cela semble pouvoir être obtenu sans recourir au référendum.
Cette solution paraît donc plus raisonnable et elle pourrait constituer une étape intermédiaire entre la souveraineté nationale aujourd' hui en vigueur et la souveraineté européenne exercée par un Etat fédéral européen capable de décider seul.
Inconvénients
Des transferts de souveraineté cruciaux sans gouvernement et élu responsable devant les électeurs augmenterait le déficit democratique en Europe. Cette solution serait en outre politiquement très difficile à faiure accepter dans tous les pays européens et particulièrement dans ceux qui se considèrent encore comme des puissances indépendantes:France, Pologne, Italie, Espagne notamment. Elle a donc très peu de chances de voir le jour et Il faudrait probablement dans un certain nombre de ces pays un référendum pour légitimer cette solution.
Il existe de plus un risque de fracture des institutions européennes en cas de désaccord profond entre Etats européens sur une question cruciale de défense; de diplomatie, de politique industrielle ou de choix énergétiques. En effet, des gouvernements européens séparés pourront toujours reprendre leur liberté d'action en refusant de se soumettre au vote de la majorité.
Gouvernement fédéral
Avantages
La création d'un gouvernement fédéral européen élu permet en réalité de légitimer les transferts de souveraineté importants comme les questions fiscales et de défense, aux yeux des populations. Cette solution peut donc être plus attractive et plus légitime politiquement que celle du vote à la majorité dans un conseil europeén éloigné des citoyens et qui n'est pas responsable devant les électeurs. En effet il est plus facilement possible de convaincre les électeurs des avantages d' un Etat fédéral européen alors aue le conseil européen décidant à la majorité et dans lequel les citoyens européens ne se reconnaissent pas et doutent à juste titre de la puissance compte tenu du maintien de la séparation des administrations nationales et des armées nationales.
La fusion des administrations diplomatiques, de certaines administrations économiques et des forces armées permettrait au contraire de constituer une puissance européenne crédible, forte et efficace.
Enfin la création d'un Etat fédéral européen avec un groupe restreint de pays fondateurs déclenchera une dynamique fédéraliste en Europe et renforcera considérablement le sentiment d' appartenance européenne.
Inconvénients
Cette solution nécessite une volonté politique assumée, qui existe déjà en Allemagne, mais qui fait encore défaut en France compte tenu de son histoire réelle ou imaginaire, souvent enseignée à l'école et fréquemment relayée par les médias.
Conclusion
Il est aujourd'hui nécessaire de passer du stade technocratique et institutionnel de la construction européenne au stade politique et démocratique pour pouvoir convaincre les citoyens de donner plus de pouvoir aux institutions fédérales européennes.
Le temps est donc venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 38, année 2022
Le discours d'Ursula von der Leyen
Ursula von der Leyen dans son discours sur l'état de l'UE a évoqué plusieurs points qui méritent d'être discutés:
Elle a d'abord souligné le rôle de l'UE pour la livraison d'armes et pour l' aide financière en faveur de l'Ukraine. Mais elle oublie de dire que ce sont les USA qui ont permis à l'Ukraine de résister à l'invasion russe grâce à leur livraison d'armements précédent l' invasion et grâce à la quantité et à la qualité de celles-ci. Si les européens avaient été les seuls à la manœuvre, les forces russes seraient sans doute depuis longtemps à Kiev.
La présidente de la commission européenne a ensuite souhaité l'intégration Ukraine dans le marché intérieur européen pour les biens et les services, Ceci est une bonne idée compte tenu de la nécessité de soutenir l' Ukraine économiquement et de bénéficier des exportations d'énergies ukrainiennes. Cela peut aussi remplacer la perspective pour l'Ukraine de devenir membre de l'UE, qui n'est ni souhaitable ni réaliste.
Elle souhaite la taxation des superprofits énergétiques fossiles et électriques pour aider les entreprises et les ménages. C'est une. bonne idée mais comme la commission n'a pas les moyens ni l'autorité nécessaires pour conduire une politique énergétique ou fiscale unique en Europe, on ne pourra pas vraiment lutter contre la mise en concurrence fiscale des Etats européens par les producteurs d'énergie.
Elle souhaite des incitations en faveur des producteurs d'énergie propre sur le marché européen de l'électricité . Ceci est une est bonne chose, mais cela sera très difficile à mettre en oeuvre compte tenu des choix énergétiques divergents entre pays européen;
Elle propose la création d'une banque européenne pour faciliter la production d' hydrogène. Ceci fera double moyens double emploi avec les moyens nationaux, et son efficacité sera donc faible
Elle souhaite une politique fiscale qui permet des investissements stratégiques ,notamment verts et digitaux, et elle veut plus de flexibilité dans la gestion des déficits des pays européens, mais avec plus de contrôle. Cela fonctionnera mal ou ne fonctionnera pas compte tenu de l'absence d'autorité fiscale de la commission européenne. La commission ne peut pas vraiment influencer la politique fiscale aux pays too big to fail (Italie, France notamment) et est dépendante du bon vouloir des pays créditeurs (Allemagne notamment)
Elle souhaite que les entreprises petites et moyennes soient protégées contre contre l'inflation et contre les carences de travailleurs et de matières premières. l'UE ne peut pas garantir. cela. Elle peut seulement y contribuer par des mesures qui facilitent ,la formation des travailleurs et les importations de matières premières, qui souvent se heurtent à la politique étrangère divergente des pays européens ou à la mauvaise gestion de certains pays européen.
Elle veut des accords commerciaux avec le Chili, Mexique, Nouvelle Zélande, l'Australie, l'Inde pour faciliter l'importations des minerais rares, avec des projets stratégiques pour investir dans le haut de la chaîne de valeur de ce secteur. Elle propose un fonds souverain européen pour y parvenir. Ce fonds fera double emploi avec les fonds souverains nationaux politiques et ne permettra donc pas aux européens d'assurer correctement la défense de leurs intérêts face à la politique étrangère et énergétique de la Chine, des USA, de la Russie.
Toutes les mesures et tous les objectifs énumérés par la Présidente de la commission seraient bien plus efficaces et plus sûrement atteints atteints si les européens disposaient d'un gouvernement unique responsable pour les questions industrielles et de défense.
Ajoutons que la volonté d'Ursula von der Leyen de lutter contre les activités subversives dirigées contre les institutions et le personnel des Etats européens, ou propageant la désinformation et la corruption, est une bonne chose.
Mais cela ne doit pas conduire au messianisme democratique qui entend propager les valeurs et institutions européennes à travers le monde grâce aux sanctions économiques et aux opérations militaires. Chaque région du monde a ses propres traditions politiques et son propre rythme de développement politique. Ce qui explique l'échec du messianisme democratique depuis la fin de la guerre froide.
Au-delà de la communauté de valeurs démocratiques et juridiques propres aux européens et aux américains, il existe nécessairement certains intérêts économiques et géopolitiques divergents entre les USA et l'Europe, C'est en partie pourquoi l' Europe doit s' unir politiquement pour acquérir une indépendance diplomatique et militaire grâce à la création du gouvernement fédéral européen.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
.Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 37, année 2022
Le discours d Olaf SCholz
Dans son discours de Prague, Olaf Scholz à souligné que l'Europe constituait l'avenir des européens et que le poids de l' UE devait être utilisé pour permettre aux européens de peser face aux autres puissances.
Afin de renforcer le poids de l'UE, le chancelier allemand propose notamment de passer au vote à la majorité au Conseil européen pour les questions fiscales et de de=fes, d' organiser une division des tâches entre européens pour soutenir l' Ukraine dans son effort de guerre et produire un système de défense aérienne europeana
Ces propositions vont dans la bonne direction mais elles ont très peu de chances de voir le jour.
Le vote a la majorite sur les questions fiscales et de défense se heurtera à l' opposition de la plupart des pays membres pour des raisons de politique intérieure et risquerait de conduire à une fracture entre Etats européens en cas de désaccord fondamental les Etats minoritaire refusant de se soumettre à la volonté des États majoritaires
La division des tâches entre pays européens pour soutenir l' ukraine se heurtera à la nécessité de coopérer avec les USA qui sont , et de loin, le premier fournisseur d'armes et d'aide financière aux Ukrainiens, en raison de la puissance et de la détermination politique que leur procure le gouvernement fédéral américain
La création d'un système de défense anti aérienne européen, si elle demeure possible;, se heurtera aux inévitables et importantes rivalité entre les industries de défense des différents Etats européens et sera entravée par les industriels de l'armement américains qui peuvent utiliser le dépendance sécuritaire des européens vis à vis des USA.
Pour augmenter le poids de l'Europe, il est désormais nécessaire de créer un gouvernement fédéral européen fédéral au cœur de l'UE, en commençant avec la France et l'Allemagne en obtenant l' accord des français et de glands ou de leurs représentants. Cette solution est prévue dans le contrat de coalition du gouvernement allemand et doit faire l'objet d'une mise en œuvre par étapes. Tout d' abord volonté des plus hautes instances politiques de créer un Etat fédéral européen a breve echeance, ensuite débat et sélection de la meilleure méthode pour parvenir à cet objectif et enfin campagne électorale des principales formation politiques pro européen pour convaincre les citoyens. .
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 26, année 2022
Le green deal, un programme très insuffisant ?
Une précision tout d'abord concernant les buts de guerre en Ukraine. C'est l'intégrité territoriale et l'indépendance de l'Ukraine qui doivent être défendus par les européens et non pas l'adhésion de l'Ukraine à l'UE ou à l'OTAN.
Les Ukrainiens ne devraient pas avoir besoin et ils n'ont en réalité pas besoin de la perspective d'adhésion à l'UE ou à l'OTAN pour défendre leur indépendance. Les perspectives d'adhésion à elles seules ne peuvent pas justifier l'effort de guerre des Ukrainiens ni le soutien des Occidentaux. Pour combattre, les Ukrainiens ont besoin de patriotisme et d'armes, en particulier des tanks, des avions de combat et des missiles anti aérien longue portée, et non pas du statut de candidat à l'UE.
Le green deal comprend une série de mesures réglementaires et financières européennes pour accélérer l'émergence des énergies renouvelables et durables, pour améliorer l'efficacité énergétique et pour encourager la digitalisation de l'économie.
Next Generation EU constitue le volet financier du green deal, pour 750 millions d'euros, dont 500 millions de subventions. Ces fonds sont destinés à financer des projets prévus par la green deal et qui seront présentés par les pays européens individuellement.
On est frappé par l'absence de grands projets européens développés en commun capable de profondément influencer la politique énergétique de tous les pays européens en créant un vaste programme solaire et nucléaire européen.. On est également frappé par l'absence de concentrations industrielles et de grands programmes de soutien commercial dans le domaine des énergies renouvelables et durables. Ces concentrations et ces soutien seraient capables de renforcer la compétitivité des acteurs européens de ce secteur.
La Pologne, l'Italie, l'Espagne par exemple continueront à favoriser le charbon ou le gaz. L'Allemagne quant à elle est contrainte de relancer l'exploitation du charbon pour faire face aux réductions de livraison de gaz russe.
Il faut donc s'attendre à un faible impact du green deal sur les émissions de CO2, sur la pollution, sur le prix de l'énergie et sur l'indépendance énergétique européenne.
Au plan macro économique, le green deal n'est pas suffisant pour résorber le retard de croissance européen sur les USA en 2021. (5,7% de croissance aux USA en 2021 contre 4,8% de croissance dans la zone euro en 2021). La reprise européenne restera inférieure à la reprise américaine en 2022 et elle sera impactée par une inflation élevée malgré des plans de relance européens 2 à 3 fois inférieurs à ceux des USA et de la Chine.
En outre le mécanisme de taxe carbone aux frontières devra être mis en place très progressivement pour ne pas pénaliser läindustrie européenne qui utilise des certificats d'émission de C02 gratuits et pour ne pas s'exposer à des rétorsions de pays qui exportent vers le marché européen. Ce mécanisme ne permettra donc pas d'améliorer significativement l'efficacité du green deal.
Seul un gouvernement fédéral européen pourrait conduire une politique environnementale performante et marco économiquement efficace en créant de grand projets d'infrastructure nucléaire, éolien, fluviaux et électriques à l'échelle de l'Europe et en soutenant l'industrie verte européenne par des concentrations , des subventions et des accès préférentiels aux marchés européens, à l'image de ce que font la Chine ou les USA..
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 25, année 2022
Les élections législatives en France et l'Europe
Le parti présidentiel a obtenu une majorité relative lors du second tour des élections législatives françaises.
Il est donc désormais nécessaire de mettre en place une coalition politique pour gouverner la France. Cette coalition formelle ou informelle peut être constituée par Ensemble, par une partie des écologistes, par une partie des socialistes, par une partie des Républicains et par certains élus divers droite et divers gauche.
La situation politique compliquée de la France est la preuve que l'élection du Président de la République au suffrage universel ne garantit pas de majorité parlementaire et ne permet pas d'écarter le risque de cohabitation lors des élections législatives qui suivent. Ceci nuit indiscutablement à l'efficacité et à la cohérence gouvernementale en France.
Il faut donc envisager de créer un régime présidentiel en France dans lequel le Président gouvernement et dans lequel l'Assemblée légifère, ce qui est beaucoup plus clair et bien plus efficace, Un régime parlementaire en France constituerait un lourd handicap pour ce pays. Il rendrait la France difficilement gouvernable compte tenu des problèmes que rencontrent les partis français pour former des coalitions de gouvernements stables et durables. Ceci serait également vrai pour les futures institutions fédérales européennes compte tenu de la taille et de la diversité de l'Europe.
Dans le cadre de la coalition gouvernementale à venir, le président de la République doit en priorité engager le pays sur la voie du fédéralisme européen, quitte à faire certaines concessions concernant la fiscalité, les retraites où le nucléaire par exemple. Il sera toujours possible de changer d'orientation sur ces sujets après les prochaines élections. En revanche, chaque mois perdu sur la voie du fédéralisme européen proposé par l'Allemagne constitue une menace grave pour la prospérité et la sécurité des français dans un monde où la protection militaire américaine de l'Europe et où la solidarité financière européenne ne sont plus garanties et peuvent faiblir très vite compte tenu des menaces géopolitiques grandissants et des risques économiques croissants.
De plus, seul le projet fédéraliste européen mis en œuvre conjointement avec l'Allemagne peut constituer un horizon politique suffisamment attractif mobilisateur pour stopper la progression des forces nationalistes et populistes qui flattent les instincts de repli et de désorganisation.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 24, année 2022
La politique industrielle en Europe : un échec programmé ?
On entend souvent dire que la politique industrielle en Europe progresse, notamment avec l'alliance européenne des batteries, qui doit relancer la production de batterie sur le sol européen et accroître la part de marché des européens de 7 % `25 % d'ici quelques années.
Mais l'alliance européenne pour les batteries mutualise des financement de recherche pour 20 milliards d'euros environ, fixe un cadre réglementaire et met en place un environnement institutionnel facilitant les coopérations entre industriels européens. Elle ne crée aucun projet industriel concret et elle ne procède à aucune concentration industrielle.
Le financement mutualisé entre Etats européens pour la recherche sur les batteries est une bonne chose compte tenu du montant des capitaux requis et des risques financiers encourus. Mais ce financement est insuffisant car chaque Etat européen conserve un politique de recherche indépendante qui engendre des coûts importants et qui l'empêche de contribuer suffisamment. Dans ces conditions, rien ne permet d'affirmer que les européens parviendront à reprendre des parts de marchés significatives aux Chinois et aux américains, qui mettent en place des politiques industrielles pour les batteries avec d'avantages de moyens financiers et en subventionnant des projets industriels.
Le paquet législatif des semi-conducteurs pour l'Europe est dans une situation similaire. Ce paquet législatif met à disposition des fonds publics et privés pour les entreprises existantes et les starts up du secteur des semi conducteurs, il met en place un cadre fiscal et social pour attirer les investissements et il institue un mécanisme de coordination entre Etats européen et la commission européenne pour surveiller le marché des semi-conducteurs et anticiper ses besoins. Il ne prévoit aucune coopération, aucun projets communs et aucune concentrations industriels.
Les initiatives actuelles de politique industrielle européennes sont mieux que rien mais elles ne peuvent pas remplacer les coopérations entre industries, les projets industriels communs et les concentrations industrielles qui constituent des éléments indispensables pour obtenir de bons résultats. Ces coopérations, ces projets et ces concentrations voient le jour en grand nombre lorsqu'elles sont favorisées par un gouvernement unique responsable de la politique industrielle . Seul un gouvernement européen unique disposerait de la volonté et des moyens pour créer suffisamment de coopérations industrielles et pour concentrer les industries. Un tel gouvernement serait en outre capable de mobiliser bien davantage de fonds que la commission européenne en raison de sa surface financière et de ses emprunts européens.
Dans la situation actuelle, il existe certaines coopérations industrielles mais elles sont difficiles à mettre en place et compliquées à mettre en œuvre en raison des rivalités entre gouvernements européens, à cause de l'absence de vision unique sur des sujets souvent liés à des enjeux électoraux et de souveraineté nationale.
Si on regarde l'exemple d'eurocopter, on constate que la décision de créer l'hélicoptère de combat Tigre a été prise pour mutualiser les coûts et les compétences. Mais la France continue à se procurer des hélicoptères purement français ce qui nuit au développement de la coopération militaire et les allemands continuent à se procurer des hélicoptères purement américains.. De plus les rivalités entre industriels chacuns responsable d' une partie du projet dilue la responsabilité et peut nuire à la qualité du du produit, et donc à sa fiabilité ou à son efficacité comme les nombreuses pannes dont est victime l'hélicoptère Tigre le prouvent.
Il existe aussi quelques concentrations industrielles en Europe mais elles restent l'exception pour les mêmes raisons. Lorsqu'elles parviennent à être mises en place, elles fonctionnent généralement correctement, comme c'est le cas pour Airbus. Néanmoins , pour 1 Airbus, combien de concentrations industrielles européennes ne sont pas opérées en raison des divergences de vues des gouvernements européens et à cause de leur manque de volonté commune ?. Transport ferroviaire, transport aérien, télécommunications, armement terrestre, informatique, énergies renouvelables, autant de secteurs qui n'ont pas donné lieu à des concentrations industrielles européennes, dans des domaines où les concentrations sont pourtant nécessaires pour dynamiser l'industrie européenne face aux USA et à la Chine notamment et pour créer des champions européens.
Ceci explique pourquoi l'essentiel des efforts réglementaires, structurels et financiers concernant la politique industrielle relève toujours et avant tout des Etats européens nationaux, avec des résultats qui restent mauvais en raison du haut degré d'interdépendance industrielle et technologique en Europe. Ceci conduit au déclassement progressif de l'Europe.
Si on regarde la politique industrielle française, on constate qu' elle reste encore efficace dans quelques secteurs comme le nucléaire, mais cette efficacité décroît en raison de l'interdépendance de ses chaînes d'approvisionnement en Europe et de la dispersion des compétences technologiques en Europe. La France recule constamment par rapport au reste du monde au plan de la croissance économique et du nombre de brevets industriels. Il est vrai que la France a produit près de 25 licornes en 2022 grâce à un système de financement public et privé dynamique, ce qui est un très bon résultat, mais ces licornes ne peuvent pas compenser le retard que prend l'économie française en raison de l'absence de politique industrielle européenne efficace. Ces licornes doivent en outre devenir des champions européens et mondiaux, ce qui ne sera pas facile sans politique industrielle efficace capable notamment de réserver certains marchés aux entreprises européennes.
En Allemagne la situation est similaire. Les taux de croissance économiques et l'innovation industrielle reculent chaque année par rapport à la Chine et au reste du monde. L'industrie nucléaire allemande a presque été démantelée et le secteur des énergies renouvelables ne se développe pas correctement. Le mittelstand allemand et les géants allemands de la Chimie, de l'automobile et des machines utiles continuent à soutenir l'économie allemande mais leur compétitivité s'effrite. L'électrification des véhicules reste lente et coûteuse pour le consommateur avec un prix de l'énergie en nette augmentation.
Seule une politique industrielle pilotée par un gouvernement franco allemand ou européen permettra donc de relancer l'innovation et la croissance en Europe grâce à des décisions cohérentes, grâce à des moyens financiers massifs et grâce à des mesures réglementaires et sectorielles valables pour l'ensemble du territoire européen. C'est à ce prix que les européens pourront maintenir et accroître leur part de marché dans les secteurs à haute valeur ajoutée de la chaîne de valeur de la production internationale, seule manière de défendre durablement le pouvoir d'achat des citoyens européens.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 23, année 2022
Affaiblir la Russie ou renforcer l'Europe ?
La guerre en Ukraine a révélé le caractère expansionniste du régime russe qui prétend refaire de l'Ukraine un protectorat ou une province russe.
Cette guerre permet de mettre un terme aux illusions françaises et allemandes concernant un partenariat franco russe ou germano- russe capable de renforcer la position française ou allemande en Europe face aux USA.
Cette guerre permet aussi de comprendre que la Russie, tacitement appuyée par la Chine pour contourner les sanctions occidentales , est en mesure d'utiliser sa puissance et sa volonté pour successivement soumettre ses voisins :Kazakhstan, Georgie, Biélorussie, Arménie, Ukraine.. Ceci constitue d'ailleurs la continuation de la politique expansionniste Moscovite.
Face à une Russie qui dévoile sa capacité d'agression conventionnelle, cyber, voire nucléaire, les européens ont désormais deux solutions: affaiblir la Russie ou renforcer l'Europe.
Ceux qui cherchent à affaiblir la Russie, pour l'empêcher de dominer le continent européen ont certaines raisons de le faire. La garantie de sécurité ́américaine est loin d'être absolue puisque les intérêts vitaux des USA ne sont pas en cause si la Russie attaquait la Moldavie ou les pays baltes et dans la mesure où les problèmes budgétaires américains risquent de réduire l'aide financießre et militaire qu'ils peuvent fournir De plus la Russie ne représente plus une superpuissance mondiale capable de mettre en péril l'organisation sociale des pays occidentaux mais elle possède toujours un arsenal nucléaire et missillier considérable qui peut dissuader ou empêcher les USA d'intervenir dans certains cas.
Pour affaiblir la Russie au plan militaire et diplomatique, il serait nécessaire de prévenir toute perspective d'unification librement choisie du monde russe et de réduire la verticalité du pouvoir en Russie. Pour ce faire, il faudrait intégrer l'Ukraine dans l'UE et il faudrait soutenir l' opposition democratique russe. Mais l'ingérence politique a peu de chances de produire des effets en Russie et peut conduire à une désorganisation ou à une dislocation du pays. L'intégration de l'Ukraine dans l'UE présente l'inconvénient majeur de brouiller la conscience européenne en compliquant la réponse à la question des frontières de l'Europe et elle risque de créer un casus belli entre russes et européens au sujet de l'Ukraine. Il est nettement préférable de soutenir militairement massivement l'armée et la résistance ukrainienne.
L'Ukraine est située entre l'Europe et la Russie mais en raison de son histoire, de sa culture et ses liens elle appartient au même monde que la Russie, même si son évolution future pourrait lentement modifier son orientation.
Chercher à affaiblir la Russie n'est donc pas une option intéressante et elle peut se révéler contre productive.
Au lieu de chercher à affaiblir la Russie, la meilleure manière de sécuriser le continent consiste à renforcer l' Europe. Que signifie renforcer l'Europe ? Permettre aux européens de se défendre seuls notamment face à la Russie et peut être face à la Chine, et lui donner la capacité de se gouverner efficacement.
Pour se défendre seul un Etat fédéral européen, franco-allemand pour commencer, est indispensable pour constituer et utiliser des forces armées européennes très puissantes. Sur ce point le réarmement allemand de 100 milliards dont 50 milliards sur les 5 prochaines années pour parvenir à 2% du PIB de dépenses militaires ne change rien au problème de la défense de l'Europe. L'armée allemande rénovée ne permettra pas aux européens de défendre leur frontière orientale seuls.
Pour être gouvernés efficacement, les européens doivent se doter d'une organisation politique européenne capable de décider et agir souverainement pour les questions essentielles qui ne peuvent plus être traitées au plan national, à savoir la défense, la diplomatie, l' industrie-énergie et l'environnement.
Le renforcement réel de l' Europe passe donc nécessairement par un processus de fédéralisation qui doit être lancé le plus tôt possible pour les autorités institutionnelles et politiques actuelles. Ceci permettra ensuite de poursuivre ce processus par un vaste débat de société en France et en Allemagne sur la meilleure manière de fédéraliser l'Europe. Ce processus sera achevé grâce à la prise en compte du fédéralisme européen par les partis et les forces politiques dans leur programme politique et leur campagne électorale.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 22, année 2022
Les intérêts européens et les intérêts américains en Ukraine
Les intérêts américains et européens en Ukraine ne sont pas identiques.
Le soutien à l'armée et à la résistance ukrainienne pour protéger l' Europe de l'est, en particulier la Moldavie et les pays baltes, et pour faire reculer les forces nationalistes réactionnaires et les forces nationalistes gauchistes en Europe sont des buts sur lesquels les européens et les américains peuvent être d'accord. Une victoire russe définitive en Ukraine serait indiscutablement dangereuse pour la sécurité en Europe, pour la stabilité économique et sociale du continent et pour la solidité de l'OTAN.
Mais il existe néanmoins des divergences d'intérêts fondamentales entre Européens et Américains en Ukraine.
Les européens ont intérêt à favoriser un rapprochement entre l'ukraine et la Russie après la guerre pour rétablir des relations normales possibles avec les russes, voisins importants. Ils n'ont donc pas intérêt intégrer l' Ukraine dans L'UE ni dans l'OTAN
Ils devraient contribuer à faire de l'Ukraine un pays indépendant, partenaire des européens et capable de se défendre son indépendance en lui livrant des armes lourdes en grande quantité ( avions de combats, tank, artillerie, missiles anti aériens longue portée) sans compromettre un éventuel rapprochement futur entre l'Ukraine et la Russie.
Il existe de plus un danger réel à intégrer l'Ukraine dans l' UE compte tenu de la garantie de défense entre pays membres qui requiert une intervention militaire directe. Ceci pourrait engendrer un conflit nucléaire avec la Russie qui considère que l'Ukraine fait partie de sa zone territoriale.
Pour les américains au contraire, l'intégration de l'Ukraine dans l'UE et dans L'OTAN serait un moyen de conserver et de renforcer leur ascendant géopolitique en Europe dans la mesure où ces deux organisations dépendent des USA pour assurer la défense de leurs membres. Ceci leur permettrait aussi de faire avancer leurs intérêts gaziers et militaro-industriels
Pourquoi les européens se montrent- ils une fois de plus incapables de définir leurs intérêts correctement et de les défendre efficacement dans cette affaire ?
Parce que les divergences de vue et d'intérêts entre pays européens qui ne peuvent pas être surmontés puisque chaque Etat européen conduit sa propre politique étrangère vis-à- vis de la Russe et dans une moindre mesure vis-à- vis des USA, et parce que ces multiples politiques étrangères sont caractérisée par la faiblesse de chaque pays européen face à la russie et face aux USA.. Ceci réduit à néant toute chance de mener une politique étrangère européenne cohérente.
Les européens sont donc aujourd' hui incapables de défendre correctement l'Ukraine et d'en faire un partenaire indépendant et ouvert à un rapprochement avec la Russie si les conditions économiques et politiques le permettent. L 'UE, la France et l' Allemagne ont été incapables de livrer suffisamment d' armes et d'entraîner l'armée ukrainienne pour permettre à l'Ukraine de se défendre. Les livraisons d' armes et le soutien financier des européens après le déclenchement du conflit sont lentes et insuffisantes pour permettre à l'Ukraine de résister.
Compte tenu de leur rôle décisif dans la guerre, ce sont naturellement les USA qui pèsent sur les futures négociations de paix et qui sont en mesure de favoriser leurs exportations de gaz et d'armes en Europe.
Avec un gouvernement fédéral européen , la décision de protéger le partenaire ukraininen aurait pu être prise beaucoup plus facilement grâce à la centralisation de la décision politique européenne et grâce à la puissance militaire européenne. Pour défendre les intérêts européens dans la guerre en Ukraine et pour contribuer à la stabilité du continent, ce sont les avancées concrètes sur la voie du fédéralisme européen qui seront décisives et non les traités de sécurité.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 21 , année 2022
La politique énergétique européenne : un échec programmé ?
Une politique énergétique cohérente, procurant des prix bas, assurant l' indépendance des approvisionnements et permettant une efficacité environnementale n'est vraiment possible qu'avec un gouvernement fédéral européen capable d'investir rapidement, massivement et de manière cohérente. La dispersion et l'incohérence des politiques énergétiques en Europe concernant le nucléaire, l'éolien, le charbon ou le gaz en sont la preuve.
La dépendance énergétique européenne, le coût élevé de l'énergie en Europe et la faible réduction des émissions de CO2 depuis 1990 sont la conséquence de cette incohérence.
En attendant d'avoir une politique énergétique européenne fédérale que doivent faire les responsables européens dans la situation actuelle ?:
Subventionner des projets communs avec des fonds européens. Ces projets européens permettent de baisser les coûts de productions et de limiter les divergences d'investissements en Europe en proposant des solutions attractives pour l'électrification et l'hydrogénation des industries et des véhicules. L'alliance européenne des batteries est un bon exemple de ces projets communs mais ces projets ne peuvent bien sûr se développer aussi rapidement qu'avec un gouvernement européen, seul en mesure de mobiliser des fonds plus vite et plus massivement En conséquence rien ne dit que la part de marché européenne de 7% pour les batteries pourra facilement augmenter au détriment de la part de marché chinoise ou américaine.
Procéder à la concentration les industries énergétiques notamment solaire, éolienne et nucléaire européenne pour obtenir une meilleure compétitivité et baisser les coûts. Cela sera évidemment plus difficile á réaliser qu'avec un gouvernement européen capable de surmonter les intérêts particuliers de chaque pays
Subventionner les infrastructures de transport (fluviales et ferroviaires) intra européennes, soutenir l'électrification des systéme de chauffage,et renforcer l'isolation thermique des logements pour réduire la dépendance européenne au gaz et au pétrole et qui caractérisent ces secteurs. Ceci peut être obtenue par des incitations financières et réglementaires.
Diversifier les approvisionnements notamment vers l'Iran et les pays du Golfe au détriment de la Russie tant que les importations du gaz et de pétrole restent nécessaires. Ces pays sont moins dangereux que la Russie et sont moins puissants que les USA commercialement et n#utiulisent pas la fracking qui reste dangereux pour l'environnement. .
Inciter les consommateurs européens à consommer mieux et donc à consommer moins en privilégiant des produits de haute qualité et en réduisant le gaspillage.
C'est dans ce sens que le green deal devrait être réorienté. Le green deal ne permet pas de financer des projets énergétiques européens. Cette politique erronée de la commission s'explique par le poids des intérêts particuliers de chaque Etat et de chaque dirigeant européen pour lesquels l'énergie reste un sujet national politiquement sensible.
L'objectif de cette nouvelle politique énergétique européenne est d'aller plus rapidement vers neutralité carbone en 2050, de réduire davantage les émissions de C02, d'accroître l'indépendance énergétique, y compris vis-à-vis des USA, et d'avoir des prix plus bas pour les consommateurs et les industriels.
Elle restera néanmoins nettement moins efficace que la politique énergétique qui pourrait être conduite par un gouvernement fédéral européen.qui disposerait de la compétence exclusive concernant la politique énergétique et industrielle. En conséquence, le retard énergétique de l'Europe risque de se perpétuer encore longtemps dans les conditions politiques institutionnelles européennes actuelles.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Semaine 20, année 2022
Le concept d'autonomie stratégique européenne grâce à la défense européenne, utopie ou réalité ?
Pour que les européens deviennent autonomes stratégiquement , il leur faut être capable d'assurer la défense de leur territoire et de leurs intérêts seuls.
Pour cela il faut la capacité de créer des forces armées efficaces et la volonté de les utiliser si nécessaire.
Tout ceci suppose une volonté politique solide et cohérente qui ne peut pas être obtenue avec 27 Etats souverains défendant chacun leurs intérêts particuliers. Aucune superpuissance n'existe dans l'UE, et la défense européenne est donc incapable de surmonter les divergences de vues et d'intérêts et c'est pourquoi elle ne représnre pas une alternative crédible á l'OTAN pour les pays de la zone euro atlantique.
Si l'OTAN est une organisation crédible c'est grâce à la super puissance militaire et diplomatique des USA , qui est capable d'orienter, de coordonner et d'appuyer l'action des pays membres de l'alliance.
Alors que faire concernant la défense européenne dans cette situation ?
En premier lieu reconnaître qu'une défense européen digne de ce nom, c'est-à- dire capable d'assurer la défense du territoire et des intérêts européens de manière autonome, nécessite la création d 'un Etat fédéral européen. C'est seulement avec un Etat fédéral européen que l'on pourra créer un pilier européen de l'OTAN permettant aux européens de devenir autonomes. Ce pilier européen permettra d'organiser la coopération et la transition avec le pilier américain de l'OTAN tant que les européens ne sont pas complètement unis et ne sont pas suffisamment armés pour se passer de l'OTAN.
Deuxièmement, créer un commandement européen pour le cyber et pour l'espace. L'utilisation défensive de ces 2 armes, largement déterritorialisée, n'est pas de nature á susciter des polémiques. Leur utilisation offensive peut dans certains cas être source de divergences de vue et devrait donc faire l'objet d'un consensus entre pays européens qui feront partie de ce commandement européen. Une coopération renforcée sur ce sujet permettrait de minimiser les risques de blocage de la part de certains pays peu enclins à défendre les intérêts européens. L'intégration de ces 2 armes au plan européen renforcera considérablement leur efficacité et diminuera fortement leur coût de fonctionnement.
Troisièmement poursuivre et amplifier l'Europe de la défense, c'est-à-dire principalement les coopérations industrielles dans le secteur militaire pour préserver la base industrielle et technologique de défense en Europe. Pour faciliter les coopérations industrielles, toujours difficiles à réaliser entre des Etats souverains qui défendent chacun leurs intérêts particuliers, il faudra procéder à la défragmentation des industries de défense européennes, notamment grâce à des concentrations verticales et horizontales pour créer des entreprises concurrentielles dans des domaines civils et militaires connexes.
Quatrièmement poursuivre les missions militaires européennes en ayant conscience que ces missions, qui restent utiles, ne peuvent être que des missions d'appoint (lutte contre la piraterie etc...) compte tenu de la nature confédérale de l'UE.
Enfin développer les échanges militaires intra européens et créer des institutions militaires communes (centre de formation, centre de commandement, centre logistiques ...) pour renforcer le sentiment pro européens dans les armées de pays européens et pour préparer les esprits au fédéralisme européen.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Semaine 19, année 2022
Les risques de l'Europe des petits pas
Certains estiment qu'il ne faut pas ouvertement parler de fédéralisme européen en France pour ne pas braquer l'opinion contre la construction européenne.
Le fédéralisme serait plus sûrement réalisé en avançant dans cette direction sans le dire et par des progrès limités mais qui finiront un jour par provoquer un changement des mentalités et un basculement des intérêts politiques. C'est seulement à ce moment-là qu'il sera possible de concrétiser le fédéralisme européen.
Le problème de cette Europe des petits pas c'est tout d'abord que si on ne parle jamais de perspective fédérale, l'opinion, qui reste nécessairement travaillée par le besoin de sens collectif , reste sous l'emprise de la perspective nationale française, seul horizon politique proposé. Ceci renforce l'ascendant idéologique des nationaliste et gêne considérablement la progression du sentiment d'appartenance européen, malgré les réalisation communes.
Ensuite les petits progrès et projets européens ne peuvent être réalisés que dans les domaines qui ne mettent pas en cause la souveraineté budgétaire et militaire de la France. Sans quoi l'opinion publique non préparée au fédéralisme le refuserait.. Ceci ne permet plus de faire progresser la construction européenne car toutes les avancées nouvelles significatives requièrent désormais l'abandon d'une bonne partie de la souveraineté budgétaire ou militaire. L'absence de progrès significatif de l'intégration européenne depuis la création de l'euro le souligne. La dette covid par exemple, qui a été utile, ne pourra pas être élargie ou reconduite car elle est exclusivement liée à l'événement exceptionnel que représente la pandémie.
Et attendre l'émergence hypothétique d'une conscience européenne, d'un peuple européen ou d'un intérêt européen clairement identifié par tous pour créer l'Etat fédéral européen ne peut pas fonctionner à cause de la taille et de la diversité historique de l'Europe. Sans un réel destin européen commun incarné par un Etat fédéral on assistera à la résurgence progressive des antagonismes nationaux en Europe, notamment si les USA se retirent du continent .
C'est pourquoi il faut utiliser la création d'un gouvernement fédéral européen comme un outil pour faciliter l'émergence de la conscience, des intérêts et du peuple européens.
Il est possible de créer cet Etat à condition de le faire progressivement. La première étape doit être de se fixer pour objectif la création à plus ou moins long terme de l'État fédéral européen parce que les conditions stratégiques et économiques l'exigent. Ceci permettra d' acclimater les populations à ce nouvel horizon politique et de renforcer le fédéralisme européen dans l'opinion. La deuxième étape doit être de discuter des voies et moyens pour parvenir à cet objectif. Souveraineté du parlement européen ? souveraineté de la commission européenne ? Règle de la majorité au Conseil européen ? Création d'un noyau fédéral au sein de l'UE avec un groupe d'Etat fondateurs ? Ceci permettra de sélectionner la meilleure manière de concrétiser le fédéralisme européen. Sur ce point, on peut douter de la capacité du Parlement Européen ou de la Commission européenne, même désignée par les citoyens européens, d'imposer leur autorité budgétaire et législative sur les gouvernements et les parlements nationaux.
La troisième étape consiste à convaincre des partis politiques d'inclure le fédéralisme européen dans leur programme politique et dans leur campagne électorale.
En réalité, pour une bonne partie des européens confédéralistes,le refus du fédéralisme est surtout un moyen de conserver le système actuel qui est confortable puisqu'il permet de parler d'Europe sans bousculer les habitudes politiques, électorales et médiatiques. Ceci permet de ne pas s'engager sur la voie d'une Europe puissante et efficace qui nécessite de prendre de lourdes responsabilités pour correctement défendre les intérêts des européens. Les confédéralistes sont objectivement alliés aux crypto souverainistes qui tentent vainement d'utiliser l'Europe pour renforcer la puissance française au détriment des USA en Europe et non pas pour unir les peuples européens. Pourtant l'union de peuples européens dans un Etat fédéral est la seule manière de garantir l'indépendance et la sécurité à long terme des européens.
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Semaine 18, année 2022
L'Europe et le général de Gaulle
Une des raisons qui explique le score des candidats anti européens comme Marine Le Pen et Jean Luc Mélenchon, c'est la référence constante en France à la doctrine de souveraineté et de grandeur du général de Gaulle.
Cette doctrine se retrouve encore aujourd'hui dans l'idée selon laquelle la France doit utiliser l'Europe pour être forte grâce multiplicateur de puissance procuré par l'euro, par la politique commerciale européenne et par les coopérations militaires européennes. On espère ainsi créer une autonomie stratégique européenne dominée par la France. seule puissance continentale européenne disposant de l'arme nucléaire et du droit de veto à l'ONU.
Le problème c'est que la France ne peut pas dominer l'Europe politiquement car ce sont les USA qui assurent la défense du continent depuis 1945, grâce à leur crédibilité militaire, grâce à leur puissance diplomatique et grâce à leur rôle central pour la défense de l'Allemagne. La France ne peut pas fournir ces éléments. Les pays européens n'ont donc pas intérêt à suivre la France pour tenter de créer une autonomie stratégique européenne par rapport aux USA.
C'est ce que le général de Gaulle a été obligé de constater lorsque les Allemands ont maintenu leurs liens privilégiés avec les USA après la signature du traité de l'Elysée en 1963. Pour convaincre les allemands de parier sur la France, il faut que la France accepte une union fédérale de la France avec l'Allemagne, comme les gouvernements allemands le proposent souvent. Seul un gouvernement fédéral franco-allemand pourrait défendre l'Europe sans l'aide des USA et représenterait une grande puissance diplomatique et militaire à l'échelle du continent.
Ce saut fédéral qui devra être accompli n'était d'ailleurs pas contraire aux attentes du général de Gaulle, qui estimait qu'il n'était pas interdit de penser et d'espérer qu'un jour un peuple européen permettra de former un Etat fédéral européen. Mais il avait grandi au 19ème siècle et il s'était battu pendant les guerres européennes de 1914 et de 1940. Il lui était donc mentalement difficile d'accepter le fédéralisme par le haut immédiatement pour faciliter l'émergence du peuple européen . D'où son opposition à la CED et au plan Hallstein, alors que la création d'un État européen était nécessaire pour faciliter l'émergence du peuple européen comme la création de l'Etat italien en 1860 a facilité l'émergence du peuple italien et comme la création de la Banque centrale européenne en 1998 a renforcé la conscience européenne.
La volonté de rapprocher la France et l'Allemagne pour former un pôle de puissance européen indépendant et l'acceptation de principe du fédéralisme européen sont les 2 éléments de la pensée du général de Gaulle qui pourrait permettre de rénover le gaullisme dans un sens pro européen.
Si de Gaulle vivait aujourd'hui, qui sait s' il ne serait pas partisan de la création d'un Etat fédéral franco-allemand fort pour pouvoir défendre les intérêts français et allemands correctement. N'oublions pas que le général de Gaulle a souvent surpris ses contemporains par ses idées militaires anti conformistes et par ses orientations politiques innovantes, notamment les grandes unités blindés autonomes en 1934, la participation en 1967 et la régionalisation en 1969.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 17, année 2022
L'Europe et la victoire d'Emmanuel Macron
Marine Le Pen a perdu le second tour de l'élection présidentielle française mais son score a encore progressé, dépassant 40% des suffrages exprimés, ce qui est considérable.
Ce score très élevé s'explique notamment par la légitimité de son programme d'indépendance française en Europe et par la mobilisation de type nationaliste des esprits que ce programme préjudiciable de repli sur soi provoque.
Pour contrer ce nationalisme un programme pro européen légitime et mobilisateur est nécessaire. La défense de l'existence de l'Union Européenne ne peut pas suffire car l'Union Européenne n'est pas assez puissante et n'est pas assez crédible pour susciter l'adhésion et la mobilisation.
Seule la perspective de créer un Etat fédéral européen puissant et efficace, en commençant avec l'Allemagne qui la proposé en 2021, peut légitimer le projet européen en lui donnant une consistance de type euro nationale. Et seul le projet européen fédéral peut vraiment mobiliser les électeurs du centre droit, du centre gauche et de gauche par son efficacité militaire, diplomatique, industrielle et écologique
Comme pour l'Allemagne, un tel projet fédéraliste européen sera le résultat de la volonté politique. Il devra donc être proposé au peuple par des forces politiques. Le patriotisme européen est trop faible pour susciter un mouvement fédéraliste de bas en haut . La commission européenne ne peut pas non plus l'initier car cela dépasse ses compétences technocratiques Proposer une perspective fédérale européenne pour la France devrait être la tâche du président Macron qui représente la social démocratie à la française, qui est jeune et qui pourrait un jour être élu à la tête de cet Etat fédéral.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 16, année 2022
L'Europe et le second tour de l'élection présidentielle française.
Une petite information pratique pour commencer. Le livre de Davud Khan intitulé Vers la République Fédérale Européenne est désormais disponible sur Amazon en version papier et en version Kindle.
Concernant le second tour de l'élection présidentielle, il est indiscutable que le projet politique d'Emmanuel Macron ne suscite pas l'adhésion des Français. C'est le rejet de l'extrême droite qui lui permettra peut-être de battre Marine Le Pen au second tour.
Cette situation est dangereuse pour les sociaux-démocrates et les libéraux. La dynamique politique est actuellement du côté de l'extrême droite nationaliste car celle-ci dispose d'un projet préjudiciable mais mobilisateur, à savoir l'indépendance française en Europe et dans le monde.
Sans projet clair et mobilisateur, les sociaux démocrates et les libéraux seront dominés au plan des idéss par la droite nationaliste ils seront ensuite probablement battus un jour dans les urnes par l'extrême droite , notamment grâce á la présence du candidat de la gauche nationaliste au second tour. Une alliance de la droite nationaliste avec le gaucho-nationalisme est aussi une possibilité. En effet, cette gauche prône également l'indépendance de la France en Europe au détriment de la solidarité européenne.
Seul un projet européen ambitieux peut mobiliser les français, dès lors que l'interdépendance très poussée de la France avec les autres pays européens et le recul de sa puissance face au reste du monde rend irréaliste le projet d'une France forte et indépendante.
Or il est indiscutable que le système confédéral de l'UE dans sa forme actuelle ne suscite pas suffisamment l'adhésion des citoyens. Il constitue même un facteur de rejet pour beaucoup d'entre eux en raison de son inefficacité économique , énergétique et militaire.
Le meilleur moyen pour les sociaux démocrates et pour les libéraux d'enrayer la dynqamique nationaliste de droite et de gauche qui menace les intérets de la France est donc de proposer un projet d'Europe forte capable de se défendre seule et de mettre en oeuvre des projets industriels efficaces. Pour cela un gouvernement fédéral européen unique responsable pour les questions de défense, de politique étrangère et d'industrie est nécessaire.
La perspective de construire très progressivement cet État fédéral européen puissant avec les allemands qui l'ont proposé en 2021 dans leur contrat de coalition, mobiliserait bien plus l'électorat social démocrate, écologiste et centriste que toutes les propositions du programme d'Emmanuel Macron.
Compte tenu de la menace que représenterait la victoire de Marine Le Pen pour la relation franco-allemande, pour l'amitié franco-allemande, pour la solidarité européenne, pour la solidité de l'OTAN, pour l'intégration des immigrés et pour la paix civile, FEDERAL EUROPE appelle à voter pour Emmanuel Macron.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 15, année 2022
Le résultat du premier tour de l'élection présidentielle et l'Europe
Le premier tour de l'élection présidentielle en France confirme deux tendances politiques structurelles et essentielles.
Tout d'abord la marginalisation politique de la droite pro européenne. La thématique nationale étant une thématique centrale pour la droite, ce sont les partis qui prônent l'indépendance française au détriment de la solidarité européenne qui continuent à progresser, ce qui place la droite conservatrice pro-européenne dans une situation sans issue.
Si la droite pro européenne se rapproche des idées nationalistes, elle perd des électeurs au profit des sociaux-démocrates et elle n'attire pas suffisamment les électeurs tentés par le nationalisme.
Ce phénomène est aussi à l'oeuvre en Allemagne avec l'enracinement du parti AFD mais compte tenu du passé nazi de l'Allemagne le score de l'extréme droite nationaliste reste limité dans ce pays, même si ce score peut écarter durablement la CDU du pouvoir.
Pour sortir de la défaite comme en Allemagne ou pour sortir de la marginalisation comme en France, la droite pro européenne doit adopter le patriotisme européen pour reconquérir la thématique nationale et doit défendre la création d'un Etat fédéral européen puissant. Pour y parvenir une alliance des partis conservateurs et libéraux pro européen en France avec les partis conservateurs et libéraux pro européens en Allemagne est nécessaire.
La seconde tendance structurelle confirmée par ces élections, c'est l'éloignement toujours plus grand d'une importante partie de l'électorat français avec les réalités stratégiques et économiques du monde, sous l'effet de la démagogie et du manque de compétence de la plupart des responsables politiques. Ceux-ci répètent inlassablement que toutes les solutions formulées par le général de Gaulle en 1960 lorsque l'Allemagne était divisée et lorsque l'Europe de l'est était sovietisée sont toujours valables dans l'Europe de 2022.
Le temps est venu de créer une République fédérale européenne, en commençant par une République fédérale franco-allemande, responsable pour la défense, la diplomatie, l'industrie, la recherche et l'environnement.
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Alors que 30% des français et des allemands sont favorables à la mise en place d'un gouvernement fédéral européen, et que 30% sont contre, certains dirigeants en France et en Allemagne refusent toujours cette solution. Ceci est dû à leur manque de vision, à leur manque de compétence et à leur manque de courage politique. Ceci pénalise tous les citoyens européens et porte atteinte à leurs intérêts économiques et sécuritaires.
Semaine 14, année 2022
Le programme de Yannick Jadot et l'Europe
Yannick Jadot, soutenu par le parti Europe Ecologie Les Verts, est candidat á